Luberon (le)

montagne de Provence, au nord du cours inférieur de la Durance, d’environ 60 km de long et d’axe ouest-est. Ce relief correspond à un anticlinal de calcaires crétacés (Hauterivien), plus ou moins dissymétrique et faillé, et dont les principaux escarpements sont tournés vers le nord. On distingue généralement à l’ouest de la cluse de l’Aigue-Brun le Petit Luberon, déversé vers le sud et muni d’une carapace d’urgonien, à l’est le Grand Luberon. Au nord, le Luberon domine le bassin d’Apt; à son pied, le plateau des Claparèdes est modelé dans le remplissage de molasses miocènes.

Le Luberon est devenu renommé depuis les années 1950 surtout, dans la mesure où l’intérêt marqué par quelques artistes de renom a attiré une certaine bourgeoisie parisienne friande de soleil et de rencontres, et à sa suite des investisseurs et des touristes sensibles aux modes. Normalement le nom ne prend pas d’accent sur le e, qui doit s’entendre (on devrait presque dire Lubeuron, pas Lubron…); mais cette vogue et ce changement de population ont répandu la prononciation «parisienne» Lubéron, au point d’affecter jusqu’à l’orthographe officielle du nom d’un village récemment modifié (Vitrolles-en-Lubéron en 1996). Oppède, Ménerbes et Lacoste, appuyés sur le Petit Luberon, ont formé avec Gordes au nord un prétendu «triangle d’or du Luberon» (ou plus souvent du Lubéron), expression en faveur chez les agents immobiliers, en effet orfèvres en la matière. Les intercommunalités, ainsi que le Parc, ont évité cette erreur et écrivent Luberon sans accent.

Quatre groupements intercommunaux utilisent le nom du Luberon. Trois sont dans le Vaucluse: la communauté d’agglomération Luberon Monts de Vaucluse (Cavaillon), la communauté de communes Pays d’Apt-Luberon (Apt), la communauté de communes Territoriale Sud-Luberon (La Tour-d’Aigues); la quatrième est dans les Alpes-de-Haute-Provence, la communauté d’agglomération Durance Luberon Verdon Agglomération (Manosque).

Le Parc naturel régional du Luberon a été créé en 1977. Il s’étend sur 174 526 ha et enregistre 152 000 habitants; il inclut 72 communes dont celles de Cavaillon, Manosque et Apt, mais certaines communes forment des enclaves non adhérentes. L’extension va bien au-delà du Luberon proprement dit puisque le Parc contient tout le bassin d’Apt, les «monts» de Vaucluse au nord, et va au sud jusqu’à la Durance, qu’il remonte à l’est jusqu’à la hauteur d’Oraison. Du moins le Luberon en constitue-t-il la partie centrale. La Maison du Parc est à Apt. Dans la commune de Manosque, le domaine de la Thomassine a été aménagé en Maison de la biodiversité et héberge des associations, dont le groupement des oléiculteurs de Haute-Provence et du Luberon. Le château de Buoux est devenu un centre de séjour et de découverte, dit «Château de l’environnement». Depuis 1987, le Parc s’est doté d’une Réserve naturelle géologique, qui comprend 28 sites répartis dans 20 communes et portant sur des terrains tertiaires, et un musée de géologie depuis 2007 à la Maison du Parc. En 1997, le Parc fait partie du réseau des réserves de biosphères de l’Unesco.

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