Vocabulaire et toponymie du Nord-Pas-de-Calais

Avaleresse: puits de mine en cours de creusement ou arrêté avant d'avoir atteint la couche de charbon.

Avesne, avenne: terme fréquent dans la toponymie du NPC, d'origine ancienne et qui pourrait avoir désigné une terre maigre.

Bacôve: barque à fond plat du marais audomarois.

Beck: ruisseau; mot d'origine scandinave voisin du Bach allemand; prend les formes beke, becque, bec ou baix comme dans Roubaix.

Bourloire: terrain de jeu de bourle, dit aussi bouloir; la bourle, ou boule flamande, est un gros disque de bois dur de 30 cm de diamètre et 10 à 15 cm d'épaisseur que l'on fait rouler vers l'étaque, qui est un petit disque de cuivre de 5 cm enfoncé dans la piste du bourloire; celle-ci est légèrement concave et longue de 23 m, à revêtement souple (sable, sciure et résine); les tactiques sont de même nature que celles des autres jeux de boules; un petit musée de la bourle a été aménagé au club Saint-Louis de Leers.

Bove: refuge souterrain (Arras)

Brouck: marais; le nom est altéré en des formes diverses comme broucq, breucq, etc.

Camus: nom propre devenu commun pour une forme de logement de construction rapide en préfabriqués superposables, éventuellement sur quatre niveaux. Les camus furent mis au point par l'ingénieur Camus en 1954 pour les Houillères et construits surtout de 1955 à 1962. Ils étaient prévus pour durer vingt ans. La plupart sont démolis ou sont en cours de démolition, parfois simplement de «réhabilitation», beaucoup ayant duré plus longtemps que prévu ou souhaité.

Cauchie: prononciation locale de la chaussée, spécialement approprié aux chemins empierrés, éventuellement d'origine romaine comme les chaussées Brunehaut.

Cense (une): grosse ferme isolée, souvent à cour fermée; elles peuvent avoir pour origine une dépendance d'abbaye, mais le terme s'est généralisé.

Court: élément fréquent dans les noms de lieux et issu du latin curtis qui désignait une ferme, en général d'une assez bonne taille et close ou fortifiée.

Chicon: endive.

Chti: du Nord; l'origine est dans la prononciation du démonstratif «ça», «ceux», «c'est», et spécialement de «c'est moi» - elle est généralement reportée à la guerre de tranchées de 1914-1918 où ceux du Nord étaient réputés répondre «ch'ti mi» au «qui est-ce» ou «qui va là» des autres. On disait d'ailleurs naguère plus souvent un chtimi qu'un chti pour désigner familièrement un habitant du Nord, d'autant que chti rapprochait de l'idée de petit, voire d'étriqué, et même mesquin (par déformation de chétif). Elle a été récemment réhabilitée et assumée, en somme; v. l'article Nord (département du).

Drève: allée carrossable bordée d'arbres.

Fagne: dépression marécageuse sur le plateau ardennais.

Flobart: bateau d'échouage trapu pour la pêche côtière, pouvant flotter dans 30 cm d'eau et que l'on tirait sur le sol; s'écrit aussi flobard. Des flobards désaffectés et renversés ont pu servir d'habitations; il en reste quelques exemplaires.

Hallekerke ou hallekerque: église-halle, généralement à trois nefs et trois portails, côté flamand.

Hem: ancien mot pour un lieu habité, que l'on retrouve dans le hameau, et dans de nombreux noms de villages; souvent transformé en -hen.

Hofstède: ferme flamande à cour carrée ouverte dont les bâtiments sont en L ou en U, en briques et tuiles (jadis chaume et torchis) et flanqués d'annexes. Hof est un radical général pour la ferme, parfois sous la forme hove, avec une idée de clôture.

Kerque: mot néerlandais pour église, qui participe comme tel à des toponymes flamands.

Klockhuis: littéralement: maison des cloches; c'est en principe un ancien clocher en bois séparé de l'église, parfois dans le cimetière; il en reste deux ou trois à Hardifort et Eecke, mais le terme a pu s'appliquer à d'autres clochers séparés de l'église.

Moëre: marais.

Muche: souterrain-refuge, surtout du côté de Bapaume et en Picardie.

Mulquinier: tisserand d'étoffes fines de lin nommées mulquins (ou aussi batistes), parfois sous la forme mollequin ou musquin.

Nieulle: biscuit d'Armentières en forme de galette circulaire de blé sucré.

Rietz: pré communal au centre du village servant aussi de terrain de jeux, à l'instar du couderc méridional; cf. le patronyme Duriez.

Riot: ruisseau.

Rouge-barre: se dit des constructions de briques rouges et pierres alternées dans le Nord.

Royon: levée de terre protégeant une renclôture (terrain conquis sur la mer), notamment dans les Bas-Champs.

Sart: même mot que essart, terre nouvellement défrichée, en principe par le feu.

Thun: vieux mot d'origine saxonne qui désignait une ferme mais n'est plus employé seul; il se maintient dans quelques noms de communes.

Tringue: tranchée d'assainissement, fossé.

Watergang: fossé de drainage en pays flamand.

Wateringue: association de communes pour la gestion d'un système de canaux de drainage.

Zeele: a désigné jadis un lieu habité, et le plus souvent un chef-lieu, l'habitation d'un notable; il vient du germanique seli et participe à des noms de communes flamandes.

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