Villé (Vallée de)

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communauté de communes d’Alsace (Bas-Rhin) associant 18 communes et 10 900 hab. sur 11 102 ha. Le siège est à Bassemberg; aucune commune n’atteint 2 000 hab.

Villé (1 850 Villois, 284 ha) est un ancien chef-lieu de canton du Bas-Rhin dans l’arrondissement de Sélestat, 16 km au NO de la ville. Sa population a crû lentement depuis les 1 000 hab. du début du 20e s. La bourgade, équipée d’un collège public, accueille un négoce de visserie (Ejot, 40 sal.), les transports Engler (35 sal.) et Buhl (25 sal.). Le village est dans la vallée du Giessen au confluent des deux vallées montagnardes, et de l’Erlenbach qui vient d’Albé. Il commande un petit bassin intérieur des Vosges, évidé dans des schistes argileux, qui aboutit côté est à Châtenois. Le finage de Villé se limite à la plaine environnante et aux toutes premières pentes. L’ancien canton de Villé forme un petit pays densément peuplé, limitrophe du Haut-Rhin, limité au nord par le Champ du Feu (1 086 m) et la Grande Belle Vue (858 m), à l’est par le Bernstein, au sud par la crête du vieux château de Frankenbourg, et engobe à l’ouest le Climont (966 m). Il n’atteint pas la limite de la région et reste à l’extérieur du Parc des Ballons. Emplois et équipements y sont assez bien distribués; outre Villé, des ateliers fonctionnent à Breitenbach, Neuve-Église, Triembach-au-Val, Thanvillé, la plupart en aval de Villé; les villages de plus haute altitude comme Albé et Urbeis misent davantage sur les loisirs et le tourisme. Le pays se flatte d’être la «capitale mondiale» des eaux-de-vie de fruits et compte plusieurs distilleries.

Bassemberg (250 Bassembergeois, 178 ha), 17 km NO de Sélestat, est à 1,5 km au SO de Villé au bord du Giessen; centre de loisirs. Le petit finage ne laisse que peu de plaine mais grimpe au nord sur un grand versant boisé, jusqu’à 612 m.

Saint-Martin (360 hab., 397 ha dont 221 de bois) est à 1,5 km à l’ouest de Villé, au débouché du Breitenbach dans la vallée du Giessen. Au nord sur le relief, son ban est limité par celui de Breitenbach. Il est un peu plus étendu au sud du Giessen, où un vaste vallon d’ubac contient la forêt domaniale d’Honcourt, dont le château est au pied du relief près de la rive droite du Giessen et appartient à un distillateur de Dieffenbach-au-Val. La population a augmenté de 50 hab. après 1999.

Maisonsgoutte (820 Maisongouttois, 487 ha dont 300 de bois) est 3 km à l’ouest de Villé. Le nom est une adaptation romane de l’ancien Hesselbach qui, retraduit plus tard en allemand, avait donné Meisengott, le dieu des mésanges, ensuite francisé sans souci étymologique… (J. Schweitzer). Le village est dans la vallée du ruisseau du Giessen, rive gauche; il maintient une tradition de bûchers enflammés pour fêter la fin de l’hiver (Schiwahuffa). La commune comprend les hameaux d’Engelsbach et Wagenbach, dans des vallons affluents, tandis que Kuhnenbach est dans la vallée, mais de l’autre côté du Giessen. Le finage monte au nord presque au sommet du Rottling (845 m), au sud à 600 m.

Steige (620 Steigeois, 986 ha dont 790 de bois) est à 6 km ONO de Villé dans la haute vallée du Giessen, sur l’ancienne route du sel, en amont de Maisonsgoutte. Le nom évoque la montée d’un col. Elle a eu près de 1 500 hab. au milieu du 19e s. et en avait encore plus de 1 000 vers 1900; la diminution est toutefois enrayée depuis plus de 30 ans et la population a gagné 110 hab. depuis 1999. Il lui reste quelques petits ateliers dont une distillerie Nusbaumer et d’autres attraits: nombreux linteaux de portes sculptés, une dizaine de fontaines. Le village s’étire sur 3 km sur la rive gauche du Giessen jusqu’au Haut de Steige. Le finage atteint 1 009 m au nord, est fermé par la crête de la Guiche au nord-ouest, mais il est moins élevé côté sud. Le col de Steige (537 m) donne accès au bassin de la Bruche par la D424. Steige est le pays de Joseph Meister, fils du boulanger local, mordu en 1885 à 9 ans par un chien enragé et sauvé de la rage par Pasteur, dont ce fut la première intervention sur un être humain.

