Hautes-Pyrénées (département des)

département au sud-ouest de la région Occitanie; il a pour préfecture Tarbes, pour sous-préfectures Argelès-Gazost et Bagnères-de-Bigorre et occupe 4 464 km2. Il est frontalier de l’Espagne, à laquelle n’accède qu’une seule route à l’extrémité sud-est, par la vallée d’Aure et le tunnel d’Aragnouet. Il n’a pour voisins que les Pyrénées-Atlantiques, le Gers et la Haute-Garonne.

Le département est divisé en 470 communes, souvent de très petite taille dans les vallées, mais au contraire étendues à travers les estives, qu’elles découpent curieusement en fonction d’anciennes pratiques pastorales. Les communes montagnardes ayant assez longtemps développé de petites communautés de vallée. Leur regroupement est difficile et le département a eu jusqu’à 34 intercommunalités avant le regroupement de 2017, qui définit une communauté d’agglomération (Tarbes-Lourdes-Pyrénées) et huit communautés de communes. L’une d’elles (Adour-Madiran) est interrégionale, à cheval sur le Montanérès en Pyrénées-Atlntiques. Le département conserve deux enclaves à l’intérieur des Pyrénées-Atlantiques, dont deux communes sur cinq seulement appartiennent à cette intercommunalité.

La population du département a fluctué entre un maximum à 251 300 hab. en 1845 et un minimum à 186 000 en 1921; remontant aussitôt, elle a connu un maximum secondaire en 1982 (227 900) puis un tassement à 224 400 en 1999, mais semble remonter; la population municipale légale de 2019 (présente en 2016) est de 227 800 hab. (totale 235 000), ce qui donne une densité de population de 51 hab./km2.

Le département s’étend à moitié en montagne et à moitié sur un piémont diversifié. La montagne correspond à la partie la plus élevée des Pyrénées, justifiant le nom du département. Elle se déploie dans la Zone axiale des Pyrénées et se divise entre les bassins de l’Adour et de la Garonne. Côté ouest, elle est divisée en deux grands bassins, eux-mêmes formés de plusieurs vallées. Le premier est celui du Lavedan au sens large, desservi par Argelès-Gazost et drainé par le gave de Pau; ses principales vallées sont celles d’Azun, de Cauterets et de Barèges (ou pays Toy); elles descendent des massifs du Balaïtous et du Vignemale, où culminent le département et les Pyrénées françaises (3 298 m), et des cirques de Gavarnie et Troumouse, dominés par les hauts escarpements calcaires de la couverture méridionale de la chaîne. Le second, de l’autre côté du col du Tourmalet, est celui du haut Adour, qui descend du massif du Néouvielle par Campan et Bagnères-de-Bigorre. La partie orientale de la montagne, de l’autre côté du col d’Aspin, correspond au bassin de la Neste, ou Vallée d’Aure, qui réunit les trois branches principales des Nestes d’Aure, de Rioumajou et du Louron; elle est la plus étroite, mais la seule à donner accès à l’Espagne par le tunnel routier d’Aragnouet-Bielsa.

Vers le nord, le relief s’abaisse en hautes collines pastorales dans les pays un peu fermés et boisés de la Barousse et des Baronnies. Le piémont est divisé en trois domaines distincts. À l’ouest et à l’est, s’étendent les deux plateaux caillouteux de Ger et du Lannemezan, qui viennent des puissants épandages de débris arrachés à la montagne par les prédécesseurs du Gave et de la Neste. Ils dominent nettement les plaines dégagées, au cœur du département par l’Adour, à l’extrémité orientale par la Garonne. La plaine de l’Adour est large, et agrandie par des affluents, dont le principal est à droite l’Arros. Tarbes est établie à son entrée, Vic-en-Bigorre et Maubourguet la relaient en aval. La plaine de la Garonne est à l’extérieur du département, dont la limite frôle simplement le fleuve aux environs de Saint-Bertrand-de-Comminges.

Le troisième domaine est, au nord du plateau de Lannemezan, formé en Magnoac par l’éventail de serres ou pouges dégagées par l’érosion des sédiments tertiaires sous les cailloutis du plateau; Baïse, Gers, Gimone et Save s’y enfoncent, accompagnés par des rigoles d’irrigation et des lacs de barrage qui ont soutenu le renouveau de l’agriculture locale et gersoise.

