Garrigues

v. Tarn-Agout


Garrigues (les)

nom général donné en Languedoc aux bas plateaux calcaires qui s’étalent au pied du Massif Central et plus spécialement des Cévennes. Ils sont accidentés par de nombreux et complexes mouvements tectoniques qui y font même apparaître des reliefs saillants comme à la Moure (ouest de Montpellier) et au pic Saint-Loup et à l’Hortus (nord de Montpellier), et défoncés par les torrents issus des Cévennes qui s’y encaissent en gorges, tels l’Hérault, le Vidourle ou le Gard. Les petites plaines, d’érosion ou d’effondrement, sont tapissées d’argiles et de cailloutis et portent en général des vignes, parfois quelques cultures, de blé dur notamment. Les tables calcaires morcelées sont couvertes par la garrigue et en partie pâturées par les brebis.

Les Garrigues sont très étalées dans les Garrigues nîmoises, où elles atteignent 35 km de large, plus étroites et accidentées dans le Montpelliérais. Des formes semblables existent au nord de Béziers, mais menues, et l’on n’y utilise guère ce nom générique. Vers l’est, les Garrigues prennent le nom d’Uzège autour d’Uzès, de plateaux de Lussan et des Gras entre Alès et le Rhône, mais ne sont pas différentes de celles du Nîmois.

Jadis terres d’abandon, réputées peu fertiles, les Garrigues reçoivent de nos jours une image plus positive, à la fois en raison des progrès de la viticulture de qualité qui y trouve des terroirs intéressants, et de leur attrait comme espaces de promenade et de récréation, et finalement d’habitat permanent, pour les citadins des villes proches, qui sont loin d’être tous séduits par une résidence littorale. La plupart des communes de garrigue, de ce fait, ont des populations en croissance, parfois depuis peu, et certaines très massivement comme au nord de Montpellier et de Nîmes.

La garrigue est une formation végétale secondaire inégalement dense, résultat du pâturage et des incendies, tantôt sans arbres et tantôt boisée, mais où dominent les espèces arbustives, odorantes et à feuillage persistant. Les espèces caractéristiques, par définition calcicoles, en sont le chêne kermès à feuilles piquantes, précisément nommé garric en occitan et qui a donné aux garrigues leur nom commun, dérivé d’une vieille racine évoquant les pierrailles et rochers; le chêne-vert ou yeuse; l’arbousier, le lentisque, le cade (genévrier), le ciste, le thym, le romarin, la coronille, etc. Ces espèces, riches en huiles et essences, sont très sensibles aux feux.


Garrigues

v. Lunel (Pays de)

Retour