Breitenbach (680 Breitenbachois, 1 173 ha dont 700 de bois), 4 km au NNO de Villé dans un site de confluence de vallons descendant du nord vers le Giessen; au nord, Grande Belle Vue (857 m) et col de Kreuzweg (765 m) vers le Hohwald, où a été établi un Parc Alsace Aventure; au nord-ouest, col de Charbonnière (961 m) vers le Champ du Feu. La commune accueille une fabrique d’appareils de mesure et régulation du froid (Egelhof, 130 sal., allemand), et l’hôtel Villa Mathis (35 sal.) ou Villa Ouragan au col du Kreuzweg, grand site de vol libre avec école. Son territoire avait été diminué par la création du Hohwald en 1867, mais dépassait encore 1 000 hab. vers 1900.

Albé (460 Albégeois, 1 083 ha), 2 km au NNE de Villé, dans un vallon qui descend vers le Giessen. Elle se nommait Erlenbach (ruisseau des aulnes) avant 1867 et l’émancipation du Hohwald, et s’est dépeuplée depuis la fin du 19e siècle où elle atteignait 900 hab., mais sa population semble stabilisée depuis 1975. Son territoire monte à l’est jusqu’à l’Ungersberg (901 m). Le village, de belle architecture, a un musée d’arts et traditions du Val de Villé et un aérodrome privé (LF6721, piste en dur de 415 m en pente) ouvert à tous les sports aériens; village de vacances VVF, distilleries artisanales.

Triembach-au-Val (460 Triembachois, 274 ha dont 138 de bois) est à 1 km en aval de Villé, au bord du Giessen. Elle se nommait Triembach tout court jusqu’en 1947. Quoique peu étendu dans la plaine du Giesssen, le finage y partage une zone d’activités avec Neuve-Église: fabrique de systèmes de régulation (Burkert, 200 sal.), charpentes Vonderscher (35 sal.), transports par cars Kristinatours (65 sal.). Vers l’est, le territoire s’étend sur les hauteurs boisées où s’isole l’écart de Sauloch.

Saint-Maurice (360 Mauriciens, 140 ha), 3 km au SE de Villé sur la rive gauche du Giessen; son ban se limite à une colline au nord du Giessen mais comprend au nord-ouest quelques maisons du village de Triembach-au-Val.

Saint-Pierre-Bois (790 Saint-Pierrois, 730 ha dont 168 de bois) est à 5 km ESE de Villé. Le village s’étire dans un vallon sous-affluent du Giessen, dans le prolongement des maisons de Thanvillé. Il est relayé au nord par le long hameau-rue de Hohwarth, lui aussi en fond de vallée. L’église Saint-Gilles et son cimetière sont en hauteur, au milieu de l’angle formé par cette longue file, à l’emplacement d’un ancien monastère. Le ban monte dans les bois vers le nord en direction de l’Ungersberg, mais s’arrête aux premières pentes et culmine à 540 m au Baerenberg. La population a repris un peu depuis les 440 hab. de 1975 (800 en 1896) et gagné 170 hab. après 1999 (+27%).

Thanvillé (610 Thanvilléens, 191 ha) est à 5 km SE de Villé. Le village est au débouché du vallon du Kientzelgottbach dans la vallée du Giessen, et son habitat s’est diffusé vers le nord-est dans le vallon, jusqu’à rejoindre celui de Saint-Pierre-Bois. Juste à l’ouest s’isole le château renaissance, à tour-porche et tours d’angle; fabrique de stores Schenker (120 sal.). Le finage s’étend au nord sur le plateau, atteint à l’ouest les maisons de Saint-Maurice, mais reste limité aux abords du cours du Gissen au sud. La population a augmenté de150 hab. depuis 1999 (un tiers).

Neubois (700 Neuboisiens), 1 142 ha dont 700 de bois) est à 6 km au SE de Villé. Le village se tapit dans un vallon qui ouvre sur le Val, ou plaine du Giessen; charpentes Martin (35 sal.). Il est dominé au sud-ouest par la crête de l’Altenberg, qui a de beaux rochers de grès et monte à 856 m au rocher du Coucou, et par les ruines du château de Frankenbourg, qui couronnent la crête du Schlossberg au-dessus de la vallée de la Liepvrette (site de vol libre). Le finage s’étend assez loin sur les reliefs vers l’ouest, jusqu’au-dessus du village de Breitenau. La commune a gagné 130 hab. depuis 1999 (+22%).

Dieffenbach-au-Val (660 Dieffenbachois, 295 ha) est à 4 km au SE de Villé sous la crête de l’Altenberg; église classée (14e au 18e siècle), distillerie, restaurant Le Huhnrstall (25 sal.). La population augmente un peu depuis 1954 (350 hab.) et a gagné 60 hab. après 1999. Le village a une structure très lâche et s’organise sur plusieurs chemins. Le finage atteint au nord-est la vallée du Giessen et grimpe au sud-ouest sur les hauteurs boisées mais il est loin d’atteindre la crête de l’Altenberg et ne dépasse guère 500 m.

