Nemours

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Nemours: deux amandes emboîtées au bord du Loing
Nemours: deux amandes emboîtées au bord du Loing

12 600 hab. (Nemouriens), 1 083 ha dont 400 de bois, chef-lieu de canton de Seine-et-Marne dans l’arrondissement de Fontainebleau, 17 km au sud de celle-ci. La ville, qui semble dater du 11e siècle et fut le lieu d’un duché, est dans la plaine du Loing au centre d’une étoile de routes et sur le tracé de l’A 6, qui y a un gros échangeur et une aire de service. La N 7 traverse la ville, qui a une gare sur la voie du transilien Paris-Montargis.

La partie la plus ancienne et la plus dense de l’agglomération dessine une amande au sud-est de l’île que délimitent les bras du Loing. Sur le glacis de rive droite, le grand ensemble du Mont Saint-Martin est classé comme «zone urbaine sensible»; la cité de Beauregard est un peu plus au sud le long de la N 7 et entourée de buttes boisées. Nemours s’orne d’un château complexe du 12e au 17e s., d’une église classée des 13e et 16e s., d’un ancien hospice (17e s.) et d’un grand pont du 18e s.; elle offre un musée départemental de préhistoire régionale, un musée municipal; deux collèges et un lycée publics, une maison d’accueil spécialisée pour adultes polyhandicapés (320 lits dont 120 médicaux), maison de retraite.

Ses principaux établissements sont l’atelier de confection Cymbeline (100 sal.), la métallerie Lewis (80 sal.); mécanique Chambon (50 sal.), articles métalliques décoratifs Sofradecor (45 sal.), meunerie AMO (35 sal.); traitement des eaux (Saur, 40 al.). Nemours a un Intermarché (65 sal.), un Casino (60 sal.) et un Carrefour (40 sal.), un magasin But (meubles, 60 sal.); négoce de matériel de laboratoire CML (85 sal.), conditionnement IDF Logistique (120 sal.), entreposage ACB77 (60 sal.), gestion d’autoroutes Saprr (180 sal.) et restauration d’autoroute Autogrill (90 sal.); transport de voyageurs Connex (groupe Veolia, 140 sal.); constructions Bagot (110 sal.).

Le territoire communal se limite à la rive droite du Loing; au sud, il contient une partie de la forêt domaniale de Nanteau autour du Roch de Beauregard (127 m). Nemours avait 3 600 hab. au début du 19e s., 5 000 un siècle après, 5 600 en 1954; la croissance a été plus forte ensuite jusqu’en 1975 (11 200 hab.) puis a ralenti, et Nemours aurait même perdu quelques dizaines d’habitants de 1999 à 2006.

Le canton a 31 700 hab., 17 communes, 18 898 ha; il a pour axe nord-sud la vallée du Loing et il est traversé du NO au SE par l’autoroute A 6. Saint-Pierre-lès-Nemours fait face au chef-lieu sur la rive gauche du Loing et partage avec Nemours les activités urbaines. Bourron-Marlotte est à l’extrême nord du canton, au bord de la forêt de Fontainebleau. Six petites communes se partagent le sud-ouest du canton. Bagneaux-sur-Loing (1 600 Balnéolitains, 526 ha) est à 5 km au sud du chef-lieu, sur la rive gauche de la rivière. La voie ferrée (gare) est du même côté, la N 7 sur la rive droite, longée par le hameau de Portonville. Le finage ne s’étend guère que sur le triangle du plateau à l’ouest du bourg. Toutefois, il possède une annexe au sud-est, sur la rive droite du Loing, autour du hameau de Glandelles, orné des ruines d’une chapelle ancienne (inscrite); base de loisirs. Un ensemble industriel verrier dans la vallée du Loing associe une verrerie Rioglass (400 sal.), sur un site cédé en 2005 par Thomson, qui y fabriquait des tubes cathodiques, à une firme espagnole produisant des vitres pour automobiles; le verre plat Keraglass (160 sal.), par Eurokera, filiale de Saint-Gobain et Corning; les verres Corning (Pyrex et Soviral, 90 sal.); un atelier de cartonnages (25 sal.). Le nom de la commune fut d’abord Bagneaux-Glandelles, à la suite d’une fusion des années 1790, puis Bagneaux simplement jusqu’en 1911; elle avait 480 hab. à cette date, puis est montée à 1 200 en 1955, 2 200 en 1962, avant de décroître jusqu’à 1 400 en 1962, puis de reprendre un peu; ces fluctuations sont en grande partie liées à celles de l’emploi industriel.

