Cadarache

site majeur de l’industrie nucléaire française et même européenne; le nom est celui d’un château de la commune de Saint-Paul-lès-Durance, au nord-est d’Aix-en-Provence, près du confluent du Verdon et de la Durance et donc dans la Métropole d’Aix-Marseille-Provence. Le périmètre du centre de Cadarache est au sud du château; il occupe 1 600 ha où ne sont pas moins de 450 bâtiments dispersés. Environ 4 500 personnes y travaillent, plus les chercheurs accueillis et les étudiants en formation. Le centre a été lancé en 1959 pour accompagner aussi bien le programme nucléaire civil que le programme militaire français. Il comporte 12 installations nucléaires de base (INB) actives, et quelques-unes démantelées ou en cours de démantèlement, notamment dans le domaine du plutonium. Cadarache dispose de plusieurs réacteurs de recherche et d’essais et de nouveaux réacteurs pour l’étude de la propulsion nucléaire des navires, le traitement et l’entreposage des déchets et effluents; plus un nouveau et plus puissant réacteur de recherche RJH au nom de J. Horowitz (encore en construction en 2022).

Les recherches portent sur la conception, le fonctionnement et la sécurité des réacteurs nucléaires fondés sur la fission de l’atome; sur la protection contre les radiations, le traitement des effluents et des déchets. Elles se sont ouvertes à des dimensions nouvelles: production d’hydrogène à partir de l’énergie nucléaire, amélioration des systèmes de production d’énergie tirées de la biomasse et du photovoltaïque, effets des radiations sur les bactéries et la flore. La principale dimension nouvelle est la recherche sur la fusion, à partir d’installations produisant des plasmas à des températures extrêmes grâce à l’emploi de puissantes bobines magnétiques, selon le principe des tokamaks d’origine russe. Cadarache a installé en 1988 son premier tokamak à aimant, Tore Supra.

Le grand projet international est maintenant Iter (International thermonuclear experimental reactor), dont l’implantation à Cadarache a été décidée à Moscou en 2005 et pour lequel un nouveau site a été défriché dès 2006 sur 180 ha; les travaux de construction ont commencé en 2010; ils exigent la mise au point d’un itinéraire routier adapté entre Berre et Cadarache par Lambesc, en vue du transport de pièces volumineuses et très lourdes fournies par les partenaires internationaux du projet. Iter emploiera 500 personnes pour sa construction, prévue sur 10 ans mais qui en demandera au moins 16 (la première livraison de plasma est prévue pour 2023); un millier ensuite. Il s’agit d’une opération de recherche, qui vise à vérifier la faisabilité de l’utilisation de la fusion de deutérium et de tritium à l’état gazeux, et donc de maîtriser les techniques de fusion, et en aucun cas de produire de l’énergie; y participent l’Union européenne, les États-Unis, le Japon, la Corée du Sud, la Chine, et dans une moindre mesure l’Inde. Outre le CEA puis la Cogema, Cadarache abrite aussi une antenne de l’Institut national des sciences et techniques nucléaires, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (300 personnes), les équipes d’Areva NC (traitement des rebuts nucléaires sous forme de Mox), Areva TA (propulsion nucléaire des navires), Areva NP (contrôle des centrales nucléaires), ensemble 700 personnes. Le CEA, qui déclare 3 500 employés, est accompagné sur place par diverses entreprises; v. Saint-Paul-lès-Durance dans Pays d’Aix. La plupart des employés résident dans les villes des environs, d’Aix-en-Provence à Manosque: la commune support n’a même pas un millier d’habitants. Sur les installations, v. http://www.itercadarache.org" target="main">itercadarache.org.

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