Communauté de communes Pyrénées catalanes

Pyrénées Catalanes (communauté de communes des)

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intercommunalité des Pyrénées-Orientales, associant 19 communes, 6 000 hab. sur 35 300 ha. Le siège est à La Llagonne. Seule Font-Romeu-Odeillo-Via dépasse 2 000 hab. Le nom est impropre, puisqu’il ne contient qu’une petite part des Pyrénées catalanes, correspondant au Capcir et à ses abords.

Sous le même nom de Pyrénées Catalanes, sans doute plus justifié mais qui ne manque pas d’être une regrettable source de confusion, a été découpé un nouveau canton du département, très étendu (62 communes, 26 800 hab., 124 700 ha), occupant tout l’ouest du département et dont le bureau est à Prades.

Il existe aussi un parc naturel régional des Pyrénées catalanes, créé le 5 mars 2004 sur 130 000 ha et 64 communes, totalisant 21 000 habitants; 12 stations de ski et 2 stations thermales.

La Llagonne (230 Llagonnais, 2 309 ha dont 1 514 de bois), 12 km à l’ENE de Font-Romeu, 2 km au nord de Mont-Louis à 1 680 m, a une église fortifiée avec un très riche mobilier. Le finage lance vers le nord-ouest une queue forestière de plus de 7 km à travers le Capcir, le long de la rive gauche de la Têt, englobant la longue et puissante moraine boisée qui l’accompagne depuis sa sortie du massif du Carlit et portant la forêt domaniale de Barrès. La commune, dont le nom vient d’un fond de marais (= la lagune), a perdu 40 hab. depuis 1999. Son finage s’étend sur le plateau de la Quillanne, qui sépare les bassins de l’Aude et de la Têt; près du col, l’aérodrome dit de Mont-Louis-la Quillanne (LFNQ, aéroclub), doté d’une piste en herbe de 1 000 m, est un point fort du vol à voile; une station de ski de fond occupe l’espace en hiver. La commune a 278 résidences secondaires sur 409 logements (68%); transports par cars Montagne et Transport (20 sal.).

Mont-Louis (170 Montlouisiens, 39 ha), 10 km à l’est de Font-Romeu, est un ancien chef-lieu de canton des Pyrénées-Orientales, 38 km OSO de Prades, à 1 600 m. Le territoire de la commune est réduit à la citadelle, «la plus haute ville fortifiée de France», création de Vauban en 1681, consécutive à la signature du traité des Pyrénées qui fixait la nouvelle frontière (1659). Elle est remarquablement bien conservée et très visitée; petit musée du puits des Forçats. Mont-Louis, qui porte évidemment le nom de Louis XIV, fut le premier site choisi pour l’expérimentation d’un four solaire, dès 1949. L’armée maintient à Mont-Louis le Centre national d’entraînement de commandos. Un camping offre 160 places. La population a culminé à 1 000 hab. en 1886 et n’a cessé de diminuer depuis, perdant encore la moitié de ses habitants depuis 1999 (350 hab.).

Sauto (90 Sautans, 843 ha, à 1 600 m), 13 km à l’est de Font-Romeu, qui a eu 420 hab. en 1906, est en nid d’aigle à 1 550 m sur la soulane escarpée qui domine les gorges de la Têt. Celles-ci sont barrées par la haute silhouette du pont suspendu Gisclard, long de 240 m et dominant de 80 m le lit du fleuve. Le hameau de Feitges, à l’ouest, qui fait face à Mont-Louis sur le versant gauche de la haute Têt, tire son nom des murettes et terrasses de culture (feixes en catalan); centrale hydroélectrique. Au nord, le relief monte à 2 034 m au Puig de la Tossa (un nom redondant), 2 032 au Pic de Figamà un peu à l’est. La commune a 125 résidences secondaires sur 170 logements, presque trois quarts.

