Communauté de communes Terre de Camargue

Camargue (Terre de)

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communauté de communes du Gard, associant 3 communes, 20 200 hab. sur 20 200 ha. Les trois communes sont Aigues-Mortes (siège), Le Grau-du-Roi, Saint-Laurent-d’Aigouze; elles forment l’extrémité méridionale du département et dépassent 2 000 hab.


Aigues-Mortes

(8 400 Aigues-Mortais, 5 778 ha dont 570 de vignes,) est un ancien chef-lieu de canton du Gard dans l’arrondissement de Nîmes, 43 km au SO de la préfecture en bordure de la Camargue. Le nom est déjà attesté au 9e siècle, et évoque les étangs, non point la future déchéance du port. C’était un port connu bien avant que Louis IX ne s’empare de la contrée pour disposer d’une base en Méditerranée. Il s’est fait céder les lieux par les abbés de Psalmody, a fait aménager de 1244 à 1248, sur les terres des Templiers, un nouveau port d’où se sont lancés les Croisés à la fin d’août 1248, mobilisant 700 bateaux.

La forme actuelle de la ville date de cette époque: elle fut une bastide dotée de franchises dès 1246 pour attirer des habitants, construite sur un plan quadrillé dans les remparts rectangulaires de 550 m sur 330 m de côté qui l’enserrent encore, mais qui n’ont pas été achevés avant 1300. Peu à peu la mer s’éloigna et l’on entretint un canal d’accès qu’il fallut prolonger jusqu’au grau du Roi. Dans les années 1440, Jacques Cœur donna pourtant une nouvelle impulsion au port en l’élisant comme base d’entrepôts; mais le déclin était devenu sensible à la fin du 15e siècle; l’extraction du sel prit le relais. L’amélioration du canal maritime en 1835-1845 redonna un peu de trafic au milieu du 19e s., avant l’abandon définitif.

Muraille et forme ont été conservées, donnant à Aigues-Mortes sont étrange aspect de forteresse de plaine aux longs murs. La ville propose la promenade des remparts; la tour de Constance, longtemps une prison, à un angle des remparts; le logis du gouverneur (1662); un musée d’histoire locale. La ville est à 6 km de la mer, à laquelle elle est reliée par un embranchement du canal de Sète au Rhône, qui traverse la commune. Le finage s’étend à l’ouest jusqu’à l’étang de l’Or, dont il détient 80 ha. Limité au nord par le canal navigable, il englobe l’ensemble des marais salants de l’étang de la Ville et de l’étang du Roi, et touche à l’extrême SE au Petit Rhône; il n’atteint pas la mer, dont il est séparé par le territoire du Grau-du-Roi, qui a été détaché d’Aigues-Mortes en 1879. Un peu au sud de la ville, la presqu’île du Perrier a une exploitation de sel et un écomusée.

La commune a un collège public et un port de plaisance de 100 places; elle compte 10 hôtels (240 chambres) dont l’hôtel du Mas des Sables (35 sal.); deux campings de luxe (Petite Camargue, 45 sal.; Yelloh, 25 sal.), 700 résidences secondaires sur 4 400 logements. Les Salins du Midi emploient 150 personnes aux salines, le domaine viticole de Listel 20 (maintenant à la maison de champagne Vranken); cave coopérative Sabledoc; Intermarché (65 sal.), Super-U (45 sal.), informatique Sequoiasoft (50 sal.), aide à domicile AADL (60 sal.), négoce de matériel agricole Agri Négoce (35 sal.).

Aigues-Mortes avait 4 100 hab. en 1876 et sa population a fluctué depuis, mais modérément, avec des pics à 4 500 hab. en 1901, 4 350 en 1921, un creux à 3 700 en 1954; elle a repris une croissance sensible après 1985, et aurait gagné 2 320 hab. depuis 1999 (+38%). La ville est le siège de la communauté de communes Terre de Camargue (3 communes, 20 200 hab.) et le bureau du nouveau canton d’Aigues-Mortes (7 communes, 34 600 hab.).


