Ferté-sous-Jouarre (La)

9 100 hab. (Fertois), 1 006 ha dont 200 de bois, chef-lieu de canton de Seine-et-Marne dans l’arrondissement de Meaux, 20 km à l’est de Meaux. La ville est au confluent de la Marne et du Petit Morin et s’étend dans leurs deux vallées, les lotissements récents tendant à coloniser les pentes et le rebord des plateaux, où subsistent des bois. Celui de la Barre est classé espace naturel sensible sur 33 ha. Le plateau au nord reste agricole, autour des hameaux de Favières, du Limon et de Morintru. La ville a une gare sur la voie ferrée de Paris à Strasbourg, un port de plaisance, plusieurs parcs et jardins dont celui de la Fontaine aux Pigeons, le château de la Barre (en partie du 15e s.) et un hôtel de ville néo-gothique de 1885 et un théâtre de 1892; il s’y tient un festival de musiques actuelles en mai. Elle est dotée de deux collèges et un lycée publics, un collège et un lycée privés, deux maisons de retraite privées.

La principale entreprise est celle des cartonnages et plastiques Wimbee (55 sal.). La commune se fit néanmoins «capitale mondiale de la meulière» et présente une maison du meulier, un «sentier meulier» et le quai de meules du port aux Meules; centre d’art et musée de peinture Planson dans l’ancienne synagogue romano-byzantine de 1890, mémorial britannique. La Ferté avait déjà 4 000 hab. vers 1840 et sa population a lentement augmenté, le mouvement s’accélérant un peu dans les années 1960 et depuis 1980: 4 800 en 1900, 5 000 en 1954, 7 000 en 1982, 8 600 en 1990. La ville est le siège de la communauté de communes du Pays Fertois, groupement intercommunal de la Seine-et-Marne associant 19 communes, 26 600 hab.

Le canton a 27 200 hab., 19 communes, 20 955 ha. Il est limitrophe du département de l’Aisne, et d’axe NE-SO, incorporant au sud-ouest une bonne portion du plateau de Brie. Il inclut Jouarre. Deux communes près de celle-ci appartiennent au plateau de la Brie de Coulommiers. Pierre-Levée (430 Pierrelevéens, 1 293 ha dont 300 de bois) tient l’angle sud-ouest du canton, à 10 km au SO du chef-lieu; la commune comporte plusieurs petits hameaux, dont Courte Soupe et les Houis, et de grosses fermes; château de Montebise (18e et 20e s.) avec parc; forêt domaniale du Mans (297 ha) à l’ouest. La population n’était plus que de 210 hab. en 1975, contre 450 au milieu du 19e s., mais elle augmente depuis. Signy-Signets (610 Signaciens, 1 344 ha) est à 6 km OSO du chef-lieu, à la tête du vallon des Signets, qui descend vers la Marne; le hameau de Signy est à l’est du village principal, celui de l’Orme Mort à l’ouest. La commune n’avait que 230 hab. en 1962, contre 710 en 1846.

La rive gauche de la Marne en aval de La Ferté est partagée entre trois communes. Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux (1 200 Saint-Jeannais, 1 326 ha dont 340 de bois) est la plus éloignée, 9 km à l’ouest du chef-lieu, au sud de la Marne face à Changis-sur-Marne. Elle associe un village de rivière, Saint-Jean, sur la N 3, et un de plateau juste au sud, les Deux-Jumeaux; la partie méridionale de la commune, sur le plateau, est traversée par l’A 4; celle-ci est accessible au pied du coteau par un gros échangeur avec la N 3, doté d’un péage. La commune comprend le château de la Noue et le bois de Saint-Faron au sud, les hameaux d’Arpentigny et de Montretout sur le coteau de Marne (la Côte); elle a une maison de retraite. La population était de 640 hab. au minimum de 1962, contre 850 dans les années 1930; elle augmente depuis.

Sammeron (1 000 hab., 606 ha) est à 4 km à l’ouest du chef-lieu, sur la N 3 dans la plaine de la Marne, rive sud, où débouche le vallon de la Bécotte. Elle n’avait que 350 hab. en 1975 et sa population a presque triplé depuis. La commune, peu étendue, n’a qu’une petite fraction de plateau; elle partage avec Sept-Sorts le hameau de rive de Fay-le-Bac; plâtrerie Jobin (80 sal.), informatique AFI (45 sal.). Sept-Sorts (450 Septsortais, 322 ha) est à la fois plus proche de La Ferté, et encore plus petite; le village est dans un vallon à l’écart de la route, tandis que la rive de la Marne est occupée par une zone d’activités et des silos, un petit port de péniches; elle a une fabrique de ferments laitiers Cargill (40 sal.), plusieurs ateliers de métaux et métalleries et des entreprises de bâtiment, travaux publics et transports dont Wiame (40 sal.), plus un supermarché. Elle n’avait que 170 hab. en 1975 et croît depuis.

Deux autres communes sont sur la rive droite de la Marne en aval de La Ferté. Changis-sur-Marne (1 000 Changissiens, 698 ha dont 186 de bois) est face à Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux et occupe un méandre de la Marne, fermé à l’est par le bois d’Ussy et qui abonde en étangs de gravières côté nord; gare du Transilien sur la voie Paris-Strasbourg, pont sur la Marne. La commune a complété son nom en 1915; elle avait 300 hab. en 1936 et croît depuis. Ussy-sur-Marne (950 Ussois, 1 393 ha) est face à Sammeron et lui est reliée par un pont sur la Marne; l’A 4 y a deux aires de service (Autogrill, 55 sal.); maçonnerie Lucas (45 sal.). Ussy fut la commune d’élection de Samuel Beckett, qui y passa ses 36 dernières années.

