Deux-Sèvres (département des)

département de la région Poitou-Charentes, au nord-ouest. La préfecture est Niort, les sous-préfectures sont Bressuire et Parthenay. Le territoire, de 5 999 km2, est divisé en 290 communes, associées en 6 communautés de communes et deux communautés d’agglomération (Niortais, Bocage Bressuirais); 17 nouveaux cantons.

La population du département était de 344 400 hab. en 1999, 374 7400 en 2019, ce qui traduit une nouvelle et sensible augmentation, alors que la courbe plafonnait: les recensements avaient donné 346 000 hab. en 1990, plus qu’en 1999 où, peut-être le comptage avait été sous-estimé. Un premier maximum avait été enregistré assez tardivement, à 353 500 hab. en 1891 puis la population était passée au-dessous de 310 000 dans les années 1920 et 1930; elle était nettement remontée après la guerre, jusqu’en 1980, puis la croissance s’était apparemment très ralentie. Naguère la croissance tenait au solde naturel positif tandis que les départs l’emportaient légèrement sur les arrivées; il semble qu’à présent la croissance soit surtout liée à un solde migratoire positif.

Le département a longtemps été à l’écart des grandes voies, et divisé entre plusieurs villes de taille comparable et de rayon limité; mais il bénéficie désormais du passage de l’autoroute A10 de Paris à Bordeaux, en attendant le TGV, qui déjà va de Paris à La Rochelle par Niort, mais sur voie classique. Niort de ce fait se trouve en excellente position sur une direction doublement privilégiée, de Paris à la côte charentaise et de Paris à Bordeaux. Son poids, consolidé par le respectable nombre d’emplois des mutuelles d’assurance, s’est nettement renforcé et elle tend à s’affirmer comme métropole incontestée du département, d’autant qu’elle intègre peu à peu Saint-Maixent et renforce ses échanges avec la Vendée et Nantes par l’A83.

Parthenay, Bressuire et Thouars au nord restent de solides points d’appui, mais d’un bien moindre niveau. Ces quatre centres sont environnés de paysages assez sensiblement différents. Thouars, au nord-est, est au contact du Massif Armoricain et des champagnes ligériennes, mais semble regarder davantage celles-ci et fait figure de petit centre d’échanges et d’activité à la périphérie du grand Bassin Parisien. Bressuire reste le chef-lieu d’un Bocage qui s’est industrialisé à la faveur des disponibilités en main-d’œuvre bon marché, comme une partie de la Vendée, du côté de Cerizay et de Mauléon. Au centre du département, Parthenay est le pôle incontesté de la Gâtine herbagère, où elle a diversifié son rôle et ses fabrications.

La partie méridionale du département est sous l’attraction de Niort, et de paysages bien plus variés. Le Massif Armoricain y entre en contact avec les terrains sédimentaires du nord du Bassin d’Aquitaine, qui apportent des horizons de bas plateaux calcaires en partie céréaliers, aux allures de «champagne». Du nord-est au sud-ouest se succèdent ainsi l’Entre Plaine et Gâtine, encore en partie bocagère et, comme son nom l’indique, faisant à tous points de vue transition; la Plaine, ou plus largement et plus précisément à la fois la plaine de Niort, elle-même divisée en bandes SO-NE par la vallée de la Sèvre niortaise et le fossé de La Mothe-Saint-Héray, ainsi que par une bande aux sols plus humides dans un alignement de marnes suivi par la haute Boutonne et la Courance et passant à l’est du plateau de Melle, qui domine, de peu il est vrai, la plaine plus marneuse de Lezay, relayée au nord par celle de Pamproux; au sud-ouest une plaine plus ouverte encore où apparaissent quelques vignes, considérée comme relevant de la Saintonge. La barrière forestière de Chizé et d’Aulnay, reste d’une «marche» entre pays charentais et poitevins, ferme au sud le département. Vers l’ouest, cette diversité s’enrichit des débuts du Marais Poitevin. Vers l’est, l’apparition des Terres Rouges introduit des formes de semi-bocage sur la partie supérieure du plateau de Melle.

Le département n’a que 68 000 ha de bois pour 465 000 ha agricoles; la surface utilisée est à 78% en labours, ce qui laisse moins de 100 000 ha à l’herbe, dont la part a bien diminué en Bocage et Gâtine. En valeur, les produits animaux l’emportent (60%) cependant, le lait venant en tête. La vigne apparaît à l’extrême nord aux franges du vignoble de Saumur, et plus discrètement à l’extrême sud-ouest en aire appellation cognac (Bois ordinaires); légumes et melons s’y ajoutent en Thouarsais. Tout cela ne fait évidemment qu’une faible fraction du produit brut départemental, qui dépasse 7 milliards d’euros. C’est encore peu: le département reste le dernier de la région pour le produit par emploi, l’avant-dernier pour le produit par habitant.

Retour