Neuve-Église (640 Novecclésiens, 548 ha) est à 2 km au SE de Villé. Une zone d’activités à l’est de Villé, au bord du Giessen, lui apporte quelques entreprises: fabriques d’instruments de mesure Larisys (30 sal.), d’outillage et travail des métaux Oureval (30 sal.), de plastiques IPV (25 sal.); magasin Super-U (90 sal.). Le village est un peu en retrait, sur les basses pentes septentrionales de l’Altenberg, dont la crête appartient au ban de Neubois. Il a pour annexe au sud-est le gros hameau de Hirtzelbach, dont les maisons voisinent avec celles de Dieffenbach-au-Val.

Breitenau (330 Breitenauviens, 429 ha) est à 3 km au sud de Villé; en dépit de son nom (large plaine), le village s’étire dans un étroit vallon que draine le Luttenbach, affluent de droite du Giessen. Au nord-ouest, le finage de Breitenau atteint le cours du Giessen juste en amont de Bassemberg. Au sud-ouest, il monte à 690 m dans la forêt domaniale de la Vancelle et atteint le col de Fouchy (608 m) en englobant la large cuve de Froide Fontaine; +60 hab. depuis 1999.

Fouchy (670 Fouchois, 787 ha dont 571 de bois), 3 km au SO de Villé, forme une seule agglomération avec Lalaye; elle fut Grube en allemand (mine, ou fossé). Au sud, la commune touche au département du Haut-Rhin et au Parc régional des Ballons, où l’on entre par le col de Fouchy (608 m); mais le bassin de Froide Fontaine sous le col est dans la commune de Breitenau. Le finage s’étend loin vers le sud-ouest où il monte à 851 m au-dessus de la forêt domaniale de Fouchy-Urbeis et inclut les cols de Schlingoutte (664 m) et de Noirceux (723 m). +90 hab. depuis 1999.

Lalaye (480 Lachenois, 818 ha dont 700 de bois), 3 km au SO de Villé, est au débouché d’un grand vallon sur le versant gauche de la vallée du Giessen. En dépit de l’apparence, le nom serait d’origine germanique (Lach), désignant un petit ruisseau. Au sud, la commune touche au département du Haut-Rhin et au parc des Ballons, où l’on entre par le col de Fouchy (608 m). Lalaye est un site de villégiature, et d’une faille géologique majeure allant de Villé à Saint-Dié, ce qui lui valut jadis des exploitations minières, notamment de charbon et de plomb argentifère. La population dépassait encore 800 hab. vers 1900; le minimum est de 1982 (moins de 350); elle s’est accrue de 80 hab. après 1999. Le finage est étendu vers le nord-ouest, où il englobe jusqu’aux crêtes tout le grand vallon; au fond de celui-ci se tiennent les hameaux de Charbes et la Croisette. Tout au nord-ouest en altitude ont été construits un ensemble de chalets et une colonie de vacances sur les sites de Pransureux et Blanc Noyer entre 550 et 650 m d’altitude; la crête y monte à 819 m.

Urbeis (330 Urbésiens, 1 160 ha dont 904 de bois) est à 7 km OSO de Villé et limitrophe du département des Vosges. Le col d’Urbeis (602 m) donne accès à Saint-Dié. Urbeis, dont le nom est le même qu’Orbey (ruisseau des ures, c’est-à-dire des bœufs sauvages), a une ancienne mine d’argent (Théophile), les ruines du château de Bilstein (13e s., à 757 m), et de nombreux sentiers balisés. Elle est située sur le tracé d’une fameuse faille qui va du bassin de Villé à celui de Saint-Dié, marquant le contact de deux plaques du socle, et qui porte parfois chez les géologues le nom du village voisin de Lalaye.

Le village s’étire au fond de la vallée du Giessen en trois parties, le Bas d’Urbeis, Urbeis et le Haut d’Urbeis. Le finage n’est pas très étendu au nord et au sud du village, entre des crêtes montant à 600 ou 700 m (851 m à l’extrême sud), mais il s’épanouit au nord-ouest sur le plateau qui porte le hameau du Climont (670 m). Il englobe la grosse butte du Climont, qui culmine à 965 m, offre un large panorama, porte la tour Julius et dont sort la source de la Bruche à la limite occidentale du finage; la route (D214) mène au col de la Salcée. La population remonte après le minimum des années 1970 (200 hab.), gagnant 40 hab. après 1999, mais elle atteignait 760 hab. en 1876.