Planès (55 Planésans, 1 424 ha dont 1 100 de bois), 7 km au SE de Mont-Louis, 13 km ESE de Font-Romeu, est au sud de la Têt, et participe à l’assise du Pont Gisclard. Le village est composé de trois hameaux distincts mais proches, entre 1 500 et 1 540 m. Il est surtout connu pour sa jolie petite église romane de plan trilobé (à 1 528 m), «une coupole qui repose sur trois massifs de maçonnerie situés aux angles d’un triangle équilatéral et réunis par trois arcades ouvrant sur trois absidioles», si surprenante qu’elle fut nommée la mesquita (la petite mosquée) et suscita quantité de gloses plus ou moins fantaisistes. Le finage monte au sud à la Tour d’Eyne (2 831 m) dans un seul grand vallon très encaissé qui vient de deux cirques. La commune a eu plus de 200 hab. vers 1880, et n’en avait plus que 27 en 1999.

Saint-Pierre-dels-Forcats (280 Saint-Pierrois, 1 281 ha dont 565 de bois), 10 km ESE de Font-Romeu et de Mont-Louis, est sur un plateau à 1 570 m; son habitat s’est augmenté de lotissements, la commune partageant avec Eyne les champs de neige de la station intégrée du Cambre d’Aze, du nom du sommet qui donne à la commune son point culminant (2 750 m). La station compte au total 25 pistes et 15 remontées mécaniques, et la commune a 530 résidences secondaires sur 620 logements (85%), un camping. Au nord, le finage va jusqu’aux maisons de La Cabanasse. La population communale remonte depuis le minimum de 1968 (110 hab.) et s’est accrue de 60 hab. depuis 1999.

La Cabanasse (680 Cabanassiens, 326 ha, à 1 510 m), 8 km à l’est de Font-Romeu, s’étire le long de la voie ferrée et de la D10, entre le col de la Perche (1 577 m) et la première centrale électrique sur la Têt, dont le cours limite le finage à l’est; gare du «train jaune»; moulin-musée du Roi (construit en 1691, pour l’approvisionnement de la garnison de Mont-Louis, arrêté en 1946, puis restauré), atelier de vitrail, hôtel du Clos Cerdan (30 sal., 112 chambres). La N116 longe tout le finage un peu au nord. La commune a pour origine les cabanes des ouvriers qui furent appelés à construire la citadelle de Mont-Louis, et les commerces qui choisirent de s’y établir ensuite, au début du 18e s. Le site avait été précédemment occupé par l’hôpital de la Perche, relais proche du col qui est à 1 571 m et au carrefour des trois pays de Cerdagne, Conflent et Capcir, et par le vilar d’Ovansa, un petit groupe de fermes. Le hameau des Moulins est devenu une ferme expérimentale au 19e siècle. La Cabanasse a gagné 50 hab. après 1999; elle a 320 résidences secondaires sur 688 logements (47%).

Eyne (Eina, 130 Eynois, 2 036 ha dont 347 de bois), 7 km SE de Font-Romeu à 1 500 m, est dans une vallée étroite et rectiligne, qui descend des pics de Fenestrelles (2 826 m) et d’Eyne (2 786 m) et dont toute la partie haute a été promue réserve naturelle en 1993, sur 1 177 ha. Au-dessus du village, à l’est, a été aménagée la station de ski dite non sans exagération Eyne-2 600 (les maisons sont autour de 1 775 m et le plus haut téléski monte à 2 283 m) qui fait partie de l’ensemble de la station de Cambre d’Aze; Maison de la Montagne, avec expositions. Eyne a un hôtel et 728 résidences secondaires pour 65 principales (91%). Le finage atteint au nord le cours de l’Angoust; deux dolmens au nord au-dessus de Comes de Pallars.

