Dammartin-en-Goële

8 000 hab. (Dammartinois), 897 ha, chef-lieu de canton de Seine-et-Marne dans l’arrondissement de Meaux, 21 km au NO de Meaux et 37 km NE de Paris. La ville campe sur l’une des buttes de l’alignement du pays de Goële; elle est proche de la N 2, aménagée en autoroute depuis Paris, avec échangeur et zone d’activités; elle est traversée par le sentier de grande randonnée GR 1. Les lotissements de pavillons se sont considérablement étendus vers le nord-est; le paysage est boisé au nord-ouest sur les buttes, agricole à la pointe méridionale de la commune. Le bourg a une église du 13e s., une collégiale du 15e s., une halle du 15e s., un musée archéologique; deux collèges publics, une maison de retraite publique. Dammartin fut siège d’un comté, mais n’a conservé de son château que l’esplanade arborée; le parc de la Corbie, au nord-ouest, est un autre espace vert.

La commune avait moins de 1 600 hab. de 1906 à 1960, contre 2 000 au début du 19e s.; elle a crû à partir de 1970 surtout, passant à 4 500 hab. en 1982, 7 800 en 1999; le mouvement semble s’être ralenti. La gare est en banlieue, à Saint-Mard. La ville a peu d’ateliers, sinon petits, et la logistique domine: transports Hays (Kuehne-Nagel, 180 sal.) et Dimotrans (30 sal.), centrale d’achats du groupe Aldi (25 sal.). Dammartin est le siège de la communauté de communes de la Goële et du Multien, groupement intercommunal de la Seine-et-Marne associant 12 communes et 26 800 hab., mais dont le territoire est entremêlé avec celui de la communauté de communes de la Plaine de France.

Le canton a 44 200 hab., 23 communes, 19 213 ha; il est limitrophe de la Seine-Saint-Denis, du Val-d’Oise et de l’Oise et s’étend sur 24 km d’ouest en est, jusqu’aux abords de Meaux, dans la plaine de grande culture, à peine ondulée par l’alignement des buttes de Goële, boisées et de direction ESE-ONO. Nombre de communes ont franchi récemment la barre des 2 000 habitants, telles Moussy-le-Neuf, Longperrier, Juilly et même Oissery. Près de Dammartin, Othis et Saint-Mard l’ont dépassée depuis plus longtemps comme, à l’est du canton, Saint-Pathus et Saint-Soupplets.

Toutefois, la partie sud-ouest du canton est gênée par les nuisances de l’aéroport Charles-de-Gaulle, particulièrement redoutées au Mesnil-Amelot (690 Mesnilois, 984 ha), 9 km SO de Dammartin, dont le village, qui a une église classée des 15e au 18e s., est au ras de l’emprise aéroportuaire. Celle-ci occupe toute la partie occidentale de la commune, où se trouvent notamment les récents terminaux E et F et la gare de TGV. La commune est le siège de la communauté de communes de la Plaine de France, groupement intercommunal de la Seine-et-Marne associant 8 communes et 11 400 hab., dont le territoire est entremêlé avec celui de la communauté de communes du Goële-Multien. Elle abrite également un centre de rétention administratif pour personnes sans papiers, de 140 places, plus que doublé en 2009 et dont le service médical dépend de l’hôpital de Meaux; il a été l’objet de nombreuses contestations et grèves.

Aussi la population résidante, tout en ayant fluctué, avec un maximum en 1975, reste à peu près au niveau de la première moitié du 19e s.; elle aurait pourtant augmenté de 130 hab. entre 1999 et 2006. À l’inverse, le centre de la commune a attiré des entreprises. Les principales entreprises sur le territoire communal sont les deux filiales d’Air-France BPC (Bruneau-Pégorier, 550 salariés, 4 millions de plateaux-repas par an) et CPA (Commerce de produits alimentaires, 140 sal., pour la cuisine et la pâtisserie); transports Federal Express (60 sal.), carburants Kuwait Petroleum (50 sal.), manutention Aerobag (50 sal.), distributeurs automatiques NW (60 sal.), entreposage Sed (70 sal.), transports de voyageurs des Courriers d’Île-de-France (500 sal.) et Transports Services Aérogares (80 sal.); hôtel Amelot-Roissy (80 sal.); nettoyage GSF Aéro (140 sal.), négoces de vêtements Jennyfer (310 sal.) et de quincaillerie Techtronics (100 sal.).

