Vitré

(18 380 Vitréens, 3 662 ha) est un ancien chef-lieu de canton d’Ille-et-Vilaine dans l’arrondissement de Rennes, 35 km à l’est de la préfecture, sur la rive gauche de la Vilaine, qui traverse l’agglomération. Elle est à la tête de Vitré Communauté. Comme Fougères, c’était une ville de marche aux limites de la Bretagne, associée à une puissante forteresse, apparue au 9e s. et refaite au 13e s., qui abrite l’hôtel de ville et un musée historique. La vieille ville s’est développée à l’est et conserve une allure de ville close médiévale ceinte de remparts. Elle fut enrichie par les marchands de toile, qui en avaient fait un fief calviniste; il en reste de belles maisons des 15e, 16e et 17e s., en encorbellements et pans de bois. Classée «ville d’art et d’histoire», elle abrite entre autres un musée Saint-Nicolas (peinture et art sacré); jardins du Parc et du Pré des Lavandières.

La ville est ceinte aux trois quarts par le contournement de la D178 à l’ouest et de la D857 au sud-est. Au sud et au SE, le cours de la Valière limite le finage. À la pointe SE, le barrage des Rochers, sous le château de ce nom qui abrite un musée et voisine avec un golf, retient depuis 1978 un vaste plan d’eau de 100 ha et 3 km de long (5,6 Mm3), partagé avec Erbrée, château de la Piletière à l’est de la ville.

Vitré avait lentement décliné jusqu’aux années 1970, quand ces marges bretonnes furent ranimées, en partie grâce à leurs disponibilités en main-d’œuvre, en partie par la transformation de la production agricole, enfin par l’expansion de la métropole rennaise. Vitré est d’abord le fief de la puissante SVA (Vitréenne d’abattage), maintenant SVA-Jean Rozé à la famille Rozé, qui en est principal employeur (1 420 sal.) et qui a d’autres usines aux environs. Deux laiteries, la Laitière de Vendée au groupe Lactalis (420 sal.) et les Délices du Val Plessis (crèmes glacées, 150 sal.), celle-ci au groupe Intermarché, complètent ce secteur. S’appuyant sur la SVA, sa filiale Gatine-Viandes et sa propre laiterie, le groupe de grande distribution Intermarché a fait de Vitré l’une de ses principales bases d’approvisionnement alimentaire. Le groupe Saria (Kervalis) a un équarrissage avec fabrication de protéines et graisses de volailles pour l’alimentation animale (35 sal.).

Dans un tout autre domaine mais devenu le deuxième employeur, Cooper Automotive a installé une usine de 630 emplois pour la fabrication de pièces de caoutchouc pour l’étanchéité des automobiles. Deux autres gros employeurs sont Oberthur Card Systems (cartes électroniques, 530 sal.) et les Cosmétiques BCM (450 sal., au britannique Boots). Vitré a encore une fabrique de silos métalliques agricoles FAO Fumé (45 sal.), une fabrique d’équipements de levage Ermhes (40 sal.), un atelier de mécanique Mappeo (30 sal.), taille de pierres Goupil (25 sal.).

Les industries de biens de consommation sont exceptionnellement bien représentées, ce qui est à la fois un signe de qualité soutenue et de fragilité: Allflex fabrique des bijoux en plastique (210 sal.); la maroquinerie Texier est descendue à 75 sal.; les chaussures Noël se sont limitées à l’entreposage (35 sal.). L’industrie du meuble est illustrée par MMO (130 sal.), les meubles de bureau Boursin-Pavitub (40 sal.) et Modul Agencement (20 sal.). Les tricotages ont disparu.

Vitré a un assortiment de grands garages, un centre Leclerc (210 sal.) et un Hyper-U (150 sal.), un Intermarché (65 sal.), des magasins Sovidis (bricolage, 30 sal.), Intersport (20 sal.); négoces d’équipements d’automobiles Auto-Pièces (45 sal.) et Ferron (30 sal.); réparations de matériels électriques AEP BMP (25 sal.). Dans les services, Crédit Mutuel (CMB, 25 sal.), Crédit Agricole (30 sal.), formation du groupe Intermarché (30 sal.), aide à domicile Mieux A Dom (20 sal.); analyses Biolab (25 sal.), distribution d’électricité Enedis (30 sal.), La Poste (55 sal.).

Dans le bâtiment et les services annexes, constructions Fourreau (groupe Legendre, 40 sal.), couverture Tourneux (40 sal.), charpentes Bilheude (30 sal.), revêtements Théhard (20 sal.), travaux publics TPB (40 sal.), espaces verts Serrand (30 sal.); gardiennage Event (20 sal.), nettoyage VNS (100 sal.), nettoyage urbain Suez-RV (60 sal.), Derichebourg (25 sal.), traitement des eaux Veolia (50 sal.).

Vitré s’affirme ainsi comme la capitale de l’agro-alimentaire en Ille-et-Vilaine, collectant et transformant lait, viandes et céréales. Le passage de la voie ferrée Paris-Brest et de l’axe principal de Paris à Rennes y contribue. En revanche, la ville a perdu jadis sa sous-préfecture et ses casernes et le rayonnement de ses services est un peu limité. Elle a des collèges et lycées publics et privés, un institut agricole privé (IPSSA) avec lycée et centre d’apprentissage, lié à ceux d’Étrelles et de La Guerche; ateliers protégés ABS (40 sal.) et Sévigné (95 sal.); un centre hospitalier public de 138 lits. Un hippodrome est installé au SE de la ville et, plus loin, le château des Rochers, dont l’allure sévère date du 15e s. mais qui a été plusieurs fois remanié, offre parc, jardins et golf, et les souvenirs des séjours de la comtesse de Sévigné.

En dépit de toute cette activité, et à cause de sa faiblesse en services et bureaux, Vitré a progressé modérément, et tardivement: 10 000 hab. au 19e s., et à nouveau en 1962 après un creux à 8 500 dans les années 1930, 13 000 en 1982, 14 500 en 1990. Elle s’est accrue de 2 470 hab. après 1999. L’aire urbaine de Vitré est donnée pour 29 100 hab. (12 communes, 22 000 ha), l’unité urbaine étant limitée à la commune. Le nouveau canton de Vitré a 22 communes, 38 800 hab.