9 000 hab., 4 030 ha, commune de Polynésie française dans la subdivision des Îles-Sous-le-Vent, à 16°30’S et 151°45’O. La population augmente sensiblement: elle n’atteignait que 7 300 hab. en 2002. Le territoire est formé par deux îles montagneuses volcaniques entourées d’un large récif corallien. La grande île a 9 km sur 5 et un contour très indenté; le relief y monte à 727 m au mont Otemanu. Au sud-ouest de celui-ci se dessine une vaste caldeira, noyée sous la grande baie Povaie; l’autre île, beaucoup plus petite et nommée Toopua, au SO, est un reste de la paroi occidentale de la caldeira, qui s’élève à 148 m. Un lagon encombré et des récifs épais entourent ces deux îles et portent la dimension émergée de Bora-Bora à 13,5 km N-S et 10 km E-O. Une seule véritable passe, à l’ouest (Teavanui), donne accès au littoral intérieur. Bora-Bora a la réputation d’être la plus belle île de Polynésie, ou du moins d’avoir bénéficié des publicités les plus soutenues par les voyageurs. Peuplée sans doute au 10e siècle, vue ou visitée en 1722 par Roggeveen, en 1770 par Cook, elle a aussi été nommée Vavau (mais ce nom désigne aussi une mauvaise odeur…); son nom actuel signifierait «né le premier», allusion à ce que, dans la mythologie polynésienne, elle serait la première née des îles, mais après l’île sacrée de Raiatea, pilier et commencement du monde. Elle a reçu des missionnaires protestants dès 1818 mais est restée un royaume indépendant jusqu’en 1888, date de l’annexion officielle par la France. L’installation d’une grande base militaire états-unienne en 1942, forte de plus de 5 000 soldats, y a quelque peu bouleversé l’activité et la culture; il en reste une piste d’aviation de 2 000 m, à l’extrémité nord sur le motu Mute, qui fut jusqu’en 1961 le seul aérodrome de Polynésie. Bora-Bora est à présent un haut lieu du tourisme de luxe, le plus riche en hôtels de prestige de toute la Polynésie, notamment sous la forme de bungalows sur pilotis empiétant sur le lagon. L’île offre un millier de chambres dans une quinzaine d’hôtels classés, où sont représentées les chaînes Hilton, Intercontinental, Méridien, Sofitel, Orient Express, Club Méditerranée. L’Intercontinental a mis en service une installation de climatisation utilisant l’énergie thermique des mers par pompage des eaux froides profondes et passage dans un échangeur thermique à plaques de titane. L’agriculture est fort limitée (150 ha dont 25 de pastèques et des bananiers). La côte occidentale de la grande île, sous le vent, est la plus peuplée. La commune de Bora-Bora a pour maire Gaston Tong-Sang, précédent président de la Polynésie et membre de l’Assemblée. Elle est divisée en trois communes associées, reliées par une route qui fait le tour de la grande île en 32 km. Nunue (4 900 hab.) occupe tout le sud-ouest de l’île, incluant l’île Toopua à l’ouest et, au sud-est, la presqu’île Matira, dont les rivages abritent la principale concentration d’hôtels de l’île, incluant la très petite île Pitiuu au sud-est. Pitiuu héberge un Sofitel, et Toopua les hôtels Hilton (Nui Resort) au sud et Orient Express (Lagoon Resort) au nord, tous à la mode polynésienne en bungalows sur pilotis. Le récif, large, n’a pas ici de motu sableux. Les deux autres communes associées sont moins peuplées. Le chef-lieu de l’île, Vaitape, est dans la commune associée de Nunue sur la partie méridionale de la côte ouest; il est au bord de la grande baie Povaie, qui est la partie la plus étendue du lagon, et fait face à la passe Teavanui. Le mont Paia (661 m), qui domine le village, est accessible par un sentier d’où l’on découvre un magnifique panorama. Vaitape a reçu le port, le yacht-club, des hôtels, un musée et un collège, un centre médical et dentaire, trois banques, ainsi que le tombeau d’Alain Gerbault. Faanui (2 300 hab.) occupe la partie nord de Bora-Bora, dont l’île principale dessine une grande presqu’île rocheuse terminée par la pointe Taihi; le village est au fond d’une profonde baie du même nom, sous les plus hauts sommets de l’île. Au-delà du lagon, la commune dispose de grands motu sur le récif: Tevairoa à l’ouest, où s’est établi l’hôtel Pearl Beach (groupe tahitien FHB); Mute au nord, site de l’aéroport; Ome au nord-est, planté de cocotiers, qui porte des hôtels de prestige comme le Four Seasons, d’un groupe appartenant à Bill Gates et Ben Tahal, et le St Regis, du groupe Starwood. L’aéroport (codes NTBB/BOB), qui est l’un des quatre aérodromes d’État de la Polynésie, a vu passer 245 000 passagers en 2003, dont 173 000 avec Tahiti, 26 000 avec Moorea, 16 000 avec Raiatea et autant avec Huahine, 8 500 avec Rangiroa; le trafic est monté à plus de 290 000 en 2006 et 2007 mais a baissé en 2008 (266 000). L’aéroport a également manipulé un peu plus de 500 t de fret, et enregistre 7 à 8 000 mouvements commerciaux par an, plus un nombre très variable de mouvements privés (700 à 2 000 selon les années). La partie orientale de l’île correspond à la commune associée d’Anau (1 700 hab.). Son village est au milieu de la côte est de la grande île, juste sous le mont Otemanu, mais déjà à 16 km de Vaitape par la route (3 km à vol d’oiseau). Le lagon y est assez continu, mais étroit: un long et mince motu parcourt le récif et offre quelques plages. Un équipement hôtelier est au nord du village, près d’un groupe de marae; un musée de la marine a été ouvert. Les hôtels de luxe se dispersent sur les motus orientaux, comme le Méridien (Starwood) tout au nord du motu Piti Aau à l’est face au village, et au sud, à la racine de la pointe Paoaoa comme le Sofitel Marara et, un peu plus au sud, le Club Méditerranée. De Bora-Bora dépend l’île Tupai, plus au nord. |