Morbihan (département du)

département le plus méridional de la région de Bretagne; son nom est emprunté au golfe du Morbihan, autour duquel il a été dessiné. Il occupe 6 823 km2, ce qui en fait le 2e de Bretagne après les Côtes-d’Armor, et le 21e de France. Il compte 261 communes, 42 cantons et 3 arrondissements, et apparaît ainsi comme le moins divisé de la région. La préfecture est Vannes. Les sous-préfectures sont Lorient et Pontivy. L’intercommunalité a a été réduite à 12 communautés.

Le département participe activement à l’accroissement démographique général de la Bretagne, bien que certains cantons se dépeuplent encore du côté de l’intérieur. Sa population est estimée à 744 800 en 2018 (au titre de 2015) contre 644 000 hab. en 1999, nouveau record après un pic à 578 000 en 1911 et un creux vers 520 000 dans les années 1950. Elle était de 620 000 en 1990, 564 000 en 1975.

Le Morbihan est dans la partie la plus basse et la plus ensoleillée de la Bretagne. Son littoral est d’autant plus attractif qu’il apparaît très contourné, offrant de multiples niches à la plaisance et à la visite, et rehaussé par la présence des vastes gisements de mégalithes. Aussi la structuration du sud au nord est-elle l’élément le plus visible de l’organisation du territoire. Le littoral est très peuplé, en plein développement, et très visité, avec une tendance au séjour et à la multiplication des résidences secondaires; le tourisme enregistre quelque 28 millions de nuitées par an, à peu près à égalité avec le Finistère et loin devant les deux autres départements. Les îles, la presqu’île de Quiberon, la thalassothérapie, les pèlerinages et pardons du côté d’Auray ajoutent à ses attraits.

En arrière, le couloir de circulation de Nantes au Finistère est très fréquenté, et relie les deux grandes agglomérations de Vannes et de Lorient, tout en prolongeant l’attraction de la métropole nantaise loin vers l’ouest, et en diversifiant les implantations industrielles. Un peu plus au nord, la structure plissée du socle fait apparaître une succession de lignes de relief de style «appalachien» parallèles au littoral et soulignées par les boisements des Landes de Lanvaux. Les industries agro-alimentaires se sont multipliées dans cet arrière-pays, suffisamment proche du littoral et du couloir de circulation pour être très fréquenté et en croissance démographique.

Au-delà, les cantons de la Bretagne intérieure offrent des situations plus contrastées; certaines parties apparaissent isolées et se dépeuplent encore, tandis que l’éloignement renforce le rôle des chefs-lieux locaux, qui tendent à concentrer l’habitat: Ploërmel au nord-est, et surtout Pontivy au centre, qui profite de sa position sur la principale traversée nord-sud de la péninsule, de Saint-Brieuc à Vannes.

On voit ainsi apparaître des marques d’une structuration secondaire du territoire, d’ouest en est cette fois. Elle est soutenue par la dualité des deux pôles lorientais et Vannetais, par la distance à Rennes et Nantes, par la vieille coupure du pays bretonnant et du pays gallo, par le glissement vers les structures agraires de l’Ouest intérieur qui s’esquisse à l’est. La partie occidentale du département a des traits qui la rapprochent de la Cornouaille, à laquelle a d’ailleurs appartenu le «pays du Roi Morvan» autour de Gourin et Guémené-sur-Scorff. La partie orientale a des campagnes de quasi-marche un peu isolée sur les collines boisées aux marges de l’Ille-et-Vilaine et des Côtes-d’Armor du Mené, et la basse Vilaine apparaît comme une contrée nantaise.

Le Morbihan est le troisième département breton par l’activité générale, avant les Côtes-d’Armor et à défaut de bénéficier d’une métropole aussi étoffée que Rennes et Brest. Son produit brut est de l’ordre de 13 milliards d’euros par an, et le résultat par habitant (19 500 €) et par emploi (51 300) est également en troisième position. L’apport du tourisme est évalué à 1 milliard d’euros, celui de l’agriculture à un peu moins de 2 milliards. Le Morbihan se classe premier département français pour l’aviculture (300 000 t/an), 2e pour les œufs (1,2 milliard par an), 3e pour les porcs (215 000 t/an), 6e pour le lait (1 milliard de litres).

L’apport de la pêche est mineur mais Lorient est le deuxième port français et le Morbihan affiche 1 000 marins et 140 navires (32 000 t de prises). L’industrie a deux aspects: l’agro-alimentaire règne presque seul dans l’intérieur, où il dispose de très grosses unités, et assure à lui seul 20 000 emplois sur les 46 000 de l’industrie; les agglomérations de Lorient, Vannes et les environs de Redon ont aussi des usines à viandes et conserves, mais y ajoutent de nombreux autres secteurs, dont arsenal, métallurgie, et des spécialités dans la santé et les cosmétiques dans le Morbihan oriental, ainsi à Pluvigner (Hill Rom) et La Gacilly (Yves Rocher). Le tourisme dispose de 550 000 lits, dont 14 000 en 280 hôtels et 100 000 en 260 campings, 400 000 en résidences secondaires (80 000) et enregistrerait 32 millions de nuitées dont 30% en secteur marchand.

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