Denain

(20 000 Denaisiens, 1 152 ha) est un ancien chef-lieu de canton du département du Nord dans la CA de la Porte du Hainaut, 10 km au sud-ouest de Valenciennes, sur la rive gauche de l’Escaut. Le monument le plus connu est une statue équestre de bronze du maréchal Villars, commémorant la bataille victorieuse de Denain en 1712 et refaite en 2003; mais Denain a aussi un théâtre à l’italienne de 1912, un jardin public (parc Émile Zola), ancien terril planté de 27 ha avec théâtre de verdure, le parc Lebret de 7 ha avec château et étang, le grand moulin à eau Doisy, jadis à une abbaye de femmes. La ville offre un musée d’archéologie et d’histoire locale, un musée de la Résistance, un musée régional du Chemin de fer, des galeries Picasso.

Elle dispose de trois collèges publics, et un privé, quatre lycées publics dont deux professionnels, un lycée professionnel privé, une école d’arts plastiques et un conservatoire de musique; cliniques (50 et 45 sal.), institut médico-éducatif (175 places), trois centres d’aide par le travail, maisons de retraite. Elle bénéficie de cinq stations du tramway de Valenciennes, d’une bifurcation ferroviaire et deux gares, d’un port de plaisance. Le grand Carnaval de printemps sort le géant Cafougnette, qui célèbre un personnage créé en 1896 par Jules Mousseron, figure locale de mineur poète (1868-1943).

Denain a été une ville minière avec deux fosses Enclos de la Compagnie d’Anzin, ouvertes en 1853 et 1891, dont la production a été arrêtée dès 1935 après avoir produit 7 Mt, et deux fosses Renard (1836 et 1873) arrêtées en 1948, dont la production avait atteint près de 15 Mt. D’autres fosses n’ont été exploitées qu’au 19e s. (1826-1876 pour Villars et Turenne); il reste des terrils Turenne et Renard. C’est à Denain qu’Émile Zola était venu se documenter pour préparer Germinal.

Denain a également été pionnière dans l’industrie de l’acier au 19e s. Une première usine a été ouverte en 1839, fusionnée avec celle d’Anzin dix ans après, convertie à l’acier Thomas en 1902; elle fut à l’origine d’Usinor en 1948 et a occupé jusqu’à 6 000 personnes, produisant 2,4 Mt d’acier en 1974, puis a fermé en 1980, provoquant de fortes manifestations, alors qu’elle avait encore plus de 4 000 salariés, et laissant une immense friche. Une autre grande usine était l’établissement métallurgique Cail, créé en 1844 et fabriquant notamment des locomotives, devenu par la suite Fives-Lille et qui était monté à 3 500 salariés en 1922. La crise des années 1970 a violemment frappé la ville.

Il reste de ce passé une Fonderie et aciérie de Denain (FAD, 110 sal.). Les autres activités notables de Denain relèvent du tertiaire et du bâtiment: hypermarché Carrefour (280 sal.), nouvelle plate-forme logistique Wilmot-Rucar pour les magasins L’Incroyable (équipement de la maison, 55 sal.); travaux publics Jean Lefebvre (80 sal.); entrepôts et transports SADA (Perrenot, 90 sal.), gardiennage GSPI (60 sal.), La Poste (70 sal.). La commune n’avait encore qu’un millier d’habitants au début du 19e s. puis est passée à 3 200 en 1836, 10 300 en 1861, 20 000 en 1897; sa population a culminé à 29 500 hab. en 1962 puis a perdu 10 000 hab. jusqu’en 1990, et encore 590 après 1999. Le grand ensemble du faubourg du Château, sur la rive droite de l’Escaut, est classé en «quartier prioritaire» de 47 ha et 2 300 hab.

Le nouveau canton de Denain a 18 communes, 69 800 hab.

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