Faÿ-lès-Nemours (450 Fayssiens, 778 ha dont 300 de bois) est juste à l’ouest de Bagneaux, mais dans un vallon affluent dans lequel son habitat est prolongé vers le sud-ouest par les hameaux du Carrouge et de Laveaux; le nom vient du hêtre. La commune a une église inscrite (en partie du 12e s.), un château du 17e s., le site inscrit d’un abri sous roche à gravures rupestres, de nombreux polissoirs. Elle reçoit un centre médicalisé pour autistes. De 220 hab. en 1954, la population est montée à 420 en 1975, puis a également fluctué.

Plusieurs petites communes se partagent le sud-ouest du canton. Ormesson (250 Ormessonnais, 381 ha), 4 km au sud-ouest de Nemours, est dans un autre vallon qui débouche à Saint-Pierre, sur la D 403; église inscrite. La commune avait été réunie à Châtenoy entre 1842 et 1853; elle avait alors 160 hab., et seulement 120 en 1954. Châtenoy (140 Castelnéociens, 487 ha) est à 2 km au sud-ouest d’Ormesson; église inscrite, manoir du 15e s. Sa population, un peu fluctuante, est plutôt à la baisse depuis plus d’un siècle. Chevrainvilliers (230 Capaivillariens, 895 ha) est à 7 km OSO de Nemours, mais sur la petite D 98, et doublée à l’ouest par le hameau de Verteau; église inscrite; sa population est stable depuis 1968, nettement au-dessous des 350 hab. des années 1890. Garentreville (100 Garentrevillois, 635 ha) forme la pointe sud-ouest du canton, 12 km OSO du chef-lieu sur la même route, qui mène à Puiseaux (Loiret). De 200 hab. en 1840, sa population était descendue jusqu’à 74 en 1982.

Darvault (800 Darvaultois, 783 ha dont 300 de bois) est à 4 km à l’est de Nemours sur la route de Montereau (D 403). Elle a été détachée de Montcourt-Fromonville en 1913, avec 280 hab., et sa population augmente lentement depuis. Le village est au pied du talus du plateau du calcaire de Beauce, qui porte la forêt domaniale de Nanteau. Son finage se tient entre le tracé de l’A 6 à l’ouest et le cours du Lunain à l’est. Sa moitié méridionale est dans bois de Darvault, partie septentrionale de la forêt domaniale. Elle a quelques ateliers dont une robinetterie (Friatec, 35 sal.). Poligny (840 Polinois, 2 734 ha dont 1 501 de bois) est à 7 km SSE de Nemours; constructions Boyer (130 sal.). Son finage assez étendu est principalement occupé par la forêt domaniale de Nanteau, où sont une «mer de Sable» et d’anciennes carrières, et que traverse l’A 6. De celle-ci se détache au sud de la commune l’A 77 vers Montargis. Rosier et Bouchereau sont deux hameaux au sud-est du finage; Portonville, face à Bagneaux au nord-ouest, est en partie dans la commune, dont la limite occidentale suit le pied du plateau le long du Loing. Le bois des Palis est classé en espace naturel sensible sur 75 ha. Poligny avait 620 hab. en 1954 et croît lentement.

