Guilvinec

(2 770 Guilvinistes, 246 ha) est un ancien chef-lieu de canton du Finistère dans l’arrondissement de Quimper, 33 km au SO de la préfecture, membre de l’intercommunalité du Bigouden Sud. L’orthographe officielle est Guilvinec mais on dit et écrit plus souvent Le Guilvinec; en breton ar gelveneg, «village pierreux» ou «village à la pointe»; il occupe une pointe rocheuse entre une petite ria à l’est, aménagée en port de pêche, et une anse avec plage à l’ouest (la Grève Blanche). Son développement a été tardif: un mareyeur-conserveur de Nantes y a établi une usine pour les maquereaux et sardines en 1860, avant même qu’il y eût un port de pêche; l’arrivée du chemin de fer à Quimper (1863) a précipité ensuite le mouvement, plusieurs conserveurs s’établissant dans les parages et les bateaux se multipliant alors; mais le port est installé de l’autre côté de la petite ria à Léchiagat, dans la commune de Treffiagat.

Guilvinec n’est devenu une commune autonome qu’en 1880, séparée alors de Plomeur et de petite superficie, mais déjà peuplée de 2 000 habitants, plus une population flottante de 2 000 autres. La sardine a commencé à se faire rare vers 1902, alors qu’arrivait au port la voie ferrée (1907, supprimée en 1963). Guilvinec est passé aux langoustines vers 1912; les bateaux motorisés sont apparus en 1924, de grandes grèves ont secoué le port en 1926; de nouveaux bateaux efficaces (les malamoks) ont été utilisés à partir de 1934 et la criée a été ouverte en 1957-1959; les chalutiers modernes sont des années 1980. L’ouragan de 1987 a fait beaucoup de dégâts.

Guilvinec est le chef-lieu d’un quartier de quatre ports (avec Lesconil, Loctudy et Saint-Guénolé) employant 350 bateaux (dont 123 hauturiers) et 1 300 marins (750 pour la pêche au large), situé entre ceux d’Audierne et de Concarneau. Il reste lui-même un port de pêche actif, surtout pour la langoustine, la raie et la lotte (baudroie), considéré comme le troisième de Bretagne et même de France pour la valeur de la pêche fraîche (20 000 t), et peut-être le premier artisanal, avec un peu plus de 500 marins et 120 bateaux (56 hauturiers), 1 100 emplois induits dont une quinzaine de mareyeurs avec 200 salariés, des viviers, conserveries et chantiers navals.

En revanche, les conserveries ont abandonné du terrain. Il reste deux armements, l’Armement Bigouden (100 sal.) et Scapêche (SAFF, 45 sal.), les mareyages Furic (90 sal.), Pêcheries de Cornouaille (25 sal.) et Halios (20 sal.), les manutentions Assodepo ( 25 sal.) et SDTP (20 sal.). Un Institut technique de développement des produits de la mer s’est établi; collèges public et privé, lycée maritime avec école d’apprentissage. La commune a un quart de résidences secondaires mais pas de camping et un seul hôtel.

Guilvinec, qui sent bien les limites de la pêche, en difficulté depuis 1991, s’intéresse de plus en plus au tourisme: le port de Léchiagat dispose d’un centre nautique avec une centaine de voiliers, et d’un port de plaisance de plus de 200 places (à bouée); un centre de découverte de la pêche en mer a été créé en 2000 sous le nom d’Haliotika (30 000 visiteurs par an); ont suivi une base de loisirs, un centre de plongée, et des animations: courses à la godille, jeu de galoche (palets).

Guilvinec a obtenu d’être classée parmi les «sites remarquables du goût». Mais la population de la commune n’en a pas moins fortement diminué depuis les années 1960, où elle avait dépassé 5 000 habitants (-240 hab. après 1999). Ce bout du monde est un des lieux les plus fréquentés de Bretagne, mais sans doute plus pour la visite que pour le séjour, tout en recensant 900 résidences secondaires (32% des logements) sur un petit territoire; un camping.

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