L’artère vitale des Hautes-Pyrénées va d’est en ouest, non sans mal. Elle longe le pied des Pyrénées et correspond à l’axe Toulouse-Tarbes-Pau-Bayonne, soutenu par la voie ferrée et l’autoroute A 64; mais elle doit franchir les difficiles passages du Lannemezan et du Ger, au prix de rampes accentuées, surtout dans le premier cas. Parallèlement mais en montagne court la Route des Cols, qui date du Second Empire et que le Tour de France cycliste ne laisse pas oublier; les principaux sont, au cœur du département, le Tourmalet et l’Aspin; aux limites, le Soulor (ouest) et le Peyresourde (est). Ces lignes sont recoupées par les routes sud-nord qui desservent les vallées montagnardes et le piémont. La principale va de Tarbes à Lourdes et Cauterets; elle correspond à la N 21 et se prolonge vers le nord en direction d’Auch et d’Agen. Une autre suit l’Adour entre Bagnères-de-Bigorre, Tarbes et les Landes. Celle de la Vallée d’Aure esquisse une liaison Toulouse-Saragosse par Lannemezan, plus virtuelle que réelle; ses prolongements vers le nord par les vallées du Gers et de la Save sont menus.

Dans l’ensemble, les Hautes-Pyrénées pèsent plus que les départements les moins peuplés et les moins urbanisés de la région, avec un produit brut annuel d’environ 4,5 M€ et des résultats par habitant et par emploi qui s’approchent de la moyenne régionale. Elles le doivent en partie à une base industrielle qui fut liée à la ressource montagnarde en hydroélectricité (électrochimie et électrométallurgie), et aux implantations stratégiques à l’opposé de la frontière du Nord-Est (industries aéronautiques et de défense); elle n’est pas négligeable autour de l’aéronautique à Tarbes, mais elle est menacée à Lannemezan (aluminium et chimie), ainsi d’ailleurs qu’à Tarbes pour les fabrications à destination militaire. Elles le doivent pour une autre part au développement du tourisme, lié aux ressources montagnardes: directement par les promenades et escalades et surtout par les stations thermales (Cauterets, Barèges, Luz-Saint-Sauveur, Bagnères-de-Bigorre, Argelès-Gazost, Capvern, Beaucens, Saint-Lary plus récemment) et les stations de ski (Saint-Lary, Val Louron, Gèdre-Gavarnie, Piau-Engaly, Tourmalet-la Mongie, Luz-Ardiden, Cauterets, Hautacam, Val d’Azun, Peyragudes), indirectement par la présence du pèlerinage de Lourdes, qui attire nombre d’étrangers, notamment Italiens. Le département enregistre plus de 16 millions de nuitées, presque autant que la Haute-Garonne, et 26 000 résidences secondaires, bien davantage.

Les emplois industriels sont au nombre d’environ 10 000, sur un total de 87 000. La Socata (aéronautique) et Alstom, tous les deux en banlieue de Tarbes, figurent parmi les gros employeurs; mais les plus étoffés sont le Crédit agricole, le centre hospitalier de Tarbes, l’hôpital psychiatrique de Lannemezan, la municipalité de Tarbes et le Conseil général du département… L’agriculture ne conserve qu’une place effacée dans le bilan comptable, et divisée entre les apports de la montagne (lait, viandes et bois) et ceux des collines et des plaines (céréales, volailles, lait). Les Hautes-Pyrénées ont 138 000 ha de bois (30% de la surface totale); les pelouses de montagne (hors exploitations agricoles) sont évaluées à 88 000 ha; les exploitations y ajoutent 45 000 ha d’herbages, un peu plus d’un tiers d’une surface agricole qui se limite à 130 000 ha au sein des exploitations elles-mêmes, et comprend 84 000 ha arables (dont 48 000 en céréales); la vigne apparaît à la bordure occidentale, pour environ 500 ha dont 166 en AOC (madiran).

raît à la bordure occidentale, pour environ 500 ha dont 166 en AOC (madiran).

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