Bolquère (Bolquera, 830 Bolquérais, 1 761 ha dont 1 224 de bois), 5 km à l’est de Font-Romeu, est un vieux village à la limite de la Cerdagne, submergé par l’urbanisation touristique, d’abord de Superbolquère puis de Pyrénées 2000, plus récente, associée à Font-Romeu et très tournée vers les enfants; elle n’avait que 210 hab. en 1962; la croissance démographique est arrêtée, mais 87% des logements sont constitués par les 3 000 résidences secondaires de la commune. Le finage de Bolquère s’étire vers le NO le long de la haute vallée de la Têt, rive droite, et du site de Font-Romeu. On monte ainsi jusqu’à la centrale électrique et au Pla des Avellans (1 710 m). Au-dessus, le finage atteint 2 099 m dans la montagne agrémentée par les trois lacs (estanys) Llarg (4 ha, à 2 000 m), Negre (7 ha, à 1 935 m) et de la Pradella (11 ha, à 1 955 m), mais sans atteindre le lac des Bouillouses, partagé entre les lointains villages d’Angoustrine et des Angles. Plusieurs remontées mécaniques de Font-Romeu aboutissent à cette partie du territoire. Bolquère a aussi un parc animalier du «territoire lapon», avec des rennes, un village de vacances et, tout près du col de la Perche au sud-est, la plus haute gare de France (1 593 m), celle de Via (Font-Romeu) n’étant qu’à 1 533 m.

Font-Romeu-Odeillo-Via est à l’ouest de Bolquère. Les autres communes des Pyrénées Catalanes sont au nord, dans le Capcir.

Les Angles (540 Anglois, 4 320 ha dont 3 595 de bois), 19 km NNE de Font-Romeu (10 km à vol d’oiseau), 12 km au NNO de Mont-Louis, est au pied des reliefs du Carlit, sous le roc d’Aude (2 327 m). Le nom a normalement le sens de prairies humides. La commune touche au lac des Bouillouses (2 015 m) à l’ouest, au lac de Matemale (1 535 m) à l’est, où est une base de loisirs et de nautisme. Le petit village agricole au pied de l’escarpement de faille, face à l’est, à 1 600 m, est devenu une grosse station de sports d’hiver et d’estivage, et étale de larges lotissements de chalets sur les pentes. Elle est la deuxième commune de la montagne catalane pour le nombre de résidences secondaires (3 600, soit 91% du nombre total de résidences) et a quatre hôtels classés (120 chambres).

Les champs de neige disposent de 32 pistes et 16 remontées mécaniques (Gare des Télécabines, 70 sal.); villages de vacances, un parc animalier de 37 ha au sud; site de vol libre des Pèlerins (2 113 m) au-dessus du village, deux altisurfaces au Roc d’Aude (à 2 332 m) et au Mont Llaret à l’ouest (LF6627, 2 335 m). Les sentiers montent au lac d’Aude (2 135 m), à la source du fleuve au sud du Llaret, et côté nord, sous le pic del Pam (2 474 m), à l’étang de Balcéra (ou Vallserra, 1 769 m). Au NO, une queue du finage monte jusqu’au Pic Péric (2 810 m) par l’étang de la Llosa (2 258 m). Le barrage des Bouillouses, son chalet-refuge et une colonie de vacances sont dans la commune à l’angle SO du finage, accessibles par la D60 qui vient de La Llagonne.

Matemale (Matamala, le «mauvais bois», 270 Matemalois, 1 888 ha dont 1 111 de bois), 20 km NE de Font-Romeu apparaît comme le seul village de plaine dans la partie orientale du Capcir, à l’est des Angles et à 10 km au nord de Mont-Louis, au bord de l’Aude en aval du barrage, à 1 500 m. Le lac, mis en eau en 1961, s’étend sur 223 ha et stocke 20 Mm3; le plan d’eau est à 1 537 m, le barrage est en terre et fait 984 m de long pour 33 m de haut. Le finage englobe presque entièrement son grand lac, très fréquenté en été, et la forêt domaniale de Cam Ramade sur l’escarpement du Madrès à l’est; village de vacances; petite fromagerie. Le pic Bastard (2 093 m) domine le village et le refuge du col de la Tour (coll del Torn, 1 865 m). Matemale héberge la Maison du Capcir. Un lotissement nommé le Lac est apparu à l’est du lac sur les premières pentes, au bord de la D118. La commune, dont la population était tombée à 106 hab. en 1975, revit grâce aux loisirs d’été (sports nautiques) et d’hiver (ski de fond). Elle a un hôtel, un camping et 480 résidences secondaires sur 630 logements.

