Colmar

(69 770 Colmariens, 6 657 ha dont 1 134 de bois) était la préfecture du Haut-Rhin. Déjà relais routier à l’époque gallo-romaine sous le nom de Columbarium, qui signifie pigeonnier mais masque peut-être un nom germanique antérieur, la ville a très tôt bénéficié de sa position assez centrale dans la plaine d’Alsace, au débouché de la vallée vosgienne de la Fecht, qui lui a également valu d’être le centre commercial du vignoble alsacien et celui des mines vosgiennes. Elle a été membre de la Décapole, protestante en 1575, française seulement en 1673, et de ce fait a hébergé le Conseil souverain d’Alsace, dont est issue la Cour d’appel actuelle. Nantie de ces fonctions, et plus peuplée que Mulhouse à la fin du 18e s., c’est elle qui a été choisie alors comme préfecture du Haut-Rhin. Mais elle a peu participé à la Révolution industrielle, et Mulhouse a grandi bien plus vite qu’elle au 19e s. La population de la commune était de 14 000 hab. dans les années 1820, 26 000 dans les années 1880, 37 000 en 1901, 49 000 en 1936, et a atteint 60 000 en 1969; depuis, la croissance est continue mais ralentie (+ 2 610 hab. après 1999).

Ayant conservé de nombreuses maisons traditionnelles, Colmar est considérée comme la plus représentative des villes d’Alsace, voire la plus belle, en tous cas la plus visitée hors de Strasbourg, riche de maisons à colombages aux balcons fleuris (la ville a mérité 4 fleurs). Le centre-ville se tient entre le cours de la Lauch au sud-est, celui du Logelbach au nord, le chemin de fer à l’ouest et la rocade routière à l’est. Le vieux noyau, presque circulaire, se serre autour de la collégiale de grès rouge Saint-Martin (maison Pfister, Kolfhus, musée Bartholdi). Au sud et à l’est, on visite assidûment les anciens quartiers de la tannerie, du textile et des maraîchages qui bénéficiaient des eaux de la Lauch (Petite Venise, Krutenau, place de l’Ancienne Douane et quartier des Tanneurs). Au nord, le grand musée Unterlinden, qui est le plus fréquenté d’Asace (250 000 visiteurs par an), contient notamment le célèbre retable d’Issenheim; maison des Têtes à proximité (une centaine de masques). À l’ouest, vaste Champ de Mars près de la gare.

Colmar, ville natale du dessinateur Hansi (Jean-Jacques Waltz, 1873-1951) et du sculpteur Bartholdi (1834-1905), a d’autres musées (Bartholdi, d’art juif, d’histoire naturelle et ethnographie, du jouet et du petit train, des usines municipales), et un actif centre culturel (La Manufacture); maison des Vins d’Alsace. Les fonctions de service occupent la plus grande partie des personnes actives: centre hospitalier général de 730 lits plus 220 au Parc, trois cliniques (270 lits ensemble), 4 collèges publics et plusieurs lycées, administrations, un IUT (5 sections), deux IUP et une antenne scientifique de l’université de Mulhouse; une maison d’arrêt, et le 152e régiment d’infanterie; la base aérienne 132 est à Meyenheim. Le grand ensemble de l’Europe, à l’ouest de la ville, a été classé parmi les «quartiers prioritaires».

Colmar a reçu de nouvelles industries après 1950, et a équipé deux puissantes zones industrielles, l’une au nord de la ville, près de l’aérodrome d’affaires et de tourisme de Colmar-Houssen (codes CMR et LFGA, catégorie C, piste de 1 610 m) et du Parc des expositions, l’autre loin à l’est, en bordure du Rhin. L’aéroport enregistre 24 000 mouvements annuels, presque autant en voyages privés que d’aéroclub, et moins d’un par jour en mouvements commerciaux (120 vols et 1 600 passagers en 2019, plus 141 vols pour le fret). Dans la commune même, les deux plus gros employeurs sont Liebherr (pelles hydrauliques, 1 260 sal., suisse) et Timken (roulements, 450 sal., États-Unis) qui avait 900 emplois vers 2010. En outre, fabriques de gélules (Capsugel du groupe états-unien Pfizer, 350 sal.); de matériel ferroviaire (Geismar, 200 sal., firme d’origine locale apparue en 1924); de tissus non tissés pour le bâtiment, à partir du recyclage de bouteilles en plastiques (Freudenberg, 160 sal.) et de fibres anti-feu Kermel (95 sal.); de brûleurs (Weishaupt, 90 sal.); métalleri ADF 80 sal.), menuiseries métalliques Eurométal (55 sal.) et Rinaldi Structal (60 sal.); charcuterie Herrscher (60 sal.).

La commune abrite aussi tout un ensemble d’établissements de services aux entreprises, dont une série d’agences de travail temporaire dont Adecco (250 sal.), Manpower (230 sal.), Satis TT (150 sal.), Partenaire (150 sal.), Prest All (120 sal.), Camo 8 (100 sal.); comptabilité RSM (100 sal.); distribution d’énergie Vialis Saem (240 sal.), installations électriques Clemessy (Eiffage, 100 sal.); nettoyages GSF Saturne (210 sal.), Samsic (290 sal.); blanchisserie Initial (90 sal.); service des eaux Suez (105 sal.).

Le commerce de détail est représenté par un centre Leclerc (250 sal.), un Hyper-U (200 sal.), un Monoprix (70 sal.), Decathlon (70 sal.), Castorama (70 sal.), un Intermarché (55 sal.) et un Match (45 sal.), la Fnac (40). Au titre des entrepôts, négoces et transporteurs figurent les centres d’approvisionnement des Coop d’Alsace et Leclerc (Scapalsace, 460 sal.), le négoce de graines Voltz (110 sal.), les transports Transco (110 sal.), XPO (70 sal.), LK (120 sal.) pour les transports de voyageurs, les transports urbains de Colmar (Trace, 100 sal.). Dans le bâtiment et les travaux publics se remarquent Schoenenberger (80 sal., couverture), Rauschmaier (110 sal., isolation), Zwickert (55 sal., maçonnerie); publicité Adrexo (150 sal.); services à la personne AD Services (90 sal.), A2Micile (50 sal.); La Poste (150 sal.).

Le territoire communal englobe au nord l’aérodrome, au nord-est la grande Zone industrielle Nord, au nord-ouest une assez large étendue de vignes au-delà de la rocade de contournement. Il s’étire en pointe loin vers le nord-est de part et d’autre de l’Ill, englobant la forêt communale de Colmar à l’est d’Ostheim et atteignant les portes d’Illhaeusern. Au sud-est, il s’approche du village de Sundhoffen et englobe la petite forêt communale de Colmar. En revanche, il est plus étroitement mesuré à l’ouest, où la zone d’urbanisation continue déborde sur Wintzenheim et se soude à Ingersheim et Turckheim.

La nouvelle communauté d’agglomération Colmar Agglomération, qui fut longue à se dessiner, regroupe 20 communes et 114 000 hab. L’unité urbaine de Colmar était donnée pour 95 000 hab. (39 communes), l’aire d’attraction pour 199 900 (95 communes). L’arrondissement de Colmar-Ribeauvillé a 211 200 hab. pour 98 communes.

Deux nouveaux cantons portent le nom de Colmar, le premier avec une fraction de la ville et la commune voisine d’Ingersheim (43 100 hab.), le second avec le reste de la ville et 12 autres communes (54 000 hab.)

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