École Militaire

12 900 hab., 81 ha, quartier méridional du 7e arrondissement de Paris, compris entre la place de Breteuil et les Invalides; il se termine à l’est par la rue Vaneau et inclut à l’ouest le périmètre de l’École Militaire. Il est limité à l’ouest par l’avenue de Suffren, au sud par la rue de Pérignon et la rue de Sèvres jointes par un tronçon de l’avenue de Saxe, au nord par l’avenue de La Motte-Picquet, l’avenue de Tourville, une section du boulevard des Invalides et une de la rue de Babylone.

Il a pour axe sud-nord sur 840 m l’avenue de Breteuil, large (70 m) et verdoyante, que rejoignent sur la place Vauban, devant les Invalides, les avenues de Villars prolongée au sud-est par le boulevard des Invalides, et de Ségur venant du sud-ouest. L’avenue de Lowendal longe l’École côté sud-est et joint la place Cambronne (15e arrondissement) à l’hôtel des Invalides (angle sud-ouest). L’avenue Duquesne flanque l’École Militaire au nord, tandis que l’avenue de Saxe part de la place de Fontenoy vers le sud-est et sert de perspective au centre de l’École.

L’École Militaire, fondée en 1750, tient donc l’angle occidental du quartier. Son ample quadrilatère a été construit sur les plans de Gabriel entre 1751 et 1780, autour d’une ample cour d’honneur. Réunissant jadis l’École supérieure de guerre et l’École supérieure d’intendance, elle comprend une bibliothèque, l’Institut des hautes études de la défense nationale, le Centre des hautes études militaires, le Centre des hautes études de l’armement, le Collège interarmées de défense (350 officiers stagiaires), ensemble de 55 organismes totalisant 3 000 personnes. Elle loge aussi le chef d’état-major général des armées et ses salons.

Autour de la place de Fontenoy qui aère la façade de l’École et commémore une victoire du maréchal de Saxe en 1745 sur les Anglo-Autrichiens près de Tournai, deux îlots abritent des ministères ente les avenues de Saxe et Duquesne. L’autre îlot, au sud, délimité par les avenues de Suffren, de Ségur, de Lowendal et de Saxe, contient depuis 1958 le palais de l’Unesco, dessiné par B. Zehrfuss en étoile à trois branches.

Dans sa partie orientale, le quartier comprend plusieurs autres bâtiments publics. L’Institut national des Jeunes Aveugles, fondé par Valentin Haüy en 1784, où Louis Braille fut élève et professeur, longe le boulevard des Invalides à l’angle de la rue de Sèvres; un musée est consacré à Valentin-Haüy et à son œuvre. Presque en face, à l’angle de la rue Oudinot, se tient le ministère de l’Outre-mer; un peu plus au nord rue Monsieur, le ministère de la Coopération a occupé l’hôtel de Montesquiou, construit par Brongniart en 1781, mais l’immeuble a été revendu en 2008 par l’État à un investisseur suisse. Son voisin l’hôtel de Bourbon-Condé, également de Brongniart, a été vendu par l’archevêché à des particuliers la même année.

Rue Oudinot débouchent aussi au sud la grosse clinique Saint-Jean-de-Dieu fondée en 1843, relevant de l’ordre des hospitaliers et disposant de 106 lits médicaux; au nord, la clinique des Sœurs augustines (60 lits), une caserne de la Garde républicaine et le Commandement du Service militaire adapté. L’église Saint-François-Xavier, à deux tours carrées, des années 1860, occupe un square entre le boulevard des Invalides et l’avenue de Breteuil. La station de métro Saint-François-Xavier de la ligne 13 (1923) est près de l’église, à l’angle de la rue de Babylone, de l’avenue de Villars et du boulevard des Invalides. Au nord-est, rue de Babylone, la Pagode est un bâtiment de style «japonais» de 1895, transformé en cinéma en 1931 et rénové depuis.

Le quartier est desservi par les stations de métro École-Militaire, Saint-François-Xavier, Vaneau, Duroc et Ségur. La station de métro École-Militaire, de 1913, est sur la ligne 8, sur la place de l’École-Militaire qui est à l’angle nord de l’école et à la réunion des avenues de la Bourdonnais, Bosquet, de Tourville et de La Motte-Picquet. La station de métro Duroc, au sud-est, est au croisement de la rue de Sèvres et des boulevards du Montparnasse et des Invalides; elle est ainsi sur les lignes 10 (1923) et 13 (1937 sur l’ex-ligne 14) et dispose de quatre entrées. Son nom vient d’une petite rue voisine (240 m), qui va du boulevard des Invalides à la place de Breteuil, ancienne rue des Acacias; elle a reçu en 1847 le nom du général Duroc (1772-1813), qui avait été fait duc de Frioul et fut tué à la bataille de Bautzen.

L’avenue de Tourville va du boulevard des Invalides à l’École Militaire sur 550 m; Tourville (1642-1701) fut amiral et maréchal de France. L’avenue Duquesne (750 m) va de l’École Militaire à la rue Éblé au sud-est; elle porte le nom d’un autre marin du 17e s. (1610-1688). L’avenue de Lowendal va de l’avenue de Tourville au boulevard de Grenelle, sur 800 m; le comte de Lowendal fut un maréchal de France (1700-1755). L’avenue de Ségur lui est parallèle, sur 815 m, de la place Vauban au boulevard Garibaldi; elle honore un autre maréchal de France (1724-1801).

L’avenue de Saxe est perpendiculaire aux deux dernières et parallèle aux avenues Suffren et Duquesne; elle va de la place de Fontenoy à la rue de Sèvres et porte le nom du maréchal Hermann Maurice, comte de Saxe (1696-1750). La rue Oudinot (325 m) va de la rue Vaneau au boulevard des Invalides et porte encore un autre nom de maréchal de France (1767-1847) que Napoléon fit aussi duc de Reggio. La rue Éblé prolonge sur 200 m vers l’ouest la rue Oudinot, entre le boulevard des Invalides et l’avenue de Breteuil, et perpétue la mémoire du général (1758-1812), qui notamment commanda le génie durant la campagne de Russie.