Mauregard (260 Mauregaulois, 867 ha), juste au nord du Mesnil-Amelot, est également proche de l’aéroport, dont l’emprise mord sur la commune: les terminaux 1 et 3 sont sur son territoire; la commune avait 140 hab. en 1954 mais sa population a peu changé en nombre depuis 1990. Moussy-le-Vieux (1 100 Moussyssiens, 719 ha) est à 5 km OSO du chef-lieu, dans la haute vallée de la Biberonne, qui descend vers la Marne. Elle a une église des 15e-16e s.; un château du 18e s. avec parc y a accueilli des «gueules cassées» de la Grande Guerre et leur organisation, qui émettait des billets de loterie et a créé sur place en 1975 le premier centre informatique du Loto; ceci explique la présence de bureaux de la Française des Jeux (230 sal.), créée en 1991 et qui a absorbé l’ensemble, ainsi que du groupe de sports cyclistes L’Échappée (40 sal.) qui en dépend; Moussy a aussi une maison de retraite. La commune avait moins de 300 hab. en 1968; elle est passée à 840 en 1990 et poursuit sa croissance.

Villeneuve-sous-Dammartin (610 Villeneuvois, 756 ha) est juste en aval dans la même vallée de la Biberonne, à 5 km au sud-ouest de Dammartin sur la D 401; jardin d’agrément de l’ancien château, qui est devenu maison de retraite puis siège social du groupe ECT, qui stocke des déchets inertes; restauration collective Culin Air (60 sal.), services aéroportuaires Servantage (60 sal.). La commune n’avait pas 280 hab. en 1982 et croît depuis. Thieux (790 Théodosiens, 1 207 ha) est plus au sud encore, 6 km au sud du chef-lieu; elle avait 500 hab. en 1954, seulement 370 en 1975, mais croît depuis. Son territoire est traversé par la N 2, et par la voie ferrée de Paris à Laon, qui offre une gare à la limite de Nantouillet; location de matériel de levage Mediaco (40 sal.).

La partie orientale du canton est marquée par la longue butte de Montgé, qui monte à 200 m, soit 80 à 100 m au-dessus de la plaine, et principalement drainée vers le sud-est par la Thérouanne. Rouvres (620 Rouvresiens, 414 ha) tient un petit finage 2 km ENE de Dammartin et a bien changé depuis les 160 hab. de 1962. Marchémoret (460 Marchois, 704 ha) est à 6 km à l’est du chef-lieu et comprend le hameau de Lessart, absorbé en 1794, à mi-chemin de Rouvres; elle n’avait que 110 hab. en 1968, comme en 1901. Montgé-en-Goële (700 Montgéens, 1 156 ha dont 500 de bois) est au pied et sur le flanc de sa butte, côté sud-ouest; la butte porte une ancienne tour de télégraphe optique; au nord subsistent des ruines d’un château au hameau de Saint-Thibaut. Le nom de la commune de Montgé a été précisé en 1970; elle avait alors 350 hab. et croît depuis. La forêt régionale de Montgé s’étend sur 750 ha.

Vinantes (330 Vinantais, 527 ha) est au sud de Montgé, 7 km au SSE du chef-lieu; elle avait 180 hab. en 1975 et croît aussi. Cuisy (450 Cuisiaciens, 333 ha dont 146 de bois) est plus à l’est, au pied de la butte de Montgé et son petit finage comprend une moitié de butte boisée et une moitié de plaine cultivée. Près du village au sud, le hameau des Trois Villes tient un vieux carrefour. La commune n’avait plus que 88 hab. en 1962, contre 200 vers 1840, mais sa population ne cesse d’augmenter depuis. À l’extrême sud-est du canton, à 14 km de Dammartin et 7 km NO de Meaux,

Monthyon (1 600 Monthyonnais, 1 211 ha), traversée par la N 330 de Meaux à Senlis, fut un haut lieu de la bataille de l’Ourcq en 1914. La commune, jadis Mons Ionis, a un château du 18e s. sur un ancien site de château fort, et des plâtrières; mortiers et bétons Le Sable Industriel (55 sal.) et Prefall (30 sal.), nettoyage urbain Aubine (groupe Veolia, 50 sal.), traitement de déchets par incinérateur de la Monthyonnaise de Valorisation (100 sal.), qui traite 135 000 t/an en provenance de 127 communes (235 000 hab.); maison de retraite. Le baron Jean-Antoine de Monthyon (1733-1820), alors titulaire du château, était un magistrat qui avait fondé et financé en 1782 un célèbre prix de vertu, décerné par l’Académie française jusqu’en 1970. La commune avait plus de 1 000 hab. dans la première moitié du 19e s., 750 seulement de 1936 à 1962, et croît depuis.

Gesvres-le-Chapitre (160 Gesvrois, 423 ha) est plus au nord, à l’est de Saint-Soupplets; elle avait 54 hab. en 1975 et à peine le double en 1830. Forfry (230 Forfrysiens, 580 ha), au bord de la Thérouanne, est la commune la plus orientale du canton, 14 km à l’est du chef-lieu; sa population était tombée à 86 hab. en 1982 et a repris ensuite; le nom, Furferi au Moyen Âge, dérive d’un patronyme latin Furferius.