Clipperton

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Clipperton
Carte extraite du site http://www.clipperton.fr/ tenu par Christian Jost (droits réservés)
Clipperton
Carte extraite du site tenu par Christian Jost (droits réservés) http://www.clipperton.fr/

atoll du Pacifique oriental, à 1 140 km à l’ouest du Mexique, par 10°18’N et 109°13’O. Il est issu d’un volcan de la ride de Clipperton, mais ne dépasse pas 21 m d’altitude. La surface totale de l’île est de 890 ha, dont 170 ha émergés. Le récif, nu, a une forme en ellipse et environ 4 km d’axe (NO-SE) et 12 km de tour, enfermant un lagon de 720 ha; un rocher basaltique émerge à 29 m, près d’un «trou sans fond» au sud du lagon, ancienne cheminée volcanique de 200 m de diamètre.

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Clipperton
Vue aérienne extraite du site http://www.clipperton.fr/ tenu par Christian Jost (droits réservés)
Clipperton
Vue aérienne extraite du site tenu par Christian Jost (droits réservés) http://www.clipperton.fr/

Il porte le nom d’un pirate britannique qui le découvrit en 1704, mais fut redécouvert en 1711 par des Français qui le nommèrent pour leur part île de la Passion. Clipperton reste cependant le nom le plus employé, y compris en France. La France y envoya une expédition scientifique en 1725 (M. Bocage) et finit par le déclarer sien en 1858, pour mettre fin à des disputes entre compagnies phosphatières mexicaines et états-uniennes, en confirmant cette annexion en 1897, après une petite incursion militaire mexicaine. Quelques mineurs de guano y ont fait des raids sporadiques.

Une concession minière fut attribuée en 1906 à la British Pacific island Company, qui y monta un phare et y débarqua une centaine de personnes en vue d’exploiter le guano du platier. Ce fut le début d’une sombre et lamentable histoire, le ravitaillement de ces familles ayant été empêché par la révolution mexicaine, le gardien du phare finissant par se trouver seul en 1917 avec 15 femmes et enfants, se proclamer roi de l’île et se faire assassiner; il restait à la fin 3 femmes et 2 enfants, qui furent évacués à la fin de 1917. Un arbitrage international du roi Victor-Emmanuel trancha en 1931 en faveur des intérêts français et un phare fut reconstruit en 1938. Roosevelt décida néanmoins de disposer de l’île à l’occasion de la guerre et une base états-unienne y fut envisagée en 1942, mais Clipperton ne servit pas, bien qu’une piste pour avions ait été tracée sur le récif au nord-ouest par les États-Unis en 1944.

La France réactiva son autorité dans les années 1970 et envisagea même un temps d’y faire des expériences nucléaires. Une station météorologique automatique a été installée en 1980 mais semble être hors d’usage; des restes d’un camp Bougainville sont sur la côte ouest, avec un bosquet de cocotiers plantés dans les années 1890. Un navire français croise dans les parages une fois par an pour montrer que l’île n’est pas abandonnée; mais des pêcheurs sans droits et quelques visiteurs fréquentent à l’occasion les parages et contribuent à quelques dégradations. Les dernières expéditions datent de 1978 et 1980 (équipes Cousteau); 1997, une mission océanographique mexicaine Surpaclip dirigée par V. Solis-Weiss; 2001, une mission de la Marine nationale française avec C. Jost; 2003, par la National Geographical Society, qui constata que le phare était à terre; de 2005, une mission très médiatisée dirigée par le Français Jean-Claude Étienne et qui a pu attirer une quarantaine de chercheurs.

Pour le reste, l’île ne compte que broussailles, crabes et oiseaux, plus des rats, lézards et multiples insectes; les porcs, issus d’importations, ont disparu. Mais évidemment l’atoll est censé apporter à la France une zone économique exclusive de 435 000 km2… Clipperton est considérée comme appartenant au domaine public de l’État. Toutefois, elle avait déjà été rattachée aux Établissements français d’Océanie en 1936, et elle est placée sous l’autorité directe du haut commissaire de la République en Polynésie française, qui décerne les autorisations de visite. Une Société d’étude, développement et exploitation de l’îlot Clipperton a été constituée en 1986 pour essayer de faire de l’atoll une base permanente de pêche, ce qui permet à la France de participer aux travaux de l’Interamerican Tropical Tuna Commission (IATTC). L’île reste revendiquée par le Mexique. V. l’excellent site http://www.clipperton.fr/ tenu par Christian Jost, et son article de Cybergéo «Risques environnementaux et enjeux à Clipperton (Pacifique français)», http://www.cybergeo.eu/index3552.html.