Vocabulaire et toponymes de Polynésie

 

NB. Les langues polynésiennes ont un nombre réduit de consonnes. Toutes les lettres se prononcent; le u s'entend ou et le e, é. Habituellement, on ne met pas la marque du pluriel aux noms d'origine étrangère, sauf s'ils sont depuis longtemps intégrés ou si le pluriel étranger est aussi en s. On écrit ainsi des atolls, mais des marae et des motu.

Aau: récif

Afa: moitié

Ahu: remblai, plate-forme

Ana: grotte

Anu: froid

Ara: sentier, chemin; l'étranger, l'extérieur

Aro: le front, le devant

Au: bon, ami

Ava: passe

Caldeira: chaudron, terme générique d'origine espagnole employé pour désigner un grand cratère d'effondrement dans un volcan.

Demi: métis de maohi; on dit aussi afa popaa ou afa maohi

Faa: vallée

Fafa: variété de taro

Fare: case, maison

Fei: variété de bananier (Musa troglodytarum ou Musa feni) dont les fruits, qui se mangent cuits, sont farineux et donnent une nourriture consistante. Les autres variétés, introduites par les Européens et dégustées crues (rio et hamoa), sont sucrées et dites bananes douces. Le fei pousse à l'état sauvage entre 400 et 1 000 m d'altitude, mais il est également cultivé localement.

Fenua: le pays

Hao: chenal sur les récifs d'un atoll, qui n'est pas une vraie passe

Heiva: fête, danse, assemblée festive

Here: cher, bien-aimé, généreux, cordial

Hiti: bord, ou levant

Ia ora: salut, vive !

Iti: petit

Maeva: bienvenue

Manu: oiseau; manureva: avion

Maohi: Polynésien d'origine, équivalent du mot maori employé en territoire néo-zélandais; la langue maohi a ses variantes par archipel: le tahitien (reo maohi) pour les îles de la Société, la paumotu pour les Tuamotu, le mangarévien pour les Gambier, le marquisien pour les Marquises, et plusieurs formes propres à chacune des îles de l'archipel des Australes. Selon le recensement de 2007, parmi les 192 000 personnes de plus de 15 ans, 182 000 déclaraient comprendre, parler, lire et écrire le français, 143 000 une langue polynésienne; 26 000 disaient n'avoir aucune connaissance des langues polynésiennes, 4 900 ignoraient tout du français; 132 000 déclaraient parler en famille le français, 47 000 le polynésien (sans autre précision), 47 000 le tahitien, 5 100 le marquisien, 2 900 le paumotu, 2 500 l'une des langues des Australes, 420 le mangarévien; 970 le hakka (chinois) et 950 d'autres langues chinoises; chacune des autres langues était représentée par moins de 100 locuteurs.

Marae: temple lieu sacré

Moa: volaille

Monoi: huile de massage obtenue en laissant macérer des fleurs de tiaré (cueillies à l'état de bouton) dans de l'huile de coprah tirée du cocotier Cocos nucifera. On écrit souvent monoï pour éviter une prononciation fautive. Le monoï de Tahiti bénéficie d'une appellation d'origine contrôlée (AOC) depuis 1992, d'un institut à Tahiti et d'un groupement interprofessionnel (GIMT). Il est commercialisé par diverses sociétés, dont Pacific Cosmetics.

Motu: île; le terme est employé de façon générique par les géographes pour désigner les îlots de sable dispersés sur les récifs coralliens, mais il a un sens plus général en maohi.

