Communauté de communes de l’Oriente

Oriente

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communauté de communes de Corse, associant 22 communes et 6 100 hab. sur 46 580 ha. Le siège est à Aléria, seule à dépasser 2 000 hab.

Tallone (300 hab., 6 817 ha), 20 km NO d’Aléria, a son village perché sur le relief, à 461 m, sur la D116 tout au NO de son finage. Mais la commune possède une grande partie de la plaine d’Aléria, viticole (744 ha de vignes, 2e de Corse) et fruitière, dont le cours du ruisseau d’Arena, l’étang de Terrenzana et la partie septentrionale de l’étang de Diane. Entre les deux étangs, elle n’a qu’un kilomètre de littoral, vide. Le site naturel de Terrenzana est protégé sur 162 ha. La route littorale T10 traverse la plaine mais n’a attiré que très peu de maisons.

Tox (Tocchiu) (100 hab., 1 479 ha dont 1 013 de bois), 22 km NO d’Aléria, est une petite commune en montagne, à 434 m, au SO de Linguizzetta. Le finage s’élève à 1 093 m à la punta di a Campana au NE, et ne descend pas dans la plaine. La vallée du Bravone fixe la limite SO de la commune; on y cultive 78 ha de vignes sur les basses collines du piémont. La population a diminué de 40 hab. après 1999.

Linguizzetta (1 100 hab., 6 479 ha), 23 km NNO d’Aléria, a son village au bas de la montagne, mais toutefois sur un promontoire légèrement au-dessus de la Plaine Orientale à 375 m. La commune, qui culmine à 1 093 m au NO (punta di a Campana), est surtout étendue en plaine, parmi les vignes (586 ha) et les vergers héritiers des efforts de la Somivac (Pépinières de Corse, 40 sal.). Elle possède 9 km de littoral de part et d’autre du groupe de Bravone: fleuve, embouchure, tour ruinée et marine. Tout au nord se sont développées les urbanisations balnéaires de Corsicana et Baghera, avec villages de vacances et campings. Outre un champ de tir, elle inclut aussi le littoral de Riva Bella à l’extrême sud, consacré au naturisme (village de vacances, camping), juste au nord de l’étang de Diane. Le domaine de Casabianca, au nord de la plaine près du Bravone, a été fondé en 1954 par le créateur du célèbre apéritif Casanis, sur 470 ha; il compte 300 ha de vignes en production (AOC corse et muscat). Juste au sud du pont Bravone sur la T10 s’est développée la petite urbanisation de Casamozza, avec mairie annexe. La population a faiblement augmenté de 150 hab. depuis 1999 (+17 %).

Canale-di-Verde (Canale di Verdi) (330 Canalais, 1 461 Canalais), 26 km NNO d’Aléria, a un finage en bande étroite longeant au nord celui de Linguizzetta. Le village est perché à 445 m et son territoire monte aussi à la punta di a Campana. Il s’étire jusqu’à la mer de part et d’autre du torrent d’Alistro, à l’embouchure duquel se trouve une tour génoise ruinée; le lac de barrage de Peri (23 ha) y a été aménagé pour l’irrigation; à son pied a grandi le hameau de Calcinajola. La commune a 26 ha de vignes. La T10 passe près du bord de mer, où est apparu le petit hameau balnéaire a Chiosura.

Chiatra (Chjatra) (220 hab., 822 ha), 27 km NNO d’Aléria, est au nord de Canale-di-Verde et partage son petit finage entre le rebord du relief et les basses collines de piémont mais empiète peu sur la plaine. Le village est perché à 420 m sur la crête du mont Oppido (497 m), dominant le lac de barrage de l’Alesani, destiné à l’irrigation de la plaine, qui peut contenir 11 Mmd’eau et occupe 45 ha, partagés avec Sant’Andréa-di-Cotone.

Pietra-di-Verde (Petra di Verde) (100 hab., 879 ha dont 610 de bois), 31 km NNO d’Aléria, est entièrement en montagne. Le village est perché à 425 m, au-dessus du Spiscia, l’un des vallons supérieurs de l’Alesani, et du lac de l’Alesani; au sud, le relief monte à la punta di a Campana (1 093 m). Elle fut chef-lieu de canton de 1790 à 1973.

Campi (22 hab., 490 ha), 26 km NO d’Aléria, est un petit village à 510 m, dominé à l’est par la punta di a Campana (1 093 m); quelques belles vieilles maisons.

Moïta (Moita) (70 Moïtais, 571 ha), 29 km NO d’Aléria, fut un chef-lieu du canton, assez mal accessible sur une échine à 535 m sur la petite et sinueuse D16. au sud de la Castagniccia, à 74 km au sud de Bastia et 20 km de la mer, à 450 m. Il faisait partie de l’ancienne piève de la Serra. Son finage, entièrement en montagne, culmine au nord à 1 151 m au Monte Altu.

