Yonne (département de l’)

département de la région Bourgogne, occupant son angle nord-occidental. Étendu sur 7 427 km2, divisé en 3 arrondissements, il a pour préfecture Auxerre, pour sous-préfectures Avallon et Sens; il totalise 21 cantons, 423 communes, 12 communautés de communes et 2 communautés d’agglomération (Auxerre et Sens).

La population du département était de 333 200 habitants au recensement de 1999; elle est officiellement de 338 290 hab. (population municipale, données de 2017), soit une densité de 46 hab./km2, faible en partie faute de grande ville. Outre deux autres départements bourguignons (Côte-d’Or et Nièvre) l’Yonne n’a pour voisins que l’Aube, la Seine-et-Marne et le Loiret, mais dont chacun appartient à une région distincte. Elle a une position un peu particulière en Bourgogne, et une organisation très différente de celle de ses voisins. En effet, elle relève clairement du Bassin Parisien et elle est très attirée par Paris, au point de donner l’impression de tourner le dos à Dijon et à la partie la plus active de la région. Du reste, on la dit plutôt de «Basse-Bourgogne», une expression qui est de plus en plus rarement employée en ces temps d’euphémisation où un tel adjectif passe pour une injure, alors qu’il signifiait seulement que le chef-lieu provincial et ses «hautes» juridictions étaient ailleurs.

Hormis une petite fraction du Morvan, ses terrains sont les plateaux modelés dans les couches sédimentaires du Bassin, doucement inclinés vers le nord-ouest. Leur empilement est souligné par les arcs de cercle des quelques côtes qui les séparent et qui donnent un peu de relief aux paysages; les rivières suivent cette pente.

L’axe médian, sur lequel s’alignent les trois chefs-lieux, est la diagonale en direction de Paris, marquée par la vallée de l’Yonne puis, en amont d’Auxerre, la Cure et le Cousin; mais c’est un axe qui n’a en somme qu’une direction, vers l’aval: au sud-est il ne mène à rien, si ce n’est aux hauteurs du Morvan. Aussi les principales circulations s’en écartent-elles dès Migennes, pour emprunter en direction de Dijon ou de Beaune la vallée de l’Armançon, affluent de droite de l’Yonne, ou un peu après Auxerre pour courir sur les plateaux.

De la sorte, un axe secondaire, qui a attiré des usines, se branche sur le premier, de Tonnerre à Migennes par Saint-Florentin. D’Auxerre partent d’autres directions vers le sud, appréciées des touristes mais tout à fait mineures par ailleurs: route de Clamecy, canal et voie ferrée du Nivernais, accès à Vézelay et au Morvan. Le sud-est du département, ou Avallonnais au sens large, est boisé, accidenté et attractif pour les loisirs et les visites par ses multiples sites naturels et son patrimoine bâti.

Vers l’ouest, on passe aux régions très cultivées du Forterre et de la Puisaye, que les Parisiens viennent voir en fin de semaine. Vers le nord-est, le Tonnerrois appartient aux espaces de grands labours, assez extensifs; mais Chablis y apporte l’exception de son vignoble rénové. En aval d’Auxerre et de Migennes des villes actives, des populations plus étoffées et des cultures plus intensives font de la plaine de l’Yonne un «val» au sens riche du terme, membre à part entière des grands vals du Bassin Parisien; en Sénonais, passé l’appréciable forêt du pays d’Othe, s’épanouit de part et d’autre du Val la grande culture à la champenoise.