Les bords de Marne juste en amont de La Ferté sont occupés par deux communes. Reuil-en-Brie (870 Reuillois, 592 ha dont 395 de bois) est sur la rive gauche et la D 402; «en Brie» date de 1912. Son finage occupe le plateau à l’est, en partie boisé, où sont les deux châteaux de Tartrel et Bréau, et le hameau du Tillet; maison de retraite, musée de l’industrie meulière. La commune n’avait que 250 hab. en 1954.

Chamigny (1 300 Chamignots, 1 422 ha dont 427 de bois) est sur la rive droite de la Marne, au pied du coteau de Marne à 3 km NNE du chef-lieu. La commune n’avait que 440 hab. en 1962 (900 au début du 19e s.) et a crû assez vigoureusement ensuite. Elle a une église des 12e-13e s., un établissement régional d’éducation adaptée (erea) avec internat de 80 places (garçons) et des jardins protégés du 19e s., une clinique (55 sal.). Dans la plaine sont le hameau et le château de Tranqueux (19e s. avec parc) au sud et le hameau de Vaux au nord, près du château du Saussoy; musée paysan à la ferme de Godefroi. La N 3 court sur le plateau, au nord duquel le finage englobe le hameau de Rouget.

Sainte-Aulde (610 Saintaldais, 863 ha dont 200 de bois) est la commune la plus septentrionale du canton, à la limite de la région. Le village est sur la rive droite de la Marne, 6 km au NNE de La Ferté; les hameaux de Moitiébard et de Caumont le prolongent vers l’amont. Vers le nord-est, le plateau, où est le hameau de Chamoust, est parcouru par la N 3 et l’A 4, qui y a une gare de péage avec échangeur. La population était de 230 hab. en 1954 (560 un siècle auparavant) et croît depuis. Luzancy (990 Luzancéens, 658 ha), 6 km au nord-est de La Ferté, est sur la rive gauche de la Marne; son finage occupe tout un méandre au nord et à l’ouest du village, traversé par la voie ferrée Paris-Strasbourg; château avec parc (18e-19e s.), hameaux de Coutaron à l’ouest, de Messy au nord; étangs de gravières. La commune avait 550 hab. au cours des années 1960 et 1970 et a crû ensuite.

Le méandre d’amont, plus étroit et plus accidenté, est occupé par Méry-sur-Marne (635 Méricards dont 55 à part, 577 ha dont 200 de bois), qui est sur la rive droite à 2 km au SE de Luzancy et a un établissement d’enseignement privé (école apostolique). Sa population a été de 240 hab. en 1936 (520 en 1846) et augmente lentement. Vers le nord, le pédoncule de méandre est escarpé et franchi par la voie ferrée en tunnel (940 m). Le hameau de Coucelles-sous-Méry s’étire le long de la rive, tandis que celui du Limon s’isole sur un fragment de plateau à l’extrême nord à la limite de la région. Juste au-dessus se tient Nanteuil-sur-Marne (470 Nanteuillais, 125 ha), village de rive droite au pied du coteau escarpé de rive concave du méandre de Saâcy, et qui n’a qu’un très petit finage de versant; maison de retraite. Nanteuil avait 250 hab. entre 1954 et 1970. La commune est dans l’aire de l’aoc champagne.

Saâcy-sur-Marne (1 800 Saâcyats, 1 380 ha dont 305 de bois) est face à Méry sur la rive gauche de la Marne, à 8 km ENE de La Ferté; elle avait 1 100 hab. en 1960 (1 450 en 1911) et croît surtout depuis 1982; son nom viendrait d’un patronyme latin Saccius. La commune a une gare au nord, et son finage s’étend assez largement sur le plateau de Brie au sud, où le relief monte à 208 m; il contient les hameaux de Montménard, Chantemanche et Rougeville. Citry (750 Citryats, 504 ha) est la dernière commune du canton, et de la région, en bord de Marne côté amont. Le village est à 3 km à l’est de Saâcy au pied du coteau. Il a une église inscrite, un château des 16e-17e s. avec parc, le hameau de Villaré sur le rebord du plateau. La plaine alluviale reste vide au-delà de la voie ferrée. Citry n’avait plus que 420 hab. en 1975, contre 800 vers 1850, mais croît depuis. Saâcy et Citry sont également dans l’aire d’aoc champagne; avec Nanteuil, les parcelles de vignes exploitées ne dépassent guère toutefois 20 ha.

La partie sud-orientale du canton, enfin, est partagée entre deux communes, toutes deux sur le plateau de Brie. Bussières (510 Bussiérois, 881 ha) est à 8 km à l’est de La Ferté sur la route de Montmirail (D 407); maison de cure de Séricourt avec parc, sur un domaine qui fut un temps la propriété d’Eugène Scribe. Son finage atteint au nord-est le sommet du coteau de rive gauche de la Marne, mais non la rivière. La population n’était que de 260 hab. dans les années 1960. Bassevelle (360 Bassevellois, 1 746 ha) est 4 km plus à l’est, et également limitrophe du département de l’Aisne; son finage, de forme carrée et traversé par la D 407, se limite au plateau, où il comporte de nombreux petits écarts; il contient le centre de sports aériens La Belle Idée (ferme de la Croiselotte), avec école professionnelle et club de parapente des Canards Sauvages.