Lafayette-Richer

quartier au sud-est du 9e arrondissement de Paris, délimité par les boulevards Haussmann, Montmartre et Poissonnière au sud, la rue du Faubourg-Poissonnière à l’est, les rues de Châteaudun et La Fayette au nord, la rue Taitbout à l’ouest. Il est traversé d’ouest en est par l’alignement des rues de Provence et Richer, du sud au nord par la rue du Faubourg-Montmartre et les rues Drouot, Le Peletier, Laffitte.

Il contient la mairie de l’arrondissement, et forme une extension des activités des quartiers centraux de Paris qui se remarque par la présence de sièges de grandes sociétés, de salles de spectacle, d’activités financières et de presse, et de grands hôtels bordant le quartier de l’Opéra. C’est ainsi que sa partie sud-occidentale accueille les deux grands hôtels Ambassador (290 chambres), au groupe Radisson, et Millenium Opéra (160 chambres, à un groupe de Singapour), sur le boulevard Haussmann; l’ensemble des bureaux du groupe de presse du Figaro, qui appartient au groupe Dassault et édite aussi TV Magazine, le Journal des Finances ou l’Indicateur Bertrand; des agences de presse, dont Reuters; les sièges des groupes Areva (nucléaire) et Axa (assurances), ce dernier dans un immeuble moderne de Jean Balladur (1958) à murs-rideaux, cloisons mobiles et normes Modulor; l’hôtel des Ventes Drouot-Richelieu, dans un immeuble refait en 1980.

La partie orientale est plus orientée vers le divertissement, avec le musée Grévin (750 000 visiteurs par an), le théâtre des Nouveautés (580 places), les Folies-Bergère (depuis 1869, 1 800 places) et le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, les petits théâtres de Trévise (100 places) et du Nord-Ouest (deux salles). Cette partie orientale porte des traces des constructions spéculatives de la première moitié du 19e s., telles les «cités» Bergère (1825) et Trévise (1840), et a reçu de nombreux Arméniens après 1916; le Centre de recherche de la diaspora arménienne est rue Cadet, la Croix Bleue des Arméniens rue Bleue. Le quartier contient aussi plusieurs lieux de culte et de réunion comme l’église des adventistes du 7e jour à l’est, six synagogues dont celle de la Victoire ou Adas Yereim rue Cadet, le musée et le siège du Grand-Orient de France.

Il a été longtemps marqué par la présence du siège du Parti communiste au carrefour de Châteaudun, rebaptisé place Kossuth par la mairie de Paris lors des événements de Hongrie en 1956. Le quartier est desservi par les stations de métro Notre-Dame-de-Lorette, Le Peletier et Cadet au nord, Richelieu-Drouot, Grands-Boulevards et Bonne-Nouvelle au sud. La rue de Châteaudun, à la limite nord-ouest du quartier, a 760 m de long entre la rue La Fayette et la rue de la Chaussée-d’Antin; ancienne rue du Cardinal-Fesch, elle a été rebaptisée en 1870 en raison de l’héroïque défense de la ville de Châteaudun (Eure-et-Loir) contre les Prussiens.

Le quartier unit dans son nom la rue La Fayette et la rue Richer. Celle-ci, de 380 m de long, prolonge vers l’est la rue de Provence; elle était comme elle sur le tracé de l’ancien grand égout et a remplacé en 1782 la ruelle de l’Égout, en prenant alors le nom de l’échevin Jean-Charles Richer. La rue Le Peletier va du boulevard des Italiens à la rue La Fayette (place Kossuth); elle a été percée en 1786 et a reçu alors le nom du prévôt des marchands en activité. La station de métro Le Peletier, de 1911, est sur la ligne 7, place Kossuth. La rue Drouot est parallèle à la rue Le Peletier, un peu plus à l’est; elle va du boulevard Montmartre à la rue La Fayette sur 320 m, et a reçu le nom du général Antoine Drouot à sa mort en 1847. La station de métro Richelieu-Drouot est sur les Grands Boulevards entre les rues Richelieu et Drouot; elle connecte les lignes 8 (1931) et 9 (1933).