À l’est du canton, trois communes s’alignent sur la vallée du Lunain. Nanteau-sur-Lunain (690 Nantelliens, 1 325 ha dont 740 de bois) est à 15 km ESE de Nemours au fond de la vallée du Lunain. Au nord-est, où le plateau monte à 146 m, est le site mégalithique du menhir de Pierre-Fitte. Le plateau à l’ouest du Lunain est couvert par la forêt de Nanteau, dont la partie domaniale est de 866 ha. Villeneuve et le Bouloy sont deux petits hameaux à l’orée du bois, au sud du village. La commune n’avait pas 400 ha. entre 1962 et 1975, et croît depuis.

Treuzy-Lévelay (450 Velytreuziens, 1 410 ha dont 622 de bois), 11 km à l’est du chef-lieu, est formé par la réunion de quatre hameaux: Treuzy au nord sur une butte dominant la rive droite du Lunain, qui conserve une église inscrite; Bezanleu à l’est avec une ancienne tuilerie du 19e s. (inscrite); le village-rue de Lévelay au sud; Launoy à l’ouest avec un moulin, sur la rive gauche du Lunain, au-delà duquel le finage s’étend sur le plateau entre Loing et Lunain et englobe la ferme du Mont Brun. Le centre administratif a été transféré en 1903 de Treuzy à Lévelay, plus peuplée, et le nom de Treuzy a pris alors sa forme actuelle. La commune n’avait que 220 hab. dans les années 1960.

Nonville (620 Nonvillois, 1 143 ha dont 284 de bois) est à 7 km à l’est de Nemours sur la route de Montereau, sur la rive gauche du Lunain; château de la Nozaie au village, avec parc (19e-20e s.); le hameau du Landy est un peu en aval; la commune a naguère fourni un peu de pétrole. Elle avait seulement 260 hab. de 1954 à 1970.

Montcourt-Fromonville est au nord du chef-lieu sur la rive droite du Loing. La Genevraye (650 Genevriens, 1 316 ha dont 381 de bois) est à l’angle nord-est du canton, sur le flanc droit de la vallée du Loing, qui a ici une direction SO-NE; elle s’orne d’une église classée du 13e s., du château de Berville (17e et 19e s. avec parc) et du château de la Tour entre le canal et le Loing; négoce de vaisselle et sanitaire Daugeron (Adisco, 50 sal.). L’urbanisation de Cugny est à l’est dans les bois au bord du Lunain, lequel conflue avec le Loing à l’angle NE de la commune; Cugny est un ancien hameau agricole, devenu le site d’une usine d’explosifs, fermée en 1987; ses pavillons d’habitation, construits vers 1926 et qui appartiennent encore à la Société nationale des poudres et explosifs (Snpe), sont loués à de nouveaux résidants. La Genevraye avait 250 hab. en 1886, 400 en 1906 et 630 en 1954; descendue à 510 hab. en 1975 et 1982, sa population remonte.

Grez-sur-Loing (1 400 hab., 297 ha dont 667 de bois) est à 6 km au nord de Nemours, sur le rebord gauche de la vallée du Loing et sur la N 7; «village de charme», elle se signale par son église classée, un ancien donjon (12e s.) du château royal ruiné, un pont des 13e et 17e s., un musée municipal; petit train touristique des anciennes sablières (le Tacot des Lacs) et plusieurs plans d’eau. Son finage est boisé à l’ouest, où il contient une bonne part du bois de la Commanderie, que traverse au sud-ouest l’A 6 (péage à l’extrême sud à la limite de la commune de Nemours), et comporte au sud et à l’est du village une partie de la plaine du Loing, riche en étangs de gravières. Au sud près du Loing, sont le hameau et ruines du château d’Hulay; quelques caves subsistent d’une ancienne commanderie de templiers. La commune accueille les plastiques Boulay (70 sal.), le négoce de fleurs JDP (Jardins de Provence, 40 sal.). Elle s’est nommée Grès-en-Gâtinais avant la Révolution, Grez ensuite, et a précisé son nom en 1892; elle avait 630 hab. en 1954 et croît depuis la dernière guerre.