Formiguères (470 Formiguérois, 4 688 ha dont 1 302 de bois), 12 km au nord de La Llagonne, 6 km au nord des Angles à 1 500 m, est une ancienne capitale du Capcir au débouché de la Lladure, affluent de l’Aude. Elle s’est dotée en 1972 d’une station de ski, un peu moins ambitieuse qu’aux Angles (18 pistes et 7 remontées mécaniques), à 1 760 m, le plus haut télésiège montant à 2 343 m sur la Serra de Mauri. Le finage s’étend loin vers l’ouest, montant à 2 840 m au pic Péric, 2 765 m au pic de la Grande Porteille à la limite du département de l’Ariège. Il inclut le grand cirque de Camporeils, constellé de nombreux étangs dont les plus grands sont le Mig (du Milieu, 6 ha, à 2 240 m) et son voisin le Gros (grand, 6 ha, à 2 255 m); tout au nord sous le Puig de Terrers (2 540 m) se voit le lac rond dit Estany del Diable, à 2 333 m. La limite nord de la commune suit le ruisseau de Galbe et atteint au NE le réservoir de Puyvalador. Le finage jette même une extension sur le rebord du Madrès, incluant le hameau de Vilanova qui est pied de l’escarpement, et allant jusqu’au Puig dels Agrellons (1 936 m). Juste au nord du village, une puissante moraine courbe, longue de 5 km et haute de 150 m, sépare la Lladure du Galbe et appartient en entier au territoire de Formiguères. La commune a 790 résidences secondaires sur 1 000 logements et une population stable.

Fontrabiouse (Fontrabiosa, la source rageuse, 130 Fontrabiousois, 1 557 ha dont 479 de bois), juste au nord de Formiguères et 17 km au nord de La Llagonne, se cache parmi les reliefs morainiques dans le vallon du Torrent à 1 460 m, à proximité d’une grotte et de carrières d’onyx. Au sud, le hameau annexe d’Espousouille est dans le vallon du Galbe au creux de la courbe de la moraine de Formiguères. Le finage, étroit, monte à l’ouest le long du ruisseau de Galbe jusqu’au pic de Baxouillade (2 546 m), qui domine la Porteille d’Orlu à la limite de l’Ariège. De petits lacs de cirque, dont celui de la Porteille d’Orlu (2 104 m) parsèment ce haut relief. La commune avait atteint 420 hab. en 1822 et en conservait 230 en 1901, seulement 70 en 1982; elle a deux petits hôtels, un camping (85 places) et 230 logements, dont trois quarts de résidences secondaires.

Puyvalador (Puigvalador, 80 Puyvaladorois, 1 946 ha dont 736 de bois), 16 km au nord de La Llagonne, est la commune la plus septentrionale du Capcir et le village se tient sur la haute plaine, à 1 460 m au bord de l’Aude et du lac. Son finage s’étire d’ouest en est sur 11 km le long de la limite du département de l’Ariège, sous le pic de Ginèbre à l’ouest (2 382 m), le Madrès ou plus précisément le Serrat des Clotes, à l’est (2 352 m); altisurface à 2 150 m sur cette crête orientale. Du côté du massif du Carlit, Puyvalador a aménagé une troisième station de sports d’hiver (16 pistes, 7 remontées mécaniques), à 1 760 m, au-dessus du hameau de Rieutord. Les téléskis montent jusqu’au Ginèbre. Le barrage de Puyvalador, barrage-poids de 160 m de long et 31 m de haut, est à cheval sur le territoire de Réal, le lac de barrage se partageant pour l’essentiel entre Réal et Formiguères; le plan d’eau, à 1 421 m, s’étend sur 102 ha et le lac stocke 10 Mm3. La commune a 360 résidences secondaires pour 70 principales; elle avait 100 hab. en 1999.

