Collioure

(2 670 Colliourencs, 1 302 ha dont 380 de vignes) est une commune des Pyrénées-Orientales sur la Côte Vermeille (Albères, Côte Vermeille, Illibéris), 6 km au SE d’Argelès-sur-Mer (27 km de Perpignan). La forme catalane Cotlliure est récente et un peu artificielle; le nom originel vient de Cauco Illiberis, ce qui s’interprète soit comme la ville neuve dans une crique, soit comme le port d’Illiberis (Elne). Le site, alors peu habité, avait reçu le château royal de Majorque (13e et 16e s.), dit des Templiers, qui reste son principal monument. Vauban fut appelé à y établir des défenses frontalières (forts Carré et Miradoux, enceinte extérieure du château).

Collioure a été un actif port de pêche et de salaisons au 19e siècle, peuplé de 3 850 hab. en 1851, encore 2 800 en 1901; puis il a connu la renommée à partir du moment où Matisse l’a élu en 1904 et y a entraîné des artistes amis. Son port est dominé par la silhouette familière du phare, surélevé en 1693, transformé en église par la suite, et couronné d’un dôme rose en 1894, qui lui donne une allure équivoque. Un petit îlot porte la chapelle Saint-Vincent; le port n’est accessible qu’à de petits bateaux de pêche, et les vieilles rues en pente ont du charme. Un ensemble d’art est formé par le musée d’art moderne Peské, le «chemin du fauvisme», le musée de la villa Pams; s’y ajoutent la fondation culturelle Antonio Machado depuis 1977, et un festival de musique «fauve».

Peské à Collioure. Jean Miceslav (ou Miroslav) Peské (1870-1949) est un peintre d’origine ukrainienne, arrivé en 1891 à Paris, où il devint l’animateur de l’«école polonaise de Paris»; il a beaucoup voyagé en France, notamment dans le Midi. Ayant su convaincre la municipalité, il a fondé le musée d’art moderne de Collioure en 1934; des évocations lui sont également consacrées à l’écomusée du Marais breton (La Barre-de-Monts) et au musée de Tessé (Le Mans). C’est à tort que son nom est parfois écrit Pesqué.

La commune est classée depuis 1973 «station balnéaire et de tourisme». De grandes fêtes de Saint-Vincent sont organisées en août, où la population passe à 120 000 personnes. L’équipement d’accueil compte 13 hôtels (330 chambres), deux campings (120 places), 2 600 résidences secondaires sur 4 000 logements, dont des villages de vacances; le port de plaisance offre 126 places. Collioure a une zone d’activités (Cap Dourats) et un gros centre sanitaire héliomarin de réadaptation Mer-Air-Soleil (Sesmas, 150 emplois); immobilier Roque (45 sal.); maison de retraite (Résidence catalane, 55 sal.), plusieurs hôtels et restaurants. Le casino, au groupe Tahoe, emploie 25 salariés Le traitement des anchois occupe encore une centaine de personnes dont 35 dans l’entreprise Roque, et bénéficie d’une indication géographique protégée (IGP Anchois de Collioure).

Le vignoble d’appellation (banyuls et collioure) justifie une cave coopérative et une Maison de la vigne et du vin. L’AOC collioure désigne des vins rouges (1971), rosés (1991) et même blancs (2003) et concerne les quatre communes de la Côte Vermeille; le grenache noir en forme le fond (70 à 90%); elle porte sur 430 ha, environ 15 000 hl/an en rouge et rosé, 1 200 en blanc. Collioure a aussi une annexe du Centre national d’entraînement des commandos de Mont-Louis. Le territoire communal monte à 416 m au-dessus de l’ermitage de la Consolation et de la tour Madeloc, d’origine romaine, refaite au 10e siècle pour servir de poste de guet, et d’où l’on découvre une vue très étendue. La population communale a décliné de 1911 à 1980 environ, et a repris un peu ensuite, mais modérément, et a même reperdu 260 hab. depuis 1999.

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