Massif Central

vaste ensemble de hautes terres au centre-sud de la France, représentant la moitié des montagnes françaises en surface et même en volume, l’altitude moyenne ayant été évaluée à 715 m. À vrai dire, sa dénomination a d’abord été affaire de géologues; le nom, qui n’est nullement d’origine populaire, a été suggéré par Dufrénoy et de Beaumont en 1841. Pour eux, il était défini par l’émergence d’une portion du vieux socle de roches cristallines, soulevé et cassé au Tertiaire, et enrichi d’apports volcaniques. Les géographes ont suivi en s’efforçant de faire coïncider des paysages et des activités avec des roches, selon la coutume de la fin du 19e s. et du début du 20e s. L’un d’eux, Henri Baulig, sensible aux formes, avait préféré le nommer «plateau central» mais s’en tenait au contour géologique.

La position du Massif Central l’a fait voir comme «château d’eau» de la France et origine de son plus long fleuve, et par analogie comme un grand fournisseur de populations, notamment à Paris. Il en résulte de nombreuses incertitudes dans la délimitation du Massif Central du côté des bordures, des bassins tectoniques (Limagnes) et des Grands Causses. On doit s’en tenir à un ensemble flou, évoquant une position centrale générale, des altitudes relativement élevées; une circulation gênée par le relief; l’avantage, au moins à certaines époques, du refuge, de ressources minérales, hydrologiques et pastorales; l’abondance de sites naturels attractifs et de témoins patrimoniaux; une mise en valeur difficile, la régression des cultures et le développement des élevages; la progression de la forêt et du tourisme; un dépeuplement accusé depuis un siècle et demi, mais de plus en plus freiné ou même renversé localement.

L’Auvergne forme la partie centrale du Massif et s’accorde avec ses images les plus fortes, tout en comportant une bonne part de plaines côté nord et une métropole active et en partie industrielle. Le Limousin est presque entièrement sur le massif géologique, mais avec une tout autre tonalité.

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