Bagnères-de-Bigorre

(7 990 Bagnérais, 12 586 ha dont 2 891 de bois,) est une sous-préfecture des Hautes-Pyrénées, 22 km au SSE de Tarbes dans la vallée de l’Adour, à 540 m. Elle n’est «de Bigorre» que depuis 1962. La ville est dans un site assez humide proche du front pyrénéen, dominé par la haute butte du mont Bédat (863 m). Elle a une quadruple fonction de station thermale, de base montagnarde, de centre de services et de ville industrielle. Les thermes, connus des Romains qui avaient nommé le lieu Vicus Aquensis, ont été utilisés aux 17e et 18e siècles; ils ont donné son nom à la ville. L’établissement néoclassique des Grands Thermes a été ouvert en 1823 et périodiquement rénové; il emploie 100 personnes. Bagnères est la première station des Hautes-Pyrénées, avec 8 400 curistes par an (155 000 nuitées), et son casino, au groupe Tranchant (40 sal.), est également le premier. La commune a aussi un centre de soins Aquensis (20 sal.), un centre de rééducation de la MGEN, un théâtre de nature dans le vallon du Salut. La grotte de Médous est proche, un peu au sud à Asté; golf en aval, à Pouzac. Au total, Bagnères affiche 16 hôtels (390 chambres) mais aucun de luxe, 6 campings (640 places), près de 3 000 résidences secondaires (40% des logements).

Bagnères a été également et demeure un haut lieu du pyrénéisme et de la culture, en partie grâce à la fréquentation de ses thermes par de nombreux intellectuels au 18e siècle, où elle fut surnommée rien de moins que «l’Athènes des Pyrénées»; elle propose un musée Salies (1930, histoire et beaux-arts), un musée d’histoire naturelle avec parc et jardin botanique et un Conservatoire botanique des Pyrénées, un musée du Vieux Moulin (arts et traditions) — plus un musée du cyclisme des cols pyrénéens, dit Cycloscope. C’est à Bagnères qu’a été constituée en 1865 la société Ramond pour l’histoire naturelle des Pyrénées, dont le nom est en hommage à un grand découvreur de la montagne, et dont le géographe Élisée Reclus fut un des premiers adhérents. La société a joué un rôle déterminant dans la création de l’Observatoire du Pic du Midi, qui a d’ailleurs failli la ruiner; elle poursuit son travail, même si c’est avec un rayonnement plus limité qu’au 19e siècle.

Le troisième volet est celui des services: Bagnères est sous-préfecture, dotée d’un centre hospitalier public (25 lits); collège et lycées publics, collège privé; nombreux commerces et services dont un supermarché Carrefour (50 sal.), le nettoyage Corret (20 sal.). Enfin, des entreprises de Bagnères exploitèrent le marbre aux environs, et filèrent la laine des Pyrénées; la ville avait une certaine réputation dans les lainages mais la seule petite fabrique qui reste est à Cieutat. Si ces activités ont presque disparu, la création de l’usine Soulé en 1862, aidée par l’arrivée du chemin de fer, a renouvelé et étendu l’emploi industriel dans la construction ferroviaire; elle livrait encore des autorails à la fin des années 1990; mais un investissement malheureux dans un projet de métro à problèmes (SK) a fait passer l’entreprise dans le giron de la RATP, qui y a soutenu une activité réduite sous le sigle de la Compagnie des Chemins de Fer départementaux (CFD) puis de la société espagnole CAF.

Néanmoins, Bagnères conserve un éventail relativement large de petits établissements: matériel ferroviaire CAF (ex-Soulé, 80 sal.), matériels électriques Pommier (100 sal., au groupe Cahors), Soulé-ABB (50 sal.), Ensto Novexia (35 sal.), câblages Electraline CBB (50 sal.) et Comeca (35 sal.), métallerie Duteil Arnauné (30 sal.), traitement de surface Spem Aéro (25 sal.).

Et finalement la commune de Bagnères a la chance d’avoir bénéficié d’un finage très étendu, en absorbant les communes de Lesponne, Soulagnets et Vallée-de-Bagnères. Il enveloppe ceux de Baudéan et de Campan à l’ouest par la vallée de Lesponne, au point d’englober tout à la fois le Pic du Midi de Bigorre (2 876 m) et ses abords, ainsi que la station de sports d’hiver du Grand Tourmalet à l’est du col, devenue la première du département (550 000 journées annuelles de skieurs) et, au-delà, l’ensemble des lacs du Campana.

La commune a plusieurs campings au NE sur les collines à l’est de l’Adour. À l’ouest, la ville est dominée par le petit massif du mont Olivet et Bédat (862 m), aux nombreux chemins et sites de promenade et de grottes. Le finage se déploie ensuite vers le sud dans les reliefs du Monné (1 259 m) et monte au SO à l’Ossouet (1 873 m) et au Montaigu (2 339 m). Il inclut une partie de la grande vallée de Lesponne, où le site du Chiroulet a été équipé d’une petite usine hydroélectrique (2 MW) à 1 059 m en bout de route (D29). Plus haut, le vallon du Lhécou monte au lac Bleu (Beaucens) par le Pas de Bouc (2 012 m). Vers l’est, le lac de Peyrelade (10 ha, à 1 919 m) occupe un fond de petit cirque glaciaire sur le versant nord-ouest du Pic du Midi de Bigorre.

Au NE de celui-ci, une excroissance du finage incluant le haut bassin du Binarros, sous la Pène Nère (2 256 m), agrémenté de petits lacs. Vers l’est et le sud se déploie le haut bassin de l’Adour du Gripp, où a prospéré la station de la Mongie, dont le domaine skiable, à l’origine de la nouvelle station du Grand Tourmalet, est tout entier dans la commune de Bagnères et dont le nom vient des moines de l’Escaladieu qui en possédaient les droits pastoraux. La station est à 1 750 m, sur la route des Cols qui monte au Tourmalet, dont le célèbre col est à 2 115 m à la limite occidentale de la commune.

Au-delà de la Mongie vers le sud, la commune atteint le massif de Néouvielle aux pic des Quatre Termes (2 840 m), du Contadé (2 714 m) et va au-delà vers le sud-est, incluant le large cirque de Gréziolles et du Cloutou, et allant jusqu’aux pics de Portarras (2 697 m) et de Celtiou (2 588 m), à la limite des réserves naturelles d’Aulon et du Néouvielle, et de l’enclave de Vielle-Aure. Ce secteur contient une série de lacs, dont le plus étendu, rehaussé par un barrage, est celui de Gréziolles (24 ha, 5,6 Mm3, à 2 102 m), assorti d’un îlot et d’une cabane, et suivi par les Laquets (10 ha, à 2 041 m), contribuant à l’alimentation de l’usine hydroélectrique d’Artigues. Un peu plus haut, le refuge du Campana de Cloutou (2 215 m) est au bord du petit lac de Campana (8 ha).

Bagnères est passée de 6 000 hab. en 1806 à 8 500 en 1851 et sa population a ensuite longtemps oscillé autour de 8 500 à 9 500 hab., est montée à 11 000 en 1954 et s’est ensuite érodée; elle a perdu 760 hab. depuis 1999. Le siège de la communauté de communes de Haute-Bigorre est à Bagnères, ainsi que le bureau du nouveau canton de La Haute-Bigorre (14 communes, 15 100 hab.). L’arrondissement a 48 900 hab., 171 communes, 178 400 ha.

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