Grau-du-Roi (Le)

(8 550 Graulens, 5 473 ha) est une commune du Gard, 6 km au SO d’Aigues-Mortes, dans la communauté Terre de Camargue. L’extension des dépôts de sédiments qui a éloigné Aigues-Mortes de la mer a permis la promotion du Grau-du-Roi, ancien petit village de pêcheurs à l’embouchure du Vidourle. La commune occupe tout le littoral gardois, sur 2 à 5 km de profondeur, englobant ainsi plusieurs étangs, dont l’étang du Ponant partagé avec La Grande-Motte, et 18 km de côte sableuse. C’est au sud du vieux village qu’a été créée à partir des années 1960 la marina de Port-Camargue, un point fort de l’aménagement de la côte languedocienne.

Le port de plaisance serait le plus grand d’Europe: 2 500 anneaux plus 2 200 marinas, en tout près de 5 000 places; gestion des jardins, parcs et réserves Seaquarium (40 sal.). La station rassemble 18 200 résidences secondaires, plus que La Grande-Motte (81% des logements), 8 hôtels (280 chambres) mais aucun quatre étoiles, 12 campings (2 700 places) dont 7 de luxe (2 100 places). Le casino du groupe Tranchant (70 sal.), l’hôtel Mercure avec thalassothérapie (70 sal.), la coopérative des marins-pêcheurs (Socomap, 25 sal.), le négoce de fruits et légumes Robera (20 sal.) sont les principaux employeurs hors des campings, avec les supermarchés U (110 et 30 sal.), le service des eaux de la Lyonnaise (Suez, 35 sal.), les collectes de déchets Nicollin (30 sal.) et Rocheblave (30 sal.); La Poste (40 sal.). Le port de pêche compte 26 chalutiers et 150 «petits métiers», prenant au total 7 600 t/an; voilerie Vega-Voiles (25); annexe du centre hospitalier universitaire (20 lits), maison pour enfants spécialisée.

Au-delà de la pointe et du phare de l’Espiguette vers le SE, le littoral camarguais est protégé par le Conservatoire et interdit au séjour, mais reçoit quantité de visiteurs et tout un secteur accueille nudistes et errants; champ de tir en mer. La commune avait été créée en 1879 à partir d’Aigues-Mortes; elle avait alors un millier d’habitants; elle est passée à 1 700 en 1936, puis 2 400 en 1962, et croît depuis; elle a augmenté de 2 610 hab. depuis 1999 (+44%).


Saint-Laurent-d’Aigouze

(3 510 Aigouzois, 8 981 ha dont 340 de vignes) est une commune du Gard dans la communauté Terre de Camargue, juste au NE d’Aigues-Mortes, sur la rive gauche du Vidourle et en zone inondable. Le bourg est à l’extrémité septentrionale de la commune, qui va jusqu’à la rive du Petit Rhône à 17 km de là; il a de belles arènes (1 100 places) où est organisé un Printemps des Royales (courses camarguaises de présentation des plus beaux taureaux des manades). La commune est traversée par le canal de Sète au Rhône, tracé dans les marais du Vistre. Au milieu de ces marais s’isole l’abbaye de Psalmody, qui remonte à la fin du 8e siècle et dont le nom viendrait du zèle des bénédictins à chanter des psaumes.

Vers le SE, le finage englobe le grand étang du Lairan et celui des Caïtives, le canal du Bourguidou qui relie Aigues-Mortes au Petit-Rhône, et le vieux fort du Peccais (Peccaï), construit en 1598 pour la surveillance des salines, à leur jonction. Une réserve naturelle du Mahistre (125 ha) a été délimitée pour la conservation et l’étude des zones humides et l’observation des oiseaux. Les principales entreprises sont les domaines Listel (viticulture), un supermarché U (20 sal.); entreposage Grand Sud (25 sal.), maraîchage des Jardins de Camargue (40 sal.). La commune avait déjà plus de 2 000 hab. en 1900; après un léger creux de 1940 à 1980, sa population croît; elle a gagné 740 hab. depuis 1999 (+27%).