Bonnières-sur-Seine

4 100 hab. (Bonniérois), 766 ha dont 302 de bois, chef-lieu de canton des Yvelines dans l’arrondissement de Mantes-la-Jolie, 12 km ONO de celle-ci. La ville est sur la rive gauche de la Seine au débouché de la Vallée des Prés sur la N 13 et la voie ferrée Paris-Le Havre à la sortie du tunnel de Rolleboise. L’A 13 traverse le plateau au sud de la commune; l’A 13a s’en détache en empruntant la Vallée des Prés et longe le pied du plateau au ras de la ville. Le relief monte en effet très vite; il porte le bois de la Houssaye, dans le prolongement de la forêt de Rosny, et le lotissement de la Croix du Mont. Plus au sud, subsistent les hameaux du Mesnil-Renard, ancienne paroisse intégrée en 1790 et qui conserve une tour ruinée, puis Morvent, les Guinets; le finage s’étire assez loin vers le sud-est dans le bois de la Vallée des Prés.

La ville a d’anciennes arcades du château de Beuron dans le jardin public. Elle est dotée d’un collège public; le musée Agutte-Sembat (histoire et art) est installé dans la maison natale de Marcel Sembat (1862-1922) avec des œuvres de son épouse Georgette Agutte, peintre (1867-1922), dans un parc restauré; maison de retraite. Un pont de 1884 traverse la Seine vers Bennecourt, à la faveur de la Grande Île, qui appartient à celle-ci. Le nom de la commune de Bonnières a été complété en 1901. La commune avait alors 1 100 hab.; elle est passée à 1 900 en 1954, 3 400 en 1975; sa population a stagné ensuite, puis a repris un peu au cours des années 1990.

En bord de Seine en aval de la ville, la fonderie d’acier Iton Seine (230 sal.) est issue de l’ancienne usine de Saint-Éloi installée en 1916 par le belge Piret, devenue spécialiste de fers à béton puis rééquipée en 1973 en aciérie électrique de retraitement de ferrailles, reprise par le groupe italien Riva en 1976 (100 000 t/an). L’usine de moteurs électriques Sintech (80 sal.) est dérivée d’une ancienne usine Singer (1934-1968). La ville a aussi un négoce de boissons Chantovent (85 sal.), des silos à céréales. Elle avait accueilli jadis une raffinerie de pétrole, qui avait contribué à la formation du groupe LBC Lille-Bonnières-Colombes, dont les activités pétrolières sont ensuite passées à la Compagnie française de raffinage (futur groupe Total); le site poursuit des activités de stockage chimique, LBC étant devenue une partie du groupe Fimalac de Marc Ladreit de Lacharrière.

Le canton a 24 400 hab., 27 communes, 18 003 ha. Il tient l’angle nord-ouest du département et trois de ses communes sont sur la rive gauche de la Seine. Bennecourt (1 800 Bennecourtois, 695 ha) est juste en face de Bonnières. Les maisons s’alignent au pied du coteau, de basse altitude ici, en suivant la courbe convexe du méandre de la Seine; l’habitat s’étend en amont jusqu’au hameau de Tripleval, niché dans un vallon; le plateau entre Seine et Epte reste agricole. Bennecourt a une église du 16e s.; Zola y a habité et a évoqué les industries de Bonnières dans L’Œuvre. Outre la Grande Île, la commune possède en aval la plus grande partie de l’île de la Flotte, que prolonge celle de la Merville. La population, de 1 100 hab. au début du 19e s., était descendue à 660 dans l’entre-deux-guerres; elle augmente depuis 1954.

Gommecourt (640 Gommecourtois) est un village de plateau, 5 km au NNE de Bonnières, le seul à faire partie du parc régional du Vexin; la commune avait 350 hab. en 1954, le double au début du 19e s. Le coteau qui domine la Seine est ici escarpé et dépasse 110 m de haut; une file de maisons, à son pied, forme le hameau de Clachaloze. Au nord, le finage occupe un tronçon de la vallée de l’Epte dans un secteur de marais.

