Arsenal

9 500 hab., 49 ha, quartier oriental de l’arrondissement Paris-4e. Il est limité à l’ouest par les rues Saint-Paul et de Turenne, au nord par les rues des Francs-Bourgeois et du Pas-de-la-Mule, à l’est par les boulevards Beaumarchais et Bourdon, au sud par la rive droite de la Seine que longe le quai Henri-IV. Il est traversé d’ouest en est par la rue Saint-Antoine, et en diagonale par le boulevard Henri-IV qui vient du pont de Sully. Ces deux voies aboutissent à la place de la Bastille, à l’est du quartier, point triple de jonction des 4e, 11e et 12e arrondissements. La colonne de Juillet, dressée en 1840 en commémoration des Trois Glorieuses (journées de juillet 1830), y monte à 46 m et porte le Génie de la Liberté.

Le quartier est bordé à l’est par le bassin du port de plaisance de Paris-Arsenal. Sa partie méridionale a longtemps été affectée à l’arsenal de Paris, dont plusieurs lieux distincts sont issus. Entre le fleuve et le boulevard Morland, elle est formée par l’ancienne île Louviers, rattachée à l’Arsenal en 1844. Le Centre Morland est un haut immeuble de 17 étages livré en 1964 et affecté à la préfecture du département de Paris. Le Pavillon de l’Arsenal (1878) accueille depuis 1988 le Centre d’information, de documentation et d’exposition d’urbanisme et d’architecture de Paris et de la métropole parisienne, avec un grand plan-maquette de la capitale et une borne d’information et d’images Geokiosk. La Bibliothèque de l’Arsenal est une ancienne résidence des grands maîtres de l’artillerie; elle contient une grande collection d’ouvrages du 18e s., a été rattachée à la Bibliothèque Nationale en 1934 et se visite. La caserne des Célestins de la Garde Républicaine est dotée de 515 chevaux, une carrière de sable et un manège couvert, sellerie et maréchalerie.

La partie septentrionale du quartier est assez différente et proche du Marais. Son monument le plus connu est la place des Vosges, jadis place Royale, commencée en 1605 et inaugurée en 1612 et ainsi d’une architecture très homogène, faite d’une série d’hôtels particuliers de brique et pierre à arcades sur 127 m par 140 m, avec un jardin central. Elle conserva le nom de place Royale jusqu’en 1848, où elle reçut le nom du premier département à avoir acquitté l’impôt sous la Révolution… Elle est bordée au sud-est par la maison de Victor-Hugo, ancien hôtel de Rohan-Guémené, qui reçoit 134 000 visiteurs par an; à l’est, par la synagogue de la place des Vosges Charles Liché, de 1963, adossée à la synagogue des Tournelles construite par Gustave Eiffel en 1876; au sud-ouest, par le restaurant réputé L’Ambroisie (trois étoiles Michelin).

L’hôtel de Sully, rue Saint-Antoine, de style Louis XIII et du début du 17e siècle, abrite la Caisse nationale des monuments historiques et contribue, avec le musée du Jeu de Paume des Tuileries, à la diffusion de la photographie et de l’image. Le quartier contient aussi le Jeune Théâtre National et le théâtre de l’Espace Marais (130 places), une école Massillon de la congrégation de l’Oratoire dans l’ancien hôtel Fleubet avec collège et lycée (1 200 élèves en tout), une école des Francs-Bourgeois tenue par les Frères des écoles chrétiennes, également avec collège et lycée dans un autre hôtel du 17e s. (750 élèves au lycée).

Ces deux institutions privées donnent sur la rue du Petit-Musc, dont le nom euphémisé était à l’origine «la pute y musse» (s’y cache) et signalait une rue «chaude». La petite église Sainte-Marie sur la rue Saint-Antoine est le temple protestant du Marais, de 1632, de style baroque et à dôme. Le square Henri-Galli, au sud-ouest, borde le quai des Célestins au-dessus de la voie Pompidou et du port Henri IV. Le quartier est desservi par les stations de métro Sully-Morland et Bastille et touche au sud-est à la station du Quai de la Râpée. La rue de l’Arsenal a 260 m, et longe la caserne des Célestins à l’est.