Côtes-d’Armor

département de la région Bretagne, préfecture Saint-Brieuc. Il couvre 6 878 km2 (19e de France, le plus étendu de la région) et compte 356 communes, 4 arrondissements dont les sous-préfectures sont Dinan, Guingamp et Lannion. Depuis 2017, ses communes sont regroupées en huit intercommunalités, rendant la division en «pays» quelque peu caduque. Il compte 27 nouveaux cantons, autour de 22 000 habitants chacun. Le nom est récent: le département se nommait Côtes-du-Nord jusqu’en 1990, mais ses autorités cherchaient depuis de nombreuses années à se défaire d’un «nord» jugé dévalorisant. L’appellation est mal fondée, puisqu’elle est bilingue et redondante, signifiant «côtes de la côte», armor étant le bord de mer en breton.

Sa population avait atteint 641 000 hab. en 1866 et était descendue à moins de 500 000 en 1962; elle remonte depuis, à un rythme soutenu: 526 000 en 1975, 538 000 en 1990, 542 000 en 1999; 581 600 en 2008, 598 400 en 2018. Les habitants sont dits Costarmoricains. La densité est de 87 hab./km2, la plus faible de la région toutefois, en l’absence de grande ville. Le conseil du département est présidé par Alain Cadedec, ancien député européen UMP, élu du canton de Plérin; la droite détient 17 cantons, la gauche 10. Sur cinq députés, trois sont LREM, un Modem, un LR; trois sénateurs.

Le territoire du département se divise du nord au sud entre les plateaux d’Armor, qui dominent la Manche par une côte rocheuse assez élevée et sont vigoureusement entaillés par les petits fleuves et leurs rias (Léguer, Jaudy, Trieux et Leff, Gouët, Gouessant, Arguenon), et les hauteurs élargies de la Bretagne intérieure (Arcoat), qui vont des monts d’Arrée au Mené et sont drainées principalement vers le sud par les têtes du Blavet et de l’Odet. Il culmine au Mené Bel Air à 339 m. D’ouest en est, il est partagé à moitié entre le domaine bretonnant et le domaine gallo; il associe les anciens pays de Trégor, Goëlo, Saint-Brieuc, Penthièvre et Dinan, auxquels s’ajoutent dans les «montagnes» du sud-ouest une fraction de la Cornouaille, et les reliefs du Mené au sud-est.

La forme du département est fortement marquée par la grande échancrure de la baie de Saint-Brieuc, entre les promontoires du Trégor et du cap Fréhel. Elle met Saint-Brieuc, ville littorale, en position réellement centrale et lui a permis d’exprimer pleinement ses fonctions de préfecture, hissant son agglomération au niveau de celles de Vannes et de Lorient. Saint-Brieuc se trouve ainsi directement placée sur le grand axe Paris-Rennes-Brest, qui inclut une desserte par les TGV et profite aussi à Lamballe à l’est et Guingamp à l’ouest. La ville est en outre au centre d’une étoile de routes vers le nord-ouest (Paimpol et Lannion), le nord-est (Pléneuf et Erquy) et l’est (Dinan), le sud-ouest (Rostrenen), le sud (Loudéac). L’ampleur du Trégor a permis à deux villes de s’épanouir, Lannion au nord et Guingamp au sud, elle-même au centre d’une étoile de routes. Les principaux axes secondaires du département sont ainsi celui qui va de Guingamp à Lannion et à la côte de Granit rose, et la traversée nord-sud de la Bretagne, de Saint-Brieuc à Pontivy et Vannes ou Lorient par Loudéac. S’y ajoutent la liaison Guingamp-Carhaix (qui conserve une voie ferrée) et les voies qui convergent vers Dinan. Au sud du département, les efforts faits pour améliorer la liaison directe Rennes-Châteaulin profitent aussi à Loudéac.

Le département est néanmoins le moins «métropolisé» des quatre départements de la région. Tout en étant le plus étendu et le plus pourvu en communes, il est le moins peuplé et celui qui pèse le moins dans l’activité de la péninsule, à tous points de vue: par son produit brut global et par le produit par habitant ou par emploi. Le département est aussi celui de Bretagne qui a la plus forte proportion de retraités, et de personnes âgées en général. Le tourisme est actif en dépit du fait que la façade maritime est sur la Manche, et plutôt escarpée: en changeant de nom, le département n’a pas changé sa situation face au nord… Il compte 56 000 résidences secondaires (16% des logements), 82 000 «lits marchands». La population est en légère croissance grâce au solde migratoire.

Les campagnes, où subsistent 8 600 exploitations professionnelles, sont plus orientées que celles des départements voisins vers les porcs (440 000 t de viandes par an) et le lait (1 200 millions de litres), un peu moins vers les volailles; elles participent, surtout en Trégor, à la «Ceinture Dorée» bretonne des légumes et fleurs, animée par la coopérative de Paimpol. L’industrie agro-alimentaire et le pôle des télécommunications de Lannion dominent le secteur industriel, qui emploie 35 000 personnes sur 227 000 personnes actives. La pêche compte moins que chez les voisins, mais apporte 23 000 t de prises. Le département n’a pas d’université propre, mais a capté quelques formations supérieures.

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