La troisième commune est Limetz-Villez (1 900 Carcaïens, du nom d’un général romain, 935 ha dont 200 de bois). Son habitat dessine un L, formé par l’alignement du bord de la plaine alluviale (Villez), et un alignement perpendiculaire qui grimpe doucement vers le plateau de Gommecourt (Limetz), dont le nom viendrait de limes, limite. On y a trouvé des restes d’une villa gallo-romaine. La limite du finage, qui est aussi celle de la région, est formée par le cours de l’Epte juste à son confluent avec la Seine. La commune a une église inscrite, une fabrique d’emballages plastiques Isobox (40 sal.). Elle s’est nommée seulement Limetz jusqu’en 1967, avant de consacrer par son nom le développement de l’habitat des bords de Seine.

À l’est de Bonnières, sur la rive gauche, le canton se déploie dans un grand méandre de la Seine. Rolleboise (410 Rolleboisiens, 296 ha) est la commune d’amont, dont le centre n’est qu’à 2 km au SE de Bonnières; elle a la réputation d’un «village de charme» partagé entre le pied et le sommet d’un coteau escarpé de rive concave, orné par le château de la Corniche et ses jardins, où est une hôtellerie (la Grange du Moulin, 25 sal.). Un tunnel ferroviaire de 2 km ouvert en 1846 permet à la ligne du Havre de franchir le pédoncule de méandre de la Seine. La population était de 300 hab. en 1954 et évolue peu.

Il en est de même pour Méricourt (400 Méricourtois, 215 ha), qui est au nord et en aval de Rolleboise, 3 km à l’est de Bonnières, et n’a qu’un étroit finage de coteau escarpé; son barrage-écluse de 1886 a été modernisé en 1965 avec deux écluses de 160 et 185 m; on y enregistre annuellement un trafic de10 Mt, 22 000 péniches et 2 000 caboteurs, 1 500 bateaux de plaisance.

Elle précède Mousseaux-sur-Seine (620 Moussois, 720 ha dont 274 de bois), qui est 2 km en aval et au nord-est, mais dont la plaine alluviale est un peu plus large au point de se doubler d’îles allongées, le coteau moins abrupt, le plateau plus large et boisé, et l’habitat plus dispersé. La mention «sur Seine» est de 1909. La croissance de la population est plus sensible: Mousseaux n’avait que 140 hab. en 1931, 290 en 1975.

La partie extrême du méandre, et d’ailleurs du canton, est tenue par Moisson (920 Moissonnais, 970 ha dont 235 de bois), dont le village est 8 km au NE du chef-lieu et fait face au nord. Moisson et Mousseaux partagent le nom et le plan d’eau d’un grand étang de 120 ha intégré à une base de loisirs de 350 ha, en bord de Seine, avec un golf. Le gros hameau de Lavacourt, entre fleuve et étang, dans la partie orientale de la commune de Moisson, fait face à Vétheuil. À l’ouest sont le château du Chalet et le pavillon de la Vacherie, ancien bureau d’octroi refait en 1920. Freneuse prolonge Bonnières en amont le long de la Seine. La forêt de Moisson occupe la plus grande partie du lobe de méandre, partagée entre ces trois communes.

Jeufosse (430 Jeufossiens, 357 ha) fait le pendant de Freneuse à l’aval de Bonnières. Son finage est coincé dans la bifurcation des N 13 et 15, et traversé au sud par l’A 13 (autoroute de Normandie).L’habitat comprend quelques maisons dispersées sur le plateau à l’ouest, au hameau des Coursières, avec la mairie et l’école; une fraction du hameau de Notre-Dame-de-la-Mer au nord, juste au-dessus du coteau, avec une ancienne église inscrite; le hameau de la Haie de Béranville, également sur le plateau mais au sud; et un petit village serré au pied du coteau de Seine devant l’île de la Flotte, dont la commune a une petite partie. Jeufosse avait 240 hab. en 1936 et sa population n’augmente guère que depuis les années 1980.

