Moorea-Maiao

Moorea-Maiao

14 700 hab. dont 150 à part, 14 180 ha, commune de Polynésie française dans la subdivision des Îles-du-Vent, occupant seule l’île de Moorea, plus l’île de Maiao à 45 km. Moorea n’est qu’à 17 km à l’ONO de Tahiti (17°30’S, 148°50’O), avec laquelle les relations sont incessantes: elle fait figure de banlieue de charme de Papeete, et c’est elle qui accueille le plus de touristes; elle offre 580 chambres d’hôtel, mais beaucoup de touristes sont simplement de passage, en raison de la proximité de Tahiti. Très accidentée, elle a une forme triangulaire, de 18 km sur 12, la face nord étant vigoureusement entaillée par deux baies parallèles, celle de Cook à l’est et celle d’Opunohu à l’ouest. Le relief s’élève à 1 207 m au mont Tohiea, qui est décalé vers le sud de l’île. La partie centrale avec les deux baies correspond à l’effondrement d’une caldeira dont la crête dessine un demi-cercle parallèle à la côte sud de l’île.

Le peuplement initial a été daté vers 600 de notre ère, comme Tahiti. Wallis l’avait baptisée York et elle s’est également appelée Aimeho. Le clan Pomaré s’en était emparé en 1792 et y avait un temps établi son commandement. Dès 1808 les missionnaires protestants de la London Missionary Society (LMS) s’installèrent à Papetoai et en firent un grand centre d’évangélisation et de formation.

L’île vit surtout du tourisme, qui assure la moitié des emplois et la classe largement en tête hors Tahiti; le Club Méditerranée y est apparu en 1965 mais a fermé au profit de Bora-Bora, et l’île affiche une douzaine d’hôtels classés dont Intercontinental, Hilton (ex-Sheraton), Sofitel. Pourtant quelques essais industriels y avaient été tentés, en sucrerie et textile par des Anglais au milieu du 19e siècle, en coprah et jus de fruits par des Allemands dans les années 1970. On y cultive l’ananas en plantation, et le nono pour la clientèle états-unienne. Sur 755 ha exploités, on enregistrait en 2000 environ 240 ha de pacages, 150 d’ananas, 40 de cocotiers, 40 de fei (une sorte de bananier), 35 de bananiers (bananes douces) et 30 de pamplemoussiers, l’île entretenant 1 800 porcins et plus de 600 bovins.

Le maire de la commune de Moorea-Maiao est Raymond Van Bastolaer (UPLD). L’île de Moorea est partagée en cinq communes associées. Afareaitu (2 950 hab.), sur la côte orientale face à Tahiti, fait figure de chef-lieu: le village accueille la mairie de Moorea-Maiao, l’hôpital (19 lits) et un centre dentaire, un des deux collèges de l’île. Son territoire occupe la moitié sud-est du rivage jusqu’à la pointe sud (Paroa) et monte jusqu’au sommet de l’île. Il offre plusieurs cascades au-dessus du bourg, un gros village au sud, Maatea, profitant du site et de la petite baie de Nuupure (marae).

La partie nord de la côte orientale forme la commune associée de Teavaro (2 000 hab.). Le village de ce nom en occupe le centre. Au sud, le village, le port et le phare de Vaiare se tiennent au fond d’une baie. Au nord, sont le village et le petit lac de Temae, avec l’aéroport et des hôtels, dont un Sofitel, près de la pointe nord-est de l’île (Faaupo). L’aéroport a enregistré 250 000 passagers en 2004 mais seulement 146 000 en 2008, dont 11 000 en transit; l’activité a été de 12 000 mouvements en 2008. Air Moorea est une filiale d’Air Tahiti, qui assure des rotations fréquentes avec Tahiti par Twin Otter. Le point culminant de la commune est au sud-ouest, où le Muaputa («montagne percée») monte à 830 m.

La côte nord est partagée entre deux communes associées, organisées autour des deux baies. La moitié orientale relève de Paopao (3 820 hab.), la plus peuplée de l’île. Le bourg est au fond de la baie de Cook, longue de 2 500 m, et les hôtels se pressent sur la rive orientale de celle-ci, abritée des vents; la commune a un collège, un dispensaire, un marché municipal; elle a aussi une fabrique de jus de fruits au PK 12 dans la baie de Cook, créée en 1981 pour traiter les surplus d’ananas (marque Rotui, du nom du sommet qui la domine), qui s’est diversifiée depuis et a finalement été acquise par les Brasseries de Tahiti. L’habitat s’éparpille sur les pentes du bassin-versant, entre les monts Rotui à l’ouest (899 m, panorama) et Tearai (770 m) à l’est. Au NE de la commune, prospère un autre village touristique, Maharepa, où se tient un marché aux poissons et qui offre l’hôtel Pearl Resort.

La moitié occidentale de la côte nord relève de Papetoai (2 000 hab. dont 110 à part); le bourg, qui fut jadis une capitale des Pomaré, est à l’entrée de la grande baie d’Opunohu (3 000 m de long) sur la rive ouest et possède un dispensaire. La commune s’étend jusqu’au mont Tohiea et abrite un lycée professionnel agricole avec internat et centre de formation professionnelle agricole (CFFPA), ainsi qu’un hôtel Hilton (naguère Sheraton) et, plus vers l’ouest, un Intercontinental. Une route permet d’atteindre un belvédère proche du mont, où se voient des marae, et un sentier permet d’aboutir à la crête principale au col des Trois Cocotiers, d’où la vue plonge vers le sud.

Enfin, toute la côte occidentale de l’île, sur 16 km, forme la commune associée de Haapiti, très peuplée (3 600 hab.) et dotée d’une infirmerie. Le village de ce nom est au centre, mais il est peu étoffé; des plages et des habitations le prolongent côté sud-est, autour de la baie Vaianae. Un «village polynésien» reconstitué (Tiki Village) s’offre à la visite au PK 31, près d’un gros marae (Nuurua); mais le gros du peuplement et de l’activité se trouve à la pointe Hauru, au NO, entre les PK 30 et 25, où était le Club Med et où se sont des hôtels et un centre commercial, près de la meilleure plage de l’île, relayée par deux motu proches. Le tour de Moorea par la route fait 60 km.