Bobigny

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Bobigny

48 100 hab. (Balbyniens) dont 350 à part, 677 ha, préfecture de la Seine-Saint-Denis au nord-est de Paris. Son territoire s’allonge d’ouest en est entre ceux de Drancy au nord et de Romainville et Noisy-le-Sec au sud; il jouxte à l’est celui de Bondy et atteint presque à l’ouest le fort d’Aubervilliers. Il est extrêmement morcelé par les infrastructures et les modes d’occupation des sols.

Sa limite méridionale suit la N 3 (avenue de Metz et rue de Paris), englobant ainsi une fraction du canal de l’Ourcq. Entre le canal et la route se tient toute une file d’usines; la station de métro de la ligne 5 Bobigny-Pantin-Raymond Queneau est juste à l’angle sud-ouest de la commune. Bobigny est traversée du nord-ouest au sud-est par la rocade A 86, qui au sud-est communique de façon très complexe avec la N 3 et l’A 3, cette dernière frôlant la limite communale à l’est. La commune est également traversée du SO au NE par la D 115 (avenue Henri-Barbusse), qui croise l’A 86 au rond-point de l’Escadrille Normandie-Niémen. De ce rond-point part vers le SSE une autre transversale, en direction de Montreuil (avenue Jean-Jaurès).

La D 27 ouest-est, qui porte les noms de la République et de Lénine, la recoupe au carrefour de la place de la Libération, où sont l’ancienne mairie devenue conservatoire de musique, et la Bourse du Travail d’Oscar Niemeyer. La D 40 (avenue Salvador Allende), un peu plus à l’est, traverse la commune du sud au nord et longe ainsi le nouveau centre directionnel, qui associe l’hôtel de ville achevé en 1974, l’hôtel du département et la préfecture en large pyramide dissymétrique, trésorerie, poste et le vaste centre commercial Bobigny 2. Enfin, plusieurs voies ferrées recoupent ces avenues, dont le chemin de fer de Grande Ceinture, et la ligne de tramway T1 offre neuf stations dans la commune, du centre départemental jusqu’à la limite de La Courneuve; elle part de la gare Bobigny-Pablo Picasso, qui est aussi le terminus du métro 5, et aboutit au pont de Saint-Denis.

Dans les mailles de ce réseau se différencient des quartiers distincts. Au nord-ouest, le Pont de Pierre associe la zone d’activités de l’Illustration, où sont une station EDF, un IUP (institut universitaire professionnalisé) et l’IUT de l’Université de Paris-XIII, qui occupe la tour de briques rouges de 60 m de haut où se fabriquait jadis l’ancien magazine L’Illustration, ce qui explique le nom du quartier; il est question d’y ouvrir une Maison internationale de l’illustration. Le quartier accueille aussi le CHU (Centre hospitalier universitaire) de l’hôpital Avicenne, avec une école d’infirmiers et une faculté de médecine, le parc départemental des sports de la Motte, et des cités d’habitation, dont l’Étoile et Grémillon. L’hôpital, aux ornements d’inspiration mauresque, a été construit au début des années 1930 comme hôpital franco-musulman, et a pris son nouveau nom en 1979; il dispose de 575 lits médicaux. Une zac (zone d’aménagement concerté) de la Vache à l’Aise doit être réaménagée au nord-ouest, et un campus des Métiers doit jouxter l’université. Celle-ci compte au total 7 000 étudiants à Bobigny.

De l’autre côté de la D 27 au sud, Bobigny englobe une partie du très grand cimetière parisien de Pantin-Bobigny. À côté, vers l’est, un grand triangle est affecté à la zone industrielle des Vignes, qui laisse au nord, entre D 27, D 115 et voie ferrée, une petite place pour deux lycées; un cimetière musulman est à l’angle sud-est des Vignes, avec une mosquée, depuis 1934; il fut le premier en France, et l’est resté longtemps.

Plusieurs cellules proches du centre mêlent habitat, services publics et installations de sports, commerces et bureaux, et se sont peuplées de tours. Le nouveau centre directionnel, prolongé vers l’ouest par le parc des Jardins de Bobigny, a pour voisins au nord un cimetière; au sud, le quartier de la Folie; à l’est, des tours d’immeubles d’administration, la cité Berlioz, un foyer Sonacotra et la Chambre des métiers; au sud-est, le parc départemental de la Bergère (23 ha) est traversé par une voie ferrée et prolongé à l’est par la Cité administrative, mais prend en été des aspects quasi balnéaires et animés et se veut «Bobigny-sur-Ourcq».

Enfin, au nord de l’A 86, où a trouvé place le palais de justice près du centre, s’étendent les quartiers de lotissements et de maisons individuelles Pierre-Sémard et Édouard-Vaillant, relayés à l’est par la longue barre ondulée de la cité de l’Abreuvoir et par une série de blocs de logements. Toute la partie centrale à l’ouest de l’hypercentre est classée en «zone urbaine sensible» Karl Marx-Paul Éluard (17 ha, 5 900 hab.). Il en est de même pour l’Abreuvoir, étendu à 38 ha (6 300 hab.), qui déborde sur Drancy et qui est également en «zone de rénovation urbaine»; et pour le secteur Étoile-Grémillon-Pont de Pierre-Courtillières, partagé avec Pantin et qui s’étire sur 210 ha (16 800 hab.) d’est en ouest.

La ville a quatre collèges publics et un privé, trois lycées publics dont un professionnel, deux lycées privés, un institut médico-éducatif, un centre d’aide par le travail, deux maisons de retraite, une clinique (75 lits). De nombreuses œuvres d’art sont dispersées dans la ville, qui a une Maison de la Culture départementale et un centre de formation son et lumière et de concerts Canal 93; un conservatoire Jean Wiener est dans l’ancienne mairie, une église moderne de béton et de bois a été construite en 1980 sur... l’avenue Karl Marx, et la vieille gare désaffectée, d’ou partaient les trains vers Auschwitz, est consacrée comme lieu de mémoire de la Shoah. La ville se flatte d’offrir 115 ha d’espaces verts (17% de la surface), mais c’est en comptant les cimetières et les plantations d’arbres de la voirie.

Les principales entreprises sont une maroquinerie Hermès (200-500 sal.) et une fabrique d’appareils chirurgicaux Peters Surgical (100-200 sal.), les réseaux hydrauliques Setha (100-200 sal.), le siège de Valeo Vision (200-500 sal.), les gestions immobilières Logirep (100-200 sal.) et OPH( 100-200 sal.), des magasins Metro Cash & Carry (250-400 sal.) et Atac (100-200 sal.); le négoce de vêtements Jennyfer, la publicité SPPS (100-200 sal.) et un nettoyage Veolia (250-400 sal.).

Bobigny avait 370 hab. en 1851, 1 900 en 1901, 17 400 en 1931; sa population a sauté de 18 500 hab. en 1954 à 37 000 en 1962, donc bien avant que la ville ne soit devenue préfecture, et poursuit une lente croissance. Elle a été promue en 1968 au moment de la création des nouveaux départements, et a accueilli le métro en 1985 et le tramway en 1992. La municipalité est acquise au Parti communiste depuis l’origine, dont trente ans sous le règne de Georges Valbon; le maire actuel est Catherine Peyge, enseignante. L’arrondissement a 577 000 hab., 17 cantons, 15 communes. Le canton correspond à la commune; le conseiller est apparenté communiste.