Port-Villez (220 Villezportains, 535 ha dont 350 de bois) est à 4 km en aval, face au confluent Seine-Epte. La commune est très boisée, bien que des lotissements gagnent sur le plateau au sud, à partir de Jeufosse. La N 15 et la voie ferrée n’ont qu’un étroit passage au pied du rude coteau de rive gauche de la Seine. Le petit village est au bord du fleuve, au débouché d’un vallon; juste en amont, l’écluse de Seine est désaffectée mais conserve la maison de l’éclusier. Le Grand Val est un autre habitat de rivage, en aval, au débouché du profond Val d’Aconville. L’éperon de confluence forme un haut promontoire couronné par un site archéologique dit camp de César. Le reste du plateau porte deux hameaux aux limites de la commune, Notre-Dame-de-la-Mer au sud-est, le Chêne-Godon à l’ouest.Résultat des aléas du cours de la Seine, le finage de Port-Villez est prolongé en pointe vers le nord sur la rive droite de la Seine par une annexe de plaine alluviale qui s’enfonce dans le département de l’Eure en longe le territoire de Giverny.

En arrière, Blaru (950 Blarusiens, 1 484 ha) est une commune de plateau, séparée de Vernon par la forêt de Bizy. C’est la commune la plus occidentale de l’Île-de-France. L’habitat s’y disperse en plusieurs hameaux d’habitat lâche et quelques grosses fermes se partagent les champs. Un prieuré de bénédictines s’y est installé en 1970. L’A 13 traverse le sud-ouest de la commune. Blaru avait 430 hab. en 1962 et sa population croît sensiblement depuis, surtout en raison de la proximité de Vernon.

La Villeneuve-en-Chevrie (590 Villeneuvois, 1 179 ha), 6 km OSO du chef-lieu, est une autre commune de plateau, assez étendue, traversée à la fois par l’A 13 et la N 13 qui s’y croisent (échangeur, et aire de repos autoroutière plus à l’est); le château de la Gastine et son parc sont au sud-est, où le finage atteint la Vallée des Prés dans la forêt de Rosny. Au nord-est, le territoire communal dessine une pointe qui sépare presque le territoire de Jeufosse de celui de Bonnières, atteignant la N 15 au pied du coteau à la faveur d’un profond vallon, mais non tout à fait la Seine. La commune n’avait plus que 280 hab. en 1962 (550 vers 1850).

Chaufour-lès-Bonnières (420 Chaufouriens, 302 ha) est un petit village groupé à l’ouest de La Villeneuve, où passe la N 13; Chaufour a complété son nom en 1886; elle n’avait que 130 hab. en 1936, 140 en 1962, et croît depuis. Cravent (390 Craventais, 613 ha dont 220 de bois) est à 3 km au sud de Chaufour, et comme elle limitrophe du département de l’Eure; bois de la Harelle au sud-est, hameau du Val Comtat au sud-ouest, beau parc de château du 18e s., fabrique de matériel électrique PGSP (Professionnal General Electronic, 65 sal.); elle n’avait que 120 hab. en 1962.

Lommoye (620 Lommoyens, 938 ha) est également sur le plateau, un peu plus à l’est, à 8 km au sud-ouest de Bonnières et 3 km au sud de La Villeneuve. Son habitat se divise en trois hameaux: le village, la Tuilerie et le Mesnil-Guyon; son patrimoine inclut un château, une grange dîmière du 17e s. Elle avait 270 hab. au cours des années 1960. Elle est le siège de la communauté de communes du Plateau de Lommoye, groupement intercommunal du nord-ouest des Yvelines, associant dix communes, 6 300 hab.

Saint-Illiers-la-Ville (290 Islériens, 648 ha), qui avait 130 hab. en 1962, se situe à la partie étranglée du canton, entre la limite régionale et la forêt de Rosny, 11 km au SO de Bonnières; église du 12e s. et parc de château. Elle est le lieu d’un stockage souterrain de gaz naturel depuis 1965, aussi volumineux que celui de Beynes: 1 244 Mm3 à 470 m de profondeur dans le jurassique supérieur; il emploie une vingtaine de personnes (filiale Storengy de Gaz de France) et a connu un incendie de plate-forme en 1996 — mais la commune n’est pourtant pas desservie par Gaz de France. Saint-Illiers-le-Bois (450 hab., 439 ha), à 3 km au sud-ouest de la précédente et tout près de la limite régionale, a toujours été un peu plus peuplée (190 hab. en 1975); elle s’orne d’un château des 16e et 19e s. et d’un parc romantique.

