commune de Nouvelle-Calédonie dans la province du Sud, juste à l’est de Nouméa. Elle n’existe que depuis 1970; elle a réuni plusieurs anciens quartiers des extensions de Nouméa, auxquels ont été ajoutées de vastes étendues allant jusqu’à la pointe sud-orientale de Grande-Terre, ce qui donne à son territoire une extension de plus de 50 km, pour un total de 64 300 ha dont 1 835 ha de terres coutumières; celles-ci appartiennent à trois tribus d’un district de l’aire coutumière Djubéa-Kapone, qui font 7% de la population. Le nom de la commune vient d’un petit massif littoral qui se dresse jusqu’à 772 m, environ 14 km à l’est de Nouméa. Appelé Goumba par les Mélanésiens, il devint le mont d’Or pour les premiers occupants européens, qui y avaient trouvé quelques paillettes. Peu après, des missionnaires catholiques d’origine auvergnate ont jugé bon d’en faire un second «Mont Dore»; cela permet aujourd’hui de vendre une eau minérale locale sous ce nom. La commune du Mont-Dore n’avait encore que 1 300 hab. en 1956, mais déjà 10 900 en 1976, et le nombre de ses habitants se monte à 23 900 en 2004 (24 400 avec la population comptée à part), dont 39% d’Européens, 21% de Wallisiens-Futuniens, 19% de Mélanésiens, 7,5% de Tahitiens et 4% d’Indonésiens. Le maire est Éric Gay, Rassemblement-UMP, né au Canada et ancien professeur d’éducation physique, vice-président de la Province Sud. Elle accueille 3 600 élèves dans ses 20 écoles primaires, 1 400 dans trois collèges dont un catholique, 360 dans un lycée professionnel catholique. Elle a deux bibliothèques et un centre culturel mais ni musée ni cinéma; deux supermarchés et cinq supérettes, trois banques, trois maisons de retraite (61 places en tout). Elle dispose aussi de quelques ateliers: La Biscuitière emploie 20 personnes et La Panetière (à Plum) presque autant, la Ferme de la Coulée une trentaine (œufs). Sur 3 700 «établissements», 960 sont dans les services publics, 930 dans le bâtiment, 650 dans l’immobilier et les services aux entreprises, 240 dans le commerce et 170 dans les transports, 320 dans l’agriculture et 60 dans la pêche. Le territoire communal est traversé par la route RP 3 qui mène à Yaté par le col de Mouirange (255 m). Il se divise en trois sous-ensembles distincts. Le premier, urbanisé, relève de l’agglomération de Nouméa. Au bord de la baie de Boulari, il regroupe les quartiers de Pont-des-Français, la Conception et son église de 1874, objet de pèlerinages, Saint-Michel, Robinson, Boularin et Saint-Louis. Le district coutumier du Pont-des-Français est fait de deux tribus, Conception (300 hab.) et Saint-Louis (1 200 hab.). Vers le nord, la vallée de la Thy et sa forêt sont protégés par un parc provincial de 1 133 ha. Un peu plus loin, la commune s’organise autour du mont Dore, par les quartiers ou villages de la Coulée, du Vallon Doré et de Plum. Il est dominé au nord par la silhouette des monts Koghis, qui portent à 825 m le relief de la commune. Le mont Dore lui-même a été quelque peu altéré par l’exploitation minière pour le nickel et le charbon, mais offre de belles vues sur Nouméa et le lagon; il est ceint d’une route circulaire. Face au mont Dore, l’île Bailly, très fréquentée, a été assortie d’une réserve marine de 216 ha (dont 39 terrestres). Plum est le site de l’abondante source minérale dont les eaux sont accessibles à tous, et en même temps sont embouteillées par une usine sous la marque du Mont-Dore. C’est aussi à Plum que fut lancée la première exploitation de nickel, en 1873, mais le site n’est plus productif. Il est accessible par des pistes au-delà du village littoral de la Forestière, terminus de la RP 1. Un grand camp militaire subsiste au sud de Plum, avec un régiment d’infanterie de marine (RIMa-P) de 900 personnes, dont