Citroën-Boucicaut

quartier du 15e arrondissement de Paris au sud-ouest; il borde la Seine par les quais André-Citroën et d’Issy-les-Moulineaux; il a pour limite orientale l’avenue Félix-Faure, pour limite méridionale le boulevard périphérique. Au nord, la limite passe par la rue de la Convention mais la déborde en partie jusqu’à la rue de Javel, entre la rue des Bergers et la courte rue Sarasate qui, ouverte en 1913, porte depuis 1932 le nom du compositeur espagnol (1844-1908). Il est traversé du nord au sud par la rue Balard qui vient du pont Mirabeau. Il ouvre sur les ponts Mirabeau et du Garigliano.

Au nord, il contient le square Duranton, l’hôpital Boucicaut, devenu un simple centre médical depuis l’ouverture de l’hôpital Pompidou; le centre Saint-Charles de l’université Paris-1 (arts plastiques et sciences de l’art), la tour Orphée qui prolonge au sud le Front de Seine, achevée en 1978 et offrant 286 logements sur 22 étages. Un peu à l’est, sont l’ancien cimetière de Grenelle et le collège public André-Citroën (600 élèves), et un établissement catholique d’enseignement Sainte-Élisabeth (1 100 élèves dont 250 au lycée et 350 au collège).

Au centre du quartier, les terrains de l’ancienne usine d’automobiles de la firme Citroën, fermée en 1982 mais dont la production avait été arrêtée dix ans plus tôt au profit de la nouvelle usine d’Aulnay-sous-Bois, occupaient 24 ha. Ils ont été aménagés en un grand parc André-Citroën de 14 ha à nombreux jets d’eau, larges pelouses et plusieurs jardins spécialisés ou «à thème». Le reste a permis d’accueillir le nouvel hôpital européen Georges-Pompidou (810 lits, 3 200 employés dont 430 médicaux) et quelques ensembles d’habitation et de bureaux dont le Ponant, où le Commissariat à l’Énergie atomique (CEA) dispose de 5 000 m2 utiles.

La partie méridionale du quartier est traversée par le chemin de fer de Petite Ceinture et ses connexions avec la ligne d’Orsay, devenue RER C, par le boulevard des Maréchaux qui emprunte le pont du Garigliano, et par le périphérique qui s’écarte vers le sud-ouest et franchit la Seine en oblique. En bord de Seine ont pris place notamment les bâtiments de France-Télévisions, et de la firme Safran qui regroupe les anciennes Snecma et Sagem.

Le reste de l’étendue entre le périphérique et le boulevard du général Martial-Valin (1898-1980, qui fut le chef des Forces aériennes françaises libres de 1941 à 1944) est occupé par de vastes installations de la Direction des Constructions Navales (DCN), comprenant des bassins de carène et un bassin de giration. On y trouve aussi l’Inspection de l’armement pour les poudres et explosifs (DGA). Le quartier a accès à deux gares du RER C, Javel-André-Citroën et Boulevard-Victor, aux stations de métro Javel-André-Citroën, Balard, Lourmel et Boucicaut et à deux stations de la ligne T3 du tramway, dont les installations terminales (atelier Lucotte, rue du Général-Lucotte) enveloppent celles de la DCN.

Le nom du quartier associe deux grands moments, pourtant bien distincts, de l’industrie, du commerce et de la bienfaisance. Le quai André-Citroën (1 450 m) est l’ancien quai de Javel, rebaptisé en 1958 du nom de l’industriel (1878-1935) qui fut l’un des pionniers de la construction d’automobiles. Son usine avait été établie sur ce quai en 1915, dans un milieu d’industries chimiques, pour fabriquer des munitions; fortune faite grâce aux commandes militaires, il choisit dès 1919 de reconvertir le site vers la production d’automobiles, sur un terrain de 25 ha, abandonné en 1982. La société fut absorbée en 1934 par Michelin, qui la revendit à Peugeot en 1976, et l’usine fermée au profit du nouveau site d’Aulnay-sous-Bois. Boucicaut vient de l’hôpital Boucicaut; celui-ci fut fondé grâce au testament que fit en faveur de l’Assistance Publique de Paris Marguerite Boucicaut (1818-1897), épouse d’Aristide Boucicaut, qui dirigea le Bon Marché après la mort de son mari, et créa la Société du Bon Marché et la caisse de retraite des employés. La petite rue Boucicaut (60 m de long), proche de l’hôpital, a été rebaptisée rue Marguerite-Boucicaut en 2005 pour éviter toute confusion.

La rue Balard (950 m) traverse le quartier du nord au sud, sur 950 m, du pont Mirabeau à la place Balard. Celle-ci est proche de la porte de Sèvres et à l’extrémité de l’avenue Félix-Faure. La rue a été tracée de 1896 à 1912 et a reçu le nom d’un chimiste (1802-1876), qui découvrit le brome et sut extraire le sulfate de soude de l’eau de mer; le nom est évidemment en relation avec le port de Javel. La place a été aménagée en 1896 et nommée en 1907. La station de métro Balard, sous la place, est le terminus de la ligne 8, depuis 1937. La place Balard est traversée par la rue Leblanc, qui court sur 1 360 m du bord de la Seine à la rue Lecourbe, le long du parc André-Citroën et du chemin de fer de Petite Ceinture; elle porte également le nom d’un chimiste français (1742-1806), connu pour ses travaux sur la soude caustique: le procédé Leblanc fut employé dans l’industrie de 1791 aux années 1870, avant l’invention du procédé Solvay.