Réal (65 Réalais, 1 045 ha dont 665 de bois), 15 km au nord de La Llagonne est un très petit village au pied de l’escarpement du Madrès, à 1 580 m, à l’extrémité amont du lac de Puyvalador. La commune englobe le hameau d’Odellò au nord, également au pied du relief. Elle compte 120 résidences secondaires sur 150 logements, mais n’a pas d’équipements touristiques.

Les autres communes sont dans les Garrotxes, au sein du massif du Madrès.

Sansa (24 Sansanais, 2 227 ha dont 410 de bois), 18 km NNE de La Llagonne, 17 km NO d’Olette, accroche son petit village en soulane à 1 486 m sur le versant gauche de la profonde vallée du Cabrils. Ce beau village déchu, de schistes et d’ardoises (lloses) a accès au Capcir (Matemale) par le col de Creu, plus facilement qu’à Olette. Le relief s’élève au nord jusqu’au Madrès (2 469 m). Sa population avait atteint 250 hab. dans la première moitié du 19e s. et encore 160 en 1906; elle était tombée à 7 hab. en 1999.

Railleu (31 Raillannencs, 997 ha dont 554 de bois), 16 km NE de La Llagonne, est un peu au sud de Sansa, à 1 335 m, sur un replat de soulane dominant un vallon qui conflue avec le Cabrils juste à l’est. Son finage s’étend surtout vers l’ouest, où il culmine à 2 093 m au Pic Bastard et offre au NO le passage du col de Creu (1 715 m), sur la D4, où se tient une petite station de ski de fond avec cabane.

Ayguatébia-Talau (41 hab. dits Carallols, 2 968 ha dont 1 300 de bois), 14 km NE de La Llagonne dont le village central est à 1 330 m, réunit depuis 1982 deux anciennes communes tout aussi dépeuplées l’une que l’autre, d’une vingtaine d’habitants chacune, mais qui en comptaient 700 au 19e siècle. Talau est au SE d’Ayguatébia, à 1 326 m derrière l’échine du Pic de l’Homme. La commune atteint au sud le pic de la Tausse (2 034 m) et contient la plus grande partie (490 ha) du terrain militaire d’exercice de Mont-Louis (camp de la Tausse, avec un fort de la fin du 19e s.). La limite orientale du finage suit la rivière des Cabrils, qui descend directement sur Olette, et touche en pointe au finage d’Olette; Ayguatébia, dont le nom signifie eau tiède, avait plus de 550 hab. en 1836, et Talau 150.

Caudiès-de-Conflent (Cauders) a 19 habitants (Caudiésais), après en avoir eu 2 en 1982 et 1990 (et 210 en 1876…), 650 ha dont 600 de bois. Le village est à 9 km NE de La Llagonne. Les maisons sont à 1 625 m dans un petit bassin drainé vers Reilla et le Cabrils. Le finage s’étend vers le sud-ouest jusqu’au Dormidor (2 042 m); la route vers La Llagonne passe par le sud de la commune d’Ayguatébia; 49 logements sur 59 sont des résidences secondaires. Le nom a été allongé en 1982 seulement.


Font-Romeu-Odeillo-Via

(2 160 Romefontains, 2 960 ha dont 2 200 de bois) est une commune des Pyrénées-Orientales dans la communauté dite des Pyrénées Catalanes, 9 km au NO de Saillagouse, à 1 800 m. C’est le haut lieu du tourisme en Cerdagne, qui associe plusieurs sites d’habitat distincts. S’étagent du sud au nord les villages de Via, où passe le Train jaune et qui a une intéressante église romane; Odeillo, où l’on ne peut pas échapper aux multiples miroirs du four solaire; Font-Romeu, typique station d’altitude et de sports d’hiver multipliant chalets et commerces, plus un casino. Un peu au nord, dans la forêt de l’Hermitage, s’éparpillent l’ancien sanatorium et de plus en plus de chalets, sur un vieux site de pèlerinage à fontaine miraculeuse qui a donné son nom à la commune (font romeu = la fontaine des pèlerins) et dont la chapelle du 18e s. conserve un beau retable. Enfin la station de sports d’hiver campe sur le plateau marécageux que domine le roc de la Calm (2 204 m, panorama exceptionnel).