certaines sont à Nouméa et à Nandaï (Bourail). Le quartier de Plum a quelques installations hôtelières sur la baie des Pirogues et a reçu à partir de 1996 sur le mont Négandi deux groupes de 12 et 8 éoliennes d’une puissance totale de 4,5 MW fournissant 9 GWh/an. Le troisième grand ensemble de la commune est dit «Grand Sud» et reste bien moins peuplé, voire sauvage, uniquement accessible par une longue piste à partir du hameau de la Forestière. À 20 km au SE du mont Dore et de Plum, au-delà de la profonde baie Ué, une première presqu’île porte le mont Mau (488 m) et s’achève devant le canal Woodin, qui la sépare de la grande île Ouen. Celle-ci a environ 10 km de long et 38 km2, et monte à 325 m; son extrémité sud, près du cap Prince de Galles, a récemment reçu le complexe hôtelier de Ndji, qui dispose d’un aérodrome (NWWO, piste gazonnée de 400 m) et peut ainsi passer pour l’urbanisation la plus méridionale de la Grande-Terre. Un petit village de pêcheurs, Ouara sur la côte orientale de l’île, maintient une vie tribale (160 personnes) au sein de la tribu de même nom, qui forme à elle seule un district. De l’autre côté de la presqu’île Mau et de l’île Ouen, s’étend la grande baie de Prony, qui porte le nom du navire qui la «découvrit» en 1854. C’est un haut lieu du tourisme et de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. Le village de Prony, au fond de la baie, fut créé comme bagne en 1867; puis on en fit un port du bois en 1881, servi par une voie ferrée. Évacué en 1907 après l’abandon de cette activité, le village fut ranimé en 1953 par une firme australienne qui exploita jusqu’en 1968 une mine de fer proche, avant de l’abandonner à nouveau. Prony a reçu successivement quatre groupes d’éoliennes (Prony 1, 2 et 3, Mont Mau) totalisant 66 mâts et une puissance de 16,5 MW. La baie du Carénage, tout au fond, est un remarquable abri, mais encombré de restes miniers. L’îlot Casy, au milieu de la baie, est un but d’excursion; il a quelques traces du verger qui avait été planté pour le pénitencier, et un hôtel. L’Aiguille de Prony, au SE de la baie, est une curieuse pyramide sous-marine effilée, faite de concrétions calcaires issues de sources thermales. La baie est fermée à l’est par la presqu’île qui s’achève au cap Ndoua (phares) et qui porte une réserve botanique. Au-delà, et à l’extrémité SE de la commune du Mont-Dore, se situent la petite baie et la plage de Port-Boisé, où a été aménagé un hôtel au bout d’une longue piste. Outre le fer de Prony, le territoire communal du Mont-Dore a été successivement l’objet d’exploitations de nickel, de chrome (Lucky Hit près de Plum en 1880) et de cobalt; tout l’arrière-pays a été bousculé par l’exploitation minière et les pistes s’emmêlent au milieu des restes de déblais, d’excavations et de matériels. Il s’est ensuite orienté un peu vers l’habitat en extension de Nouméa, et davantage vers le tourisme. La réalisation du complexe minier de Goro au sud de Yaté va entraîner l’extension de l’embarcadère d’expédition du minerai sur la rive orientale de la baie de Prony, et l’implantation d’une usine de traitement au nord-est, à la limite des deux communes. Une longue conduite sous-marine doit toutefois conduire les effluents au large dans le canal de la Havannah, en contournant le cap Ndoua. La situation peut encore évoluer avec la mise en valeur possible du site minier de Prony-Ouest, qui se situerait dans le prolongement de l’opération Goro de Yaté et pourrait être opératoire en 2020; la SLN y a obtenu les permis de recherche et, en janvier 2009, d’exploitation, pouvant déboucher sur une nouvelle usine de 60 000 t/an. Une réserve marine spéciale de la baie de Prony porte sur 149 ha dont 13 à terre, incluant l’île Casy, l’Aiguille de Prony et le port. |