Matra (46 hab., 649 ha dont 336 de bois), 31 km NO d’Aléria, est juste à l’ouest de Moïta sur la D16, à 580 m, en village-rue de crête complété au sud par le hameau de Pietrera. Le finage est borné au sud par la vallée du Bravone et atteint au NO le Mont Falcone (1 122 m). Il existait au 16e s. une piève de Matra.

Pianello (Pianellu) (65 Pianellais, 1 673 ha dont 283 de bois), 37 km NO d’Aléria, jouxte Matra à l’ouest, étageant ses maisons en soulane de 720 à 900 m. Le territoire monte à 1 724 m au nord, à la Punta de Caldane.

Zuani (32 Zuanais, 516 ha dont 315 de bois), 30 km NO d’Aléria, a son village à 720 m en soulane sur la D116, et culmine à 1 028 m au NO; au village, église à porte richement sculptée.

Zalana (140 Zalanais, 1 320 ha), 26 km NO d’Aléria, a son village formé de cinq hameaux vers 660 m et relié à la D116 au sud; le Bravone borne le finage; beau campanile reconstruit, à 4 niveaux de baies.

Ampriani (24 hab., 229 ha), 28 km NO d’Aléria, est une très petite commune sur une soulane de la vallée du Cursigliese, alignant une simple file de maisons sur un éperon à 596 m. Le village, desservi par la D116, est presque désert en hiver, mais abrite toutefois une centaine de personnes en été; restes d’un ancien couvent franciscain au nord.

Pietraserena (Petraserena) (66 hab., 672 ha), 26 km NO d’Aléria, étire son village sur une crête à 680 m entre les vallées du Tavignano et de son affluent le Cursigliese, parcourue par la petite D14; église baroque classée du 17e siècle.

Piedicorte-di-Gaggio (Pedicorti di Caghju) (100 hab., 2 725 ha dont 1 290 de bois), 27 km NO d’Aléria, a son village à 712 m sur une échine en soulane, d’où il jouit d’une superbe vue sur la vallée du Tavignano qui traverse le finage, suivie par la route T50; église à base romane; site préhistorique et camping au fond de la vallée. Le finage culmine à 1 192 m à la Punta Cervio au NO. Le village fut chef-lieu de canton de 1790 à 1973. La mention di-Gaggio a été ajoutée en 1829; elle vient de la Punta Gaggio (1 102 m), qui domine le village à l’ouest.

Altiani (49 hab., 1 829 ha dont 500 de bois), 32 km NO d’Aléria, jouxte Piedicorte à l’ouest, avec un finage également traversé par le Tavignano et la T50. Le village est perché à 600 m en soulane sur le tracé sinueux de la D314, qui rejoint la T50 au SO à la chapelle San Giovanni, près d’un pont génois. Le finage culmine à la pointe Cervio au nord. La population a chuté de moitié depuis les 97 hab. de 1999.

Pancheraccia (190 Pancheracciais, 1 435 ha), 22 km NO d’Aléria, a son village à 575 m à l’extrémité NO d’un finage très allongé vers le SE sur le versant droit du Corsigliese. Au-delà de la rivière, qui longe ensuite la base du relief, il s’étire encore sur 6 km dans la plaine le long de la T50, où se tiennent des hameaux comme Olivella (camping), Casaporta et, plus loin, Frassiccia qui a une mairie annexe; 85 ha de vignes). Le village aurait 60 habitants en hiver, 300 en été. Pèlerinage en septembre vers une source «miraculeuse».

Giuncaggio (Ghjiuncaghju) (68 hab., 1 615 ha dont 968 de bois), 25 km NO d’Aléria, a son village à 630 m tout près de Pancheraccia mais qui lui tourne le dos, juste de l’autre côté de la crête qu’ils flanquent. Il domine ainsi le grand versant gauche du Tavignano. Au fond de la vallée, la T50 court à la limite sud du finage; camping à Ernella, centrale hydroélectrique. À l’arrivée dans la plaine, le Tavignano reçoit à gauche le Corsigliese. Au-delà du confluent, le finage se prolonge dans la plaine vers le SE par une queue qui jouxte celle de Pancheraccio, en encore plus étroit, entre le Tavignano et la T50, mais sans habitat notable.

Antisanti (550 Antisantais, 4 795 ha dont 2 860 de bois), 22 km ONO d’Aléria, a son village à 680 m sur une longue échine entre les vallées du Tavignano au nord et du Magno au sud, desservie par la D43. Il a de belles maisons anciennes et jouissant d’une vue magnifique sur la vallée du Tavignano, qui fixe la limite nord de la commune, la plaine d’Aléria et jusqu’aux îles toscanes. Un puissant relais-radio, installé en 1966 et très protégé, domine le village sur le pointement du Castelluviecchu (734 m). Étendue, la commune contient à l’est une partie de plaine avec vignes et vergers, où le Magno conflue avec le Tavignano un peu au nord du hameau du Campi al Quarcio. Une partie des amples défrichements de 1962 ont été abandonnés, mais il reste plus de 300 ha de clémentiniers, 378 de vignes, et quelques amandiers, oliviers et pruniers, pour une vingtaine d’entreprises agricoles; les pentes dominant la plaine sont couvertes de châtaigniers. Antisanti participe avec Aghione à la relance de la station thermale de Puzzichello, à sa limite sud. La population a augmenté de 120 hab. depuis 1999 (+28 %).

