Morbier

(2 400 Morberands, 3 484 ha dont 2 566 de bois) est une commune du Jura, juste au nord de Morez devenue Hauts-de-Bienne et en continuité, vers 700 m, au bord sur la N5. Elle est membre de la communauté de communes du Haut Jura. La Bienne s’encaisse à sa limite méridionale. L’habitat s’étend loin vers le SO tout au long de la D26 qui domine la Bienne de plus de 250 m, incluant les urbanisations des Buclets et de Tancua. Le territoire s’étend loin aussi vers le nord, dans la forêt du mont Noir, où il culmine à 1 171 m, et vers l’ouest, dans la forêt de la Joux Devant. Morbier est l’un des berceaux de l’horlogerie comtoise, spécialisé dans les grosses horloges de bois qui ont connu le succès au 19e s. La disparition de cette fabrication a laissé place à la lunetterie, qui prolonge celle de Morez: les principales entreprises de lunetterie sont Thierry (100 sal.), Oxibis (80 sal.), Cottet (80 sal.), Marius Morel (40 sal.), Morel France (110 sal.), CEMO (35 sal.), mécanique UNT (40 sal.); supermarché.

La voie ferrée venant de Champagnole a été établie en 1900, au prix de plusieurs tunnels (dont un de 2 200 m à Morbier), ponts et viaducs qui marquent le site de Morbier et Morez; elle a été raccordée à Saint-Claude en 1912; l’ensemble est entretenu au titre du patrimoine historique et un train touristique estival relie Morez à Mouchard. Morbier avait 1 500 hab. vers 1900, 970 en 1936 et sa population a augmenté assez régulièrement depuis; elle s’est accrue de 200 hab. par rapport à 1999, mais après avoir absorbé Tancua (150 hab.), au sud-ouest, en 2007.

Le morbier est un fromage réputé, qui a obtenu une AOC en 2000 et une AOP (appellation d’origine protégée) européenne en 2002. Fait de lait de vache, il est à pâte pressée non cuite et un peu onctueuse, en formes de 6 à 7 kg et 25 à 40 cm de diamètre sur 5 à 8 cm d’épaisseur. Il a l’originalité de comporter au milieu de la tranche une fine couche de charbon de bois: jadis, en pays de petites traites, on raclait la suie des parois du chaudron dont on couvrait le fromage du matin pour éviter qu’il ne s’abîme en attendant la traite du soir. La tradition s’est modernisée mais maintenue et reste originale. L’affinage dure deux mois. La production totale est d’environ 5 500 t par an; l’aire et les conditions sont identiques à celles du comté (v. Comté).

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