Thiers

(11 840 Thiernois, 4 449 ha dont 1 186 de bois) est une sous-préfecture du Puy-de-Dôme à 40 km ENE de Clermont-Ferrand, à 403 m. Ancienne Tigernum celte, la ville est en bordure de la Limagne mais a bénéficié des rapides de la Durolle. Elle s’étire au fond de sa vallée dont les eaux ont été à l’origine de la coutellerie, déjà une spécialité locale au 14e s. et qui n’a jamais cessé de fonder la réputation de la ville; celle-ci comptait encore 500 fabricants vers 1930, avec 12 000 salariés. La coutellerie, longtemps accompagnée d’autres spécialités (papeterie, cartes à jouer, tannerie) avait fini par l’emporter grâce à l’organisation et à l’activité des marchands, et au choix d’une production de qualité convenable mais au moindre prix et à une extrême division du travail.

Le bassin de Thiers assure encore une majorité de la coutellerie française, avec 2 000 salariés, et conserve environ 200 petites entreprises artisanales tout en ayant connu de nettes concentrations, et il s’est diversifié. La vieille maison Rousselon (35 sal.) vise le haut de gamme; quelques fabricants ont encore de 20 à 40 salariés (Déglon, Fischer-Bargoin ont 40 sal.), d’autres sont descendus au-dessous de 20. La ville organise un Salon professionnel Coutellia et un festival du Couteau.

L’industrie a trouvé des relais dans la fonderie, avec Préciforge (125 sal.), Wichard (90 sal.), spécialiste d’accastillage et de couteaux de marine, Forginal (Roux et Lallement, 70 sal.), MSJ (40 sal.), Coste (laminage, 35 sal.); la tôlerie fine et le traitement de surfaces comme Serinox (fournitures de matériel ferroviaire en inox, 80 sal.), Sapec (30 sal.); les plastiques pour manches de couteaux CEP (85 sal.); voire l’emballage en bois (Parembal, 30 sal.). La société Brüggen (150 sal., d’origine allemande) est dans un tout autre domaine, la production de barres et flocons de céréales.

La plupart des ateliers sont maintenant dans les zones industrielles de la plaine, au pied de l’escarpement de faille qui limite le massif du Forez et fixe le site de la ville. Celui-ci, qui est classé, est étroit, mais il offre des terrasses et des points de vue, et a été enrichi en 1985 de grandes sculptures métalliques. Il était divisé entre la ville basse autour du Moûtier, le monastère des débuts, et la ville haute des barons, avec le château; nombreuses maisons anciennes, maison et musée des couteliers rue de la Coutellerie en ville, musée de l’Orangerie avec jardins, ensemble de jardins du château de la Chassaigne (15e-18e s.), où se voit aussi un cabinet de curiosités. En amont, une trentaine de «rouets» (anciens ateliers des rémouleurs, affineurs de lames) sont entretenus et signalés et forment la vallée des Rouets; en aval, centre d’art contemporain (dans une ancienne usine au Creux de l’Enfer); espace de loisirs Iloa des Rives de Thiers dans la plaine, le long de la Dore en aval du confluent de la Durolle, avec étangs.

Thiers est aussi un centre tertiaire avec hôpital (124 lits), plusieurs lycées et collèges; un supermarché Carrefour (150 sal.), un centre Leclerc (60 sal.), un Intermarché (30 sal.); services à la personne Actypoles (80 sal.), nettoyage Services Compris (50 sal.); transports STT Léonard (70 sal.) et Combronde (235 sal.); La Poste (75 sal.)

La N89 suit la vallée, l’A72 l’accompagne sur le plateau. Thiers avait près de 18 000 hab. vers 1900, et sa population diminue depuis, le mouvement s’étant accéléré après 1982; la commune a perdu 2 110 hab. après 1999. L’arrondissement a 56 000 hab. et 44 communes. La communauté de communes Thiers Dore et Montagne associe 30 communes (37 200 hab.).

Le nouveau canton de Thiers a 13 communes, 22 100 hab.