Font-Romeu a été lancée à partir du Grand Hôtel, construit en 1910 par les Chemins de fer du Midi, et associé à la coûteuse ligne du Train jaune. La station de ski de Font-Romeu-Pyrénées 2000 compte 40 pistes et 29 remontées mécaniques (Altiservice, 45 sal.); elle est équipée pour l’entraînement des sportifs en altitude (Centre national d’entraînement), avec des installations olympiques (dont une patinoire) et un lycée climatique et sportif spécialisé, plus un département Staps de l’université de Perpignan (300 étudiants). Six établissements de santé assurent l’accueil de jeunes asthmatiques et ont créé un Centre médical d’observations bioclimatologiques (CMOBC); clinique les Marguerites (90 lits), soins de suite Castel Roc (30 sal.) et Les Petits Lutins (60 sal.) du groupe Font-Romeu Pôle Santé, maison de soins pour enfants Via Sol (30 sal.), hébergement de toxicomanes Val Pyrene (50 sal.). La commune a aussi un collège public, un collège privé, un supermarché U (45 sal.); et un casino du groupe Tahoe (Cyan Loisirs, 20 sal.).

Elle s’est d’abord appelée Odeillo, puis Odeillo-Via en 1900 bien que la fusion de communes fût de 1822, et a pris enfin son nouveau et quadruple nom en 1957. Mais elle n’est jamais désignée que comme Font-Romeu. Sa voisine orientale, Bolquère, est déjà dans le bassin de la Têt; mais sa station Pyrénées-2000 est associée à celle de Font-Romeu, dont elle est une extension plus récente et davantage tournée vers les enfants, l’ensemble sous la tutelle de la Lyonnaise des Eaux. La population de la commune d’Odeillo-Via se limitait à 450 hab. environ entre 1860 et 1926; elle a augmenté ensuite, mais plafonne depuis 1980, et a même perdu 270 hab. après 1999. La commune compte 12 hôtels (360 chambres) et un camping (200 places), 4 400 résidences secondaires (79% des logements); Bolquère en ajoute 2 970 (87% des logements).

Le four solaire d’Odeillo. Ensemble expérimental et de recherche plus que de production, la station solaire d’Odeillo a été précédée par le site restreint et encore tâtonnant de Mont-Louis, d’une puissance de 50 kW. Elle est équipée d’un système de 63 héliostats, miroirs plans orientables installés sur six terrasses, qui suivent la trajectoire apparente du soleil et renvoient ses rayons sur un vaste miroir concave, au foyer optique duquel se trouve le four, capable de fournir des températures efficaces de 800 à 2 500 °C (les essais ont monté jusqu’à 3 200 °C). L’opération avait été lancée par Félix Trombe dès 1946 à Meudon; le premier four solaire d’Odeillo, également conçu par Félix Trombe, a été installé en 1968 avec une puissance de 1 000 kW. Il relève du CNRS et son nom officiel est le Four solaire Félix-Trombe; il est devenu une partie du Promes (Laboratoire des PROcédés, Matériaux et Energie Solaire), créé en 2004 sur un aimable jeu de mots… prometteur, pour succéder à l’IMP (Institut de science et de génie des Matériaux et Procédés), qui avait unifié en 1986 l’ensemble des recherches coordonnées. Il est reconnu comme «grande infrastructure européenne» de recherche. Une exposition «le Soleil apprivoisé» est ouverte au public depuis 1990. Promes comprend aussi un site perpignanais Technosud. Ces travaux n’ont pas encore vraiment débouché sur des applications industrielles mais ont fait faire des progrès à la connaissance du rayonnement solaire.