Bréval (1 900 Brévalois, 1 138 ha), en revanche, fait figure de bourg-centre un peu plus au sud, à 15 km de Bonnières et a une gare sur la ligne de Mantes à Dreux, assortie de silos de la coopérative agricole, un collège public, des commerces dont un Intermarché (25 sal.) et une gendarmerie, une maison de retraite. La commune contient plusieurs hameaux, et son territoire s’étire vers le nord-est jusqu’à l’orée de la forêt de Rosny, mais il est drainé vers le sud-ouest en direction de l’Eure. Bréval avait 600 hab. au 19e s., et jusqu’en 1962; puis sa population a sensiblement augmenté, passant les 1 000 hab. en 1982.

Neauphlette (920 Neauphlettois, 972 ha) est la commune la plus méridionale du canton, au bord du Radon qui descend vers l’Eure. Elle n’avait encore que 140 hab. en 1962 (contre 300 vers 1840) et progresse nettement depuis. Elle contient à l’ouest le hameau de la Couarde, à l’est les hameaux de Launay et la Haie Montaise, tandis qu’au nord-est le quartier de la Commanderie est soudé à l’agglomération de Bréval; la Pierre Grise est un mégalithe situé à la Pressassière au nord du village.

Sept petites communes se partagent la partie sud-orientale du canton. Au centre est Perdreauville (600 Perdreauvillois, 1 118 ha dont 350 de bois), qui est à 7 km à l’OSO de Mantes. Son finage s’étire du sud au nord jusqu’aux abords de Rosny-sur-Seine, et englobe ainsi au sud le hameau de Hausse-Pied, à l’ouest la Vallée de la Taupe, au nord celui d’Apremont (manoir et parc); là se greffe une longue aile vers l’ouest, où le territoire communal se déploie le long de la forêt de Rosny jusqu’à atteindre celui de Saint-Illiers-la-Ville. La population était de 210 hab. au minimum de 1962.

Boissy-Mauvoisin (640 Boisséens, 511 ha) et Ménerville (200 Ménervillois, 351 ha) sont à l’ouest de Perdreauville; la première avait 300 hab. en 1962, la seconde moins de 100. Ménerville a une gare et sa mairie au point de rencontre des finages de ces trois communes, la voie ferrée de Mantes à Dreux passe en tunnel à Boissy la ligne de partage des eaux entre Seine et Eure. Boissy inclut à l’est les deux gros hameaux de la Belle Côte et de Bléry.

Le Tertre-Saint-Denis (110 hab., 291 ha) et Favrieux (130 hab., 318 ha) sont deux très petites communes au sud de Perdreauville. La première aligne ses maisons sur une longue et étroite butte ESE-ONO qui monte à 168 m à la bordure même du canton, à la limite du finage de Longnes; il ne lui restait plus que 40 hab. en 1975. Favrieux, qui était descendue à 50 hab. dans l’entre-deux-guerres, est sur la route de Mantes à Dreux; elle propose un musée du vélo.

Restent à l’est Fontenay-Mauvoisin (420 hab., 331 ha) et Jouy-Mauvoisin (530 Joyaciens, 282 ha), la dernière au nord de la première et toutes deux proches de l’agglomération mantaise et d’habitat concentré. Fontenay avait 115 hab. en 1936. Jouy, tapie dans un petit vallon enrichi de lotissements, a connu une évolution plus atypique: descendue à 70 hab. en 1900, sa population a lentement augmenté ensuite (150 hab. en 1962) puis plus rapidement jusqu’en 1990 (500 hab.) avant de se stabiliser. Le nom de Mauvoisin accolé à ces communes est celui d’une ancienne seigneurie.