Verneuil d’Avre et d’Iton

(8 600 hab., 5 600 ha dont 1 100 de bois) est une commune nouvelle au sud du département de l’Eure à la limite de l’Eure-et-Loir. Elle associe Verneuil-sur-Avre et Francheville.

Verneuil-sur-Avre (7 280 Vernoliens, 3 197 ha) est un ancien chef-lieu de canton, 43 km SSO de la préfecture. La ville forme un bloc assez compact sur la rive gauche de l’Avre, au centre d’une étoile de routes et sur la voie ferrée de Paris à Granville (gare). On distingue encore la trace des anciennes fortifications, où se dresse la Tour Grise et qui font l’objet d’une promenade des remparts. Au centre, l’église de la Madeleine, du gothique flamboyant, est dominée par une tour de 56 m qui date du début du 16e s.

La ville a de nombreuses maisons anciennes et hôtels particuliers, les restes d’une abbaye; un centre hospitalier (90 lits), un collège et deux lycées publics dont un professionnel. En outre se signale à l’ouest l’école des Roches, un collège et un lycée privés avec 350 internes, 500 élèves en tout, internat, fort réputés, dans un parc de 60 ha à la limite ouest du finage au bord de la D926, avec hélistation; elle a été créée en 1899 sur un modèle anglais, et a vu passer de nombreux enfants des familles fortunées de Rouen, du Havre et d’ailleurs, ainsi que des élèves étrangers; elle appartient depuis 2013 à un groupe de Dubai (GEMS Education) dirigé par le milliardaire indien Sunny Varkey, mais a connu des difficultés depuis une condamnation en 2012 pour infraction à la législation du travail, et en 2017 en licenciant sans préavis son directeur. Le Center Parc dit de Verneuil est proche, mais aux Barils (v. Sud Eure).

Les emplois de Verneuil sont assez nombreux et fort variés. S’y distinguent les emballages plastiques Aptar ex-Valois ex-Seaquist (290 sal., pompes et asperseurs pour flacons de cosmétiques, groupe états-unien), dont la principale usine est au Vaudreuil, et la Safet (emballages métalliques légers, 80 sal.). Dans la mécanique apparaissent les ateliers de métallerie Lorin (35 sal., appareils de levage), Oxymétal (25 sal.) et AMP (25 sal.); ingénierie IESPM (50 sal.), analyses et essais SGS (35 sal.).

L’agro-alimentaire est présent par les volailles Labrouche (50 sal.) et par la fabrique Yabon (ex-Banania, 120 sal.) d’aliments pour enfants et diététiques, passée par Unilever puis Nutrimaine avant d’être rachetée par le Corrézien Valade en 2005, puis le groupe Fruiterroir, puis en 2016 la Financière Messine. Verneuil accueille aussi les bétons Thébault (25 sal.), les deux surfaces commerciales Intermarché (110 sal.) et Carrefour (40 sal.), un Bricomarché (30 sal.), la distribution pharmaceutique Cerp (50 sal.), La Poste (25 sal.), les transports Gunst (35 sal.), Deschamps (30 sal.), Le Clainche (20 sal.) et Trans Lyre (20 sal.).

La commune avait 4 400 hab. en 1900, 5 400 en 1954 et sa population a augmenté jusqu’en 1975 puis s’est à peu près stabilisée, gagnant toutefois 310 hab. depuis 1999. Verneuil est le siège de la communauté de communes Interco Normandie Sud Eure (41 communes, 39 200 hab., 96 600 ha). Le nouveau canton de Verneuil-sur-Avre a 29 800 hab. et 32 communes.

Francheville (1 310 Franchevillais, 2 403 ha dont 1 009 de bois) est à 8 km NO de Verneuil sur la rive gauche de l’Iton. Fleurie (3 fleurs), elle était chère au géographe normand Armand Frémont (1933-2018), qui rappelait qu’au 19e s. elle eut 1 800 habitants «dont au moins 500 ferronniers». Sa population avait considérablement décliné dans toute la première moitié du 20e siècle, avant de reprendre quelque vigueur: «L’implantation de nombreuses résidences secondaires (103 sur 540 habitations) ou l’installation de personnes âgées à la retraite (plus de 180) est la partie la plus visible du renouveau. Elle est parallèle à l’activité des artisans (une vingtaine), des agriculteurs, beaucoup moins nombreux mais plus productifs que jadis (9), et surtout de cinq petites usines qui prolongent avec un réel dynamisme l’ancienne métallurgie et emploient environ 200 ouvriers, dont une centaine dans un atelier assisté.» (A. Frémont). Celui-ci, géré par l’APAJH, facilite l’insertion d’handicapés (70 sal.); parmi les autres établissements se distinguent à peine les perruques Camaflex (20 sal.), tandis que la métallurgie n’a plus que deux ou trois ateliers de moins de 15 emplois. Un musée de la ferronnerie a été ouvert au village, dont la population remonte depuis le minimum de 1975 (830 hab.) et a encore gagné 140 hab. depuis 1999. Francheville a un camping de 40 places, une dizaine d’exploitations agricoles professionnelles pour un millier d’hectares exploités. Le sentier de grande randonnée du Tour du Pays d’Ouche (GR 224) traverse la commune. Tout au sud du finage se voit le château du Tremblay, du 19e s. dans le style néogothique, avec un grand parc et tout près d’une ancienne voie romaine. Au sud-ouest, la commune a une part de la forêt de Bourth, au nord une part de celle de Breteuil. La limite nord suit le tracé d’une voie romaine; dans les bois, se cache un étang de 14 ha.