Casevecchie (Casevechje) (72 hab., 906 ha dont 700 de bois), 21 km ONO d’Aléria, est un petit village du rebord du relief à 480 m, entre Antisanti et Aghione, dont le finage atteint à peine la plaine mais y a quelques vignes. La commune été créée en 1866 à partir de Rospigliani et Noceta. Elle culmine à 728 m.

Aghione (Aghjone) (250 Aghionais, 3 388 ha dont 1 000 de bois), 10 km à l’ouest d’Aléria, est la seule commune de l’Orente qui soit dans la plaine, avec Aléria. Elle a été créée en 1864 et n’a pas de village. Le hameau d’Aghione est au bord du Tagnone, qui traverse la commune; mais il est très peu étoffé, la population étant presque entièrement dispersée. Mairie et école sont d’ailleurs un peu plus à l’est à Casone. Le finage n’atteint pas le littoral. Tout au sud a été aménagé vers 1960 le lac-réservoir d’Alzitone, derrière un barrage de 430 m, avec un plan d’eau de 48 ha; coopérative viticole à Samuletu sur la route d’Aléria (D343) — la commune compte 657 ha de vignes. En association avec Antisanti, commune voisine, Aghione relance l’ancienne station thermale de Puzzichellu, juste au nord du centre au bord d’un ruisseau affluent du Tagnone, qui avait exploité des eaux sulfureuses jusqu’en 1943.


Aléria (Aleria)

(2 190 Aleriacci, 5 833 ha) est une commune à l’est de la Corse, 70 km au sud de Bastia sur la N198, au cœur de la Plaine Orientale, dite aussi Plaine d’Aléria. Elle est le siège de la communauté de l’Oriente. Le Tavignano traverse la commune, qui contient son delta, des marais au sud et le vaste étang de Diane au nord; plastiques Corstyrène (45 sal.), charpentes Kallyste (Gipen, 20 sal.); constructions Corse Travaux (40 sal.) et Codone (25 sal.), carrières et bétons ABC (Agrégats Béton Corse, 45 sal.); vinification UVIB (60 sal.); supermarché E. Leclerc (35 sal.). La population a augmenté de 180 hab. depuis 1999.

À l’ouest, l’étang de Teppe Rosse est un lac-réservoir aménagé pour l’irrigation des cultures de la plaine. La partie méridionale de la commune est occupée par le domaine pénitencier de Casabianda, assorti d’une réserve naturelle depuis 1951. Il existe depuis 1880 et a été installé dans une région alors insalubre en proposant aux détenus une activité agricole; il dispose de 1 800 ha et 214 places, et n’a aucune clôture, mais se flatte de n’avoir connu aucune évasion; les détenus sont majoritairement des condamnés pour crimes sexuels, issus de milieux généralement frustes, et qui sont employés aux travaux agricoles.

La principale agglomération de la commune est Caterragio, sur la grand-route sur la rive nord du fleuve. Un peu plus d’un kilomètre au sud, au confluent du Tagnone, Aléria proprement dite est au milieu des fouilles qui font revivre son illustre passé; le fort Matra, construit au 15e siècle et restauré, y abrite le musée archéologique départemental Jérôme Carcopino. Aléria, en effet, succède à une première fondation coloniale des Grecs de Phocée, en 565 av. J.-C., nommée Alalia. Les Étrusques en -535, les Siciliens en -453, les Carthaginois en -280 ont tour à tour pris possession d’Alalia. Les Romains l’investirent en -259 et choisirent d’en faire une place forte, créant Portus Dianæ comme port de guerre, d’où vient le nom de l’étang de Diane. Sept cents ans après, ce sont les Vandales qui ruinèrent la ville en 465 de notre ère, et Aléria abandonnée fut peu à peu ensevelie sous les limons des crues du Tavignano et du Tagnone; l’insalubrité des marais et des étangs fit le reste. Il subsistait néanmoins au 16e s. une piève d’Aléria au nord du Tavignano.

La commune d’Aléria a été créée en 1824; mais Aléria n’a commencé à revivre vraiment qu’avec l’assainissement de la plaine après 1945, puis sa mise en valeur sous les efforts de la Somivac, de rapatriés et d’agriculteurs corses des environs. Les fouilles ont commencé en 1955 seulement et ont dégagé de nombreux restes de plusieurs époques, dont une nécropole préromaine et tout un ensemble romain avec forum, temples et bains.

L’étang de Diane occupe 600 ha; à son exutoire sur la mer s’élève la tour de Diane; l’île des Pêcheurs est ce qui reste d’un énorme tas d’huîtres accumulé aux temps romains, quand l’on exportait vers Rome des huîtres écalées et salées. Une entreprise a relancé avec succès la production de coquillages dans l’étang, affinant des huîtres plates importées de Bretagne et produisant également moules et clovisses. Le reste du finage a de la vigne (408 ha) et des agrumes.