subdivision de la Polynésie française et archipel au nord-est du Territoire, comportant 6 communes, 8 900 hab. et 1 050 km2 de terres émergées, en 6 îles habitées (chacune avec le statut de commune) et 10 désertes. La plus grande et la plus peuplée est Nuku-Hiva, qui sert de chef-lieu et dessert directement ses deux voisines, Ua-Huka et Ua-Pou. Côté sud, la principale est Hiva-Oa, proche de Tahuata, relayée au sud-est par Fatu-Hiva, la plus méridionale. Quatre ont des aérodromes, sauf les deux plus méridionales, mais seules Nuku-Hiva et Hiva-Oa ont un équipement hôtelier substantiel et des liaisons aériennes directes avec Papeete. Les Marquises envoient trois représentants à l’Assemblée de Polynésie. Le peuplement des îles semble avoir été le plus précoce de la Polynésie, au tout début de notre ère ou peut-être avant; elles sont très riches en témoignages archéologiques, notamment fare, marae et tiki. Le nom local est Henua Enata, «terre des hommes». La langue locale est plus proche du maohi ancien que les langues parlées plus à l’ouest. La tradition d’art et d’artisanat est très élaborée, notamment pour les tatouages. Les Marquises ont été visitées en 1595 par Mendana, qui les a nommées en l’honneur de l’épouse de son commanditaire, marquis de Mendoza. Mais l’archipel a longtemps été évité, en raison de la réputation guerrière et cannibale de ses habitants. À la fin du 18e siècle et au 19e siècle, les Marquises ont été plus ou moins investies par des baleiniers, des pirates et des missionnaires, puis officiellement annexées par la France en 1842 en s’appuyant sur l’un des chefs de clan, selon le plan de Dupetit-Thouars et avant même que celui-ci ne se fixe finalement sur Tahiti. Mais les autorités avaient envisagé d’en faire un lieu de déportation (1851) et les troubles et la résistance ont duré au moins jusqu’en 1863. Les ravages du contact brutal avec les colonisateurs se sont durement fait sentir: d’environ 18 000 habitants estimés vers 1842, la population s’était effondrée à 2 100 en 1926. Elle progresse depuis, néanmoins. Les Marquises sont des îles volcaniques, souvent hautes (5 sommets à plus de 1 000 m), en général dépourvues de récifs coralliens; l’âge des formations volcaniques varie de 7 millions d’années (Eiao au nord) à 1,3 (Fatu-Hiva au sud). En dépit de la faible latitude, les températures sont modérées par les remontées d’eaux océaniques froides, et de fortes variations séparent années sèches et années humides. Le prestigieux cargo mixte Aranui III fait le tour des îles et les relie à Papeete seize fois par an, en passant par rangiroa et Fakarava aux Tuamotu; construit en Roumanie en 2002 et mis en service en 2003, il a 117 m de long et un tonnage brut de 7 300 t, un port en lourd de 3 200 t, une puissance de 3 840 kW et peut embarquer 200 passagers. Le Teporo IX, plus petit (87 m, 2 800 t brut et 1 980 kW), construit en 1976 en Norvège et qui a déjà navigué sous quatre autres noms, assure un autre service vingt fois an. Au total, les Marquises n’offrent cependant qu’une trentaine de chambres dans les hôtels classés; mais elles ont aussi des pensions de famille. Un Festival annuel des Marquises existe depuis 1987 et change d’île chaque année. Les Marquises ont trois représentants à l’Assemblée de Polynésie. Les élus revendiquent volontiers l’érection de l’archipel au statut de collectivité territoriale, à l’instar du maire de Nuku-Hiva, Benoît Kautai, élu à l’Assemblée de Poynésie. |