Moua: montagne; également sous la forme mauna

Nono, rubiacée (Morinda citrifolia), à larges feuilles; son fruit, dit aussi pomme-chien, n'était consommé que par les cochons mais il était réputé avoir des vertus médicinales, le jus macéré faisant partie de la pharmacopée polynésienne traditionnelle, ce qui l'avait fait surnommer «l'aspirine des anciens». Sa vogue actuelle aux États-Unis et au Brésil comme produit «diététique» pour des cures aussi «bio» que coûteuses et aux effets virtuels, tient à l'habile exploitation qu'en a fait la firme Morinda Holdings de Provo (Utah). J. Wadsworth l'a «découvert» en 1994 à Nuku-Hiva aux Marquises, a lancé la firme et sa filiale Tahiti Noni International, a eu soin de changer son nom en noni pour éviter le côté négatif de nono en anglais, et a fait fortune. Le chiffre d'affaires induit par le nono-noni a dépassé 500 M$ en 2005, laissant un bénéfice net de 50 M$ à la filiale bien que, dès 1998, les procureurs de plusieurs États des États-Unis lui aient enjoint de supprimer toute allusion curative de sa publicité... Plusieurs sociétés vendent du jus de «noni» et sa culture s'est développée, surtout à Raiatea et Huahine, la Polynésie exportant annuellement 5 000 à 8 000 tonnes de jus, soit en valeur une bonne moitié des exportations agricoles du pays.

Nui: grand; Tahiti Nui: la partie principale de Tahiti

One: sable: motu one: île de sable

Pa: monument funéraire ancien (Rapa)

Pape: rivière

Paumotu: variante de la langue maohi propre aux îles Tuamotu

Pipi: coquillage fournissant des perles (poe pipi)

Piti: double (Maupiti)

Poe: perle; poe rava: perle noire

Popa'a: Blanc, Européen

Poti marara: embarcation de pêche côtière, pirogue motorisée; la pirogue était à l'origine utilisée pour pêcher le poisson volant (marara) à l'épuisette; les bateaux modernes ont 5 à 8 m de long et une cabine à l'avant.

Poto: court, s'oppose à roa; comme l'atoll Takapoto à l'atoll Takaroa

Rapa: pierre plate, dalle

Rava: sombre, noir; poe rava, perle noire; cf. aussi Fakarava

Reva: source et par extension abondance

Roa: long; cf. Rangiroa

Roto: lac, lagon; Rotoava, la passe du lagon; parfois sous la forme rotu

Rua: deux, ou ouverture, fosse

Taha: côté, flanc

Tahatai: plage, bord de mer

Tai: mer

Tapa: tissu végétal tiré de l'écorce de l'arbre à pain (v. uru) et servant à l'artisanat traditionnel

Taro: plante à tubercules comestibles, du genre aracée, en principe colocasia, mais il existe d'autres variétés. Avec le fei (banane) et l'uru (arbre à pain), le taro assurait la base de l'alimentation polynésienne avant l'arrivée des Européens. On mange aussi les feuilles du fafa, variété de taro dite épinard polynésien.

Tau: plateau de corail (se prononce évidemment taou)

Tiare: la fleur célèbre de Tahiti, dont les colliers ornent les élus et les nouveaux venus; c'est le Gardenia Tahitensis ; le terme est si bien connu en français qu'il s'écrit généralement avec un é et prend à l'occasion le s du pluriel.

Tiki: grande statue de pierre

Tinto: Chinois, asiatique immigré

Toru: trois

Tua: le large, la haute mer; cf. Tuamotu, les îles du large

Tuaivi: montagne

Tue: moignon, reste, relief

Tuhaa: partie, circonscription; Tuhaa Pae: la cinquième circonscription (l'archipel des Australes); également, le nom du navire qui assure son service.

Uru: bois, ou vent d'ouest. C'est aussi et surtout l'arbre à pain, moracée Artocarpus altilis. Atteignant en général plus de 10 m de haut, il donne à partir de six ans, et pendant une cinquantaine d'années, des fruits comestibles et nourrissants. Les Européens l'ont découvert aux îles Marquises en 1595; Cook a contribué à sa renommée, est venu en chercher à Tahiti, et les planteurs britanniques s'en sont volontiers servi pour nourrir à bon compte leurs esclaves. Son écorce battue donne le tapa, sorte de tissu végétal.

Vai: eau courante, rivière

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