Vignemale

le plus haut sommet des Pyrénées françaises, sur la crête frontière à la limite des bassins du gave de Cauterets et de Gavarnie, et des deux communes correspondantes. Il monte à 3 298 m (Pique Longue), dans des roches primaires très indurées. De son flanc droit descend, un peu, la seule langue glaciaire des Pyrénées françaises, le glacier d’Ossoue. Côté nord, subsistent plusieurs petits glaciers. Deux refuges gardés sont à ses abords, celui des Oulettes de Gaube au nord, côté Cauterets, et le Bayssellance côté Gavarnie à l’est. Le Vignemale est à la fois dans le Parc national des Pyrénées et dans le parc espagnol Ordesa-Viñamala pour l’autre face. Le nom est objet de controverses. Il semble composé sur bigne, qui a eu le sens d’éminence, et mal, qui peut désigner soit un mont (aussi mail, malh), soit le mauvais. Le plus vraisemblable est la redondance, qui en ferait «le mont» par excellence, le mont éminent.

La première ascension enregistrée du Vignemale l’a été en 1838. Par la suite il attira le comte Henry Russell, original explorateur d’origine irlandaise catholique, né à Toulouse en 1834 d’une mère française et mort à Biarritz en 1909, et qui avait bourlingué jusqu’en Océanie; il s’était pris de passion pour les Pyrénées et a été l’un des fondateurs de la société Ramond. Familier du Vignemale, il l’avait gravi en 1861, et en avait réussi la première hivernale en 1869. Il y a fait creuser entre 1881 et 1893 sept grottes, la dernière à 18 m seulement du sommet; il aimait y séjourner et recevoir, et réussit même à obtenir du préfet la concession à ferme du Vignemale pour 99 ans et un franc, à compter du 1er janvier 1889…