Montsouris-Dareau

quartier du 14e arrondissement de Paris, au sud-est. Il est circonscrit au nord par le boulevard Saint-Jacques et au sud par le boulevard périphérique, à l’ouest par l’avenue de la Tombe-Issoire, à l’est par l’alignement des rues de la Santé et de l’Amiral-Mouchez, celle-ci ayant 810 m de long et, partie de l’ancien chemin de la Glacière, ayant été nommée en 1895 en l’honneur d’un amiral-astronome, qui dirigea l’Observatoire du Pic du Midi (1821-1892). La place Denfert-Rochereau et sa gare du RER B sont à l’angle nord-ouest, la Porte de Gentilly à l’angle sud-est. Le quartier est traversé du sud au nord par la voie ferrée en partie aérienne du RER B, qui offre aussi sur le boulevard Jourdan la station Cité Universitaire, ancienne gare Sceaux-Ceinture de 1891 refaite en 1937 et réaménagée pour le RER en 1981. Une station du tramway T3 porte le même nom.

Le quartier contient au nord le centre hospitalier Sainte-Anne (CSHA), spécialisé en psychiatrie, qui avait été créé comme asile dès 1803; il a une capacité de 790 places, dont 670 en psychiatrie. Dans cette partie septentrionale sont aussi l’hôtel Marriott du boulevard Saint-Jacques (ancien PLM-Saint-Jacques), disposant de 760 chambres, une salle de théâtre de 1 000 places et 40 salles de conférence (4 800 m2); le lycée Émile-Dubois (660 élèves dont 290 post-bac, métiers du tertiaire); l’immeuble d’habitation en étoile à trois branches dit le Méridien de Paris dans l’axe de l’Observatoire et l’église Saint-Dominique, en béton à coupole et large façade (1921).

Dans la partie centrale du quartier sont les réservoirs d’eau de Montsouris, de 1874, alimentés par les aqueducs de la Vanne et du Loing; étendus sur 265 m de long et 135 m de large, couverts d’une butte engazonnée, ils peuvent stocker 202 000 m3 d’eau et assurent un cinquième de l’approvisionnement de Paris. Rue Nansouty se voit la belle villa Guggenheim d’André Lurçat (1927), avenue Reille la maison-atelier Ozenfant de Le Corbusier (1923). Sur le boulevard Jourdan, sont l’ENS (École normale supérieure) et l’Institut Mutualiste Montsouris, hôpital privé à but non lucratif de 420 lits et 1 500 salariés (1 100 temps plein).

À côté, le parc Montsouris a été aménagé à l’anglaise en 1867-1878 sur 15,6 ha d’anciennes carrières, par Alphand, dans le cadre des travaux haussmanniens. Le sous-sol est truffé de galeries, au point que le lac s’y vida le jour même de l’inauguration en 1869. Il s’orne en effet d’un lac et accueille un restaurant; il est traversé en tranchée par le RER dont une gare est au sud du parc, et par un embranchement de la Petite Ceinture. Il contenait le palais tunisien du Bardo, issu de l’Exposition de 1867, transformé en observatoire puis abandonné, et finalement incendié en 1991 alors qu’il était en cours de restauration. Un autre observatoire, relevant de la Marine puis affecté aux archives du Bureau des Longitudes, est dans le parc, ainsi qu’une grosse station météorologique dont les données remontent à 1872. La mire du Sud est un obélisque de 5 m signalant le tracé du méridien de Paris depuis 1806. Le nom du parc serait une déformation de Moque-Souris, un nom assez répandu dans les campagnes et signalant habituellement un lieu abandonné ou aux eaux indigentes et moulins paresseux, où même souris ne trouve grain.

L’ancienne «Zone» au sud est entièrement occupée par la Cité internationale Universitaire, ses pavillons et ses terrains de sports, plus la Fondation Avicenne, le théâtre de la Cité Universitaire et la Maison des arts et métiers de l’ENSAM (École nationale supérieure d’Arts et Métiers) qui offre 720 lits pour étudiants. La Cité a été ouverte en 1925 par le pavillon de la fondation Deutsch de la Meurthe et a réuni des financements publics et privés, y compris en provenance de pays étrangers; elle a une capacité de 5 700 logements et accueille 10 000 étudiants de 170 pays dans une quarantaine de «maisons».

Le quartier est desservi par les stations de métro Denfert-Rochereau et Saint-Jacques, au nord, les deux gares du RER B Denfert-Rochereau et Cité Universitaire, et par la ligne de tramway T3 sur le boulevard Jourdan. La rue Dareau (430 m) va du boulevard Saint-Jacques à l’avenue René-Coty; elle était à Montrouge, rue Creuse ou des Catacombes, quand elle a été rebaptisée en 1858, à la fin du mandat du maire Alexandre Dareau et de son vivant, juste avant l’intégration de cette partie de la commune à Paris. Le boulevard Jourdan est un élément du boulevard des Maréchaux, de la porte de Gentilly à la porte d’Orléans, sur 1 400 m; il a reçu le nom de Jean-Baptiste Jourdan (1762-1833), mercier devenu capitaine de la Garde Nationale en 1789, général en 1793 puis président du Conseil des Cinq-Cents, fait maréchal en 1804 en dépit de plusieurs défaites, rallié ensuite à la monarchie qui le nomma pair de France et gouverneur des Invalides.

L’avenue Reille, qui va de la place Coluche entre les rues de Tolbiac et d’Alésia à la rue de la Tombe-Issoire, a 890 m de long et porte le nom d’un autre maréchal de France (1775-1860), fait général en 1803, devenu gendre de Masséna, puis pair de France et maréchal en en 1847. La rue de la Tombe-Issoire va sur 1 250 m du boulevard Saint-Jacques au boulevard Jourdan; elle suit le cours d’un ancien chemin d’Orléans issu de la barrière Saint-Jacques; le nom, ancien, vient d’une famille Isore ou Isoire dont les archives ont conservé quelques traces.