Île-des-Pins (L’)

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ÎLE DES PINS

commune de Nouvelle-Calédonie dans la province du Sud et île au sud-est de la Grande-Terre, à environ 50 km du cap Ndoua, par 22°40’S et 167°30’E. Elle est à 110 km de Nouméa, soit 20 minutes de Nouméa par avion, à 3 heures par catamaran. Nommée Kunié (ou Kunyié) par les autochtones, l’île doit son nom au passage de Cook le 23 septembre 1774, impressionné par ses nombreux pins colonnaires (araucarias). Le premier établissement colonial remonte à l’Anglais Townes, en 1848, mais des missionnaires protestants britanniques s’y étaient introduits dès 1840.

La commune s’étend sur 15 230 ha dont 13 441 de terres coutumières, partagées entre huit tribus d’un district de l’aire coutumière Djubéa-Kapone, qui composent 64% de la population. Celle-ci, de 670 hab. en 1956, est passée à 1 100 en 1976, 1 400 en 1996, 1 840 en 2004 (2 400 avec la population comptée à part); elle comprend 94% de Mélanésiens et 5% d’Européens. Ses deux écoles primaires reçoivent 330 enfants, son collège (catholique) 170; la commune a une bibliothèque publique, un guichet de banque.

L’île principale forme un bloc au relief assez accidenté, s’élevant jusqu’à 262 m (pic N’Ga) et de 14 km sur 18, pour 141 km2. Des déportés de la Commune de Paris y ont été confinés en 1872, ainsi que des Kabyles insurgés; mais les Kunié avaient refusé de quitter l’île pour faire place au bagne, et celui-ci se limita à sa partie occidentale. Une petite centrale diesel et trois éoliennes à Mwiré fournissent l’électricité à l’île. À la pointe septentrionale (Tuuré), le village de Gadji (Kaaji) est le centre traditionnel de la grande chefferie de Vendegou. L’aérodrome (NWWE) est sur le plateau, un peu au sud à Moué; doté d’une piste bitumée de 1 100 m, il est le plus actif des îles après celui de Lifou, et a enregistré 85 000 passagers en 2008 (2 100 mouvements).

Le point d’entrée habituel est plutôt le village de Kuto, abrité au sud-ouest. Il est entouré de belles plages circulaires dont celle de Kanumera, et connu aussi pour le rocher aux Bunis, bloc de corail et site de plongée. Il accueille les hôtels Ouré Lodge et Kou-Bugny. Un peu plus au nord sur la côte ouest, la plage d’Ouaméo accueille le centre de plongée et l’hôtel Kodjeue, près de sites de grottes. Kuto a eu une base militaire états-unienne en 1943, à l’origine de la plupart des routes et de l’aérodrome.

Le village chef-lieu, Vao, est un peu plus à l’est, sur la côte sud, et sert aussi de base de pêche. C’est le siège de la principale tribu (460 hab.), voisine de la seconde en nombre (Comagne), qui est juste à l’ouest; une petite station éolienne de trois mâts totalise à peine 180 kW. Vao est proche de l’île contournée de Kôtomo et surtout de l’étrange et profonde baie d’Upi, qui abonde en «piscines naturelles», et qui est fermée à l’est par la presqu’île d’Oro; au nord de celle-ci, sur la petite baie d’Oro encombrée d’îles, s’est récemment installé un hôtel Méridien, qui passe pour le plus cher du Territoire.

En dehors de ce nouveau centre d’attraction, la côte au vent est basse, boisée et vide. Le plateau est percé de plusieurs grottes. L’île, qui est de même nature géologique que la Grande-Terre et dans son prolongement tectonique, est entourée par les récifs d’un atoll immergé dont le lagon doublerait sa surface. D’un autre fantôme d’atoll plus petit, au sud, nommé Nokanhoui (ou Nêkââwi sur la carte IGN), émergent les îlots déserts Ana et Ami. Sur 280 «établissements» de la commune, 95 sont dans les services publics, une trentaine dans la pêche et autant dans l’agriculture. L’ensemble est inclus dans fle site Unesco des Lagons de Nouvelle-Calédonie (Lagon Sud).