Ouvéa

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OUVÉA

île et commune de Nouvelle-Calédonie dans la province des Loyauté au nord de l’archipel, par 20°30’S et 166°30’E. D’une superficie de 13 210 ha entièrement en terres coutumières seulement (aire Iaaï), elle a une forme très curieuse, en arc étiré sur plus de 50 km N-S, pour une largeur qui peut descendre à 40 m seulement. C’est qu’elle représente la partie orientale et la plus haute d’un très vaste atoll triangulaire de 50 km de diamètre, basculé vers l’ouest et dont l’altitude maximale est de 46 m. Les écueils et une vingtaine d’îlots espacés de la barrière corallienne submergée formant les Pléiades du Nord et les Pléiades du Sud, s’avancent en pointe vers l’ouest, encadrant la passe Anemata. L’ensemble fait partie du site Unesco des Lagons de Nouvelle-Calédonie.

Ouvéa proprement dite est Iaaï pour les autochtones, qui parlent la langue iaaï, et elle est divisée en trois districts coutumiers où vivent vingt tribus. Son nom actuel lui aurait été donné par des immigrés polynésiens venus au 18e siècle de Wallis, où se trouve une autre île Ouvéa; le mot signifierait «île lointaine». Elle abonde en cocotiers, dont on extrait le coprah. La commune dispose d’un collège catholique et un évangéliste (430 élèves ensemble), et une antenne de lycée professionnel public (60 élèves), et 700 élèves dans ses douze écoles primaires; elle a aussi une maison familiale rurale.

Le chef-lieu, Fayaoué, est au bord du lagon, donc sur la côte sous le vent, vers le sud de l’île. L’aérodrome (NWWV/UVE) est proche, à Ouloup (ou Hulup); il a une piste bitumée de 1 100 m et enregistre plus de 60 000 passagers par an (1 800 mouvements). Ouloup a également le centre médical. L’île a ici jusqu’à 5 km de large et cache plusieurs grottes, dont celle de Kong Hulup. Le district coutumier de Fayaoué réunit 11 tribus et 2 000 personnes, le bourg de Fayaoué réunissant 600 hab. de quatre tribus très voisines. Toutefois, la principale tribu en nombre est celle de Wadrilla (400 hab.), qui est à 7 km au nord du chef-lieu, abrite une antenne de la Province et la mairie d’Ouvéa, ainsi qu’une huilerie de coprah et une usine de dessalement de l’eau de mer.

Un peu au sud de Fayaoué, les petits villages de Lekine (ou Lekiny) et de Fayawa (Faiava) sont proches des falaises de Lekine qui dominent le lagon. Au-delà, l’ancienne île de Mouli (ou Mouly), qui a 8 km de long, est reliée par un pont depuis 1984; le village de Mouli possède un dispensaire, l’hôtel Paradis et des ateliers de fibre de coco et de savon de coprah; la route va jusqu’à la pointe de Mouli, à 18 km au sud-ouest de Fayaoué. Ces trois villages abritent les trois tribus du district de Mouli, soit 650 hab., dont près de 400 pour celle de Mouli.

Au nord de Wadrilla commence un très étroit cordon, suivi néanmoins par la route et qui accueille du côté du lagon la jetée du port d’Ouvéa. Il s’y est formé le trou de Hahawa, une curiosité de l’île. Ce môle mène au nord de l’île, dont le village principal est Saint-Joseph (à 25 km de Fayaoué) et qui se termine au cap Rossel. Le district coutumier de Saint-Joseph a quatre tribus et 800 habitants. La plage de Saint-Joseph et le Trou aux Tortues sont des sites appréciés; un dispensaire fonctionne à Saint-Joseph.

Le reste de cette partie septentrionale est fait de brousse et de grottes très surveillées par le droit coutumier. Peuplé d’environ 500 habitants, il comporte les deux districts coutumiers (chefferies) d’Imwéné et Bazit, répartis entre les tribus de Wénéky et de Gossanah. C’est à la grotte de Gossanah (Goosana), à l’est de Saint-Joseph, qu’eut lieu le dramatique assaut du 5 mai 1988, juste avant les élections présidentielles en France, qui se solda par 21 morts.

La commune d’Ouvéa avait 2 200 hab. 1956, 2 800 en 1976 et 1983, et sa population a augmenté ensuite, atteignant 4 400 hab. en 2004, dont 98% de Mélanésiens. Ce nombre monte à 7 400 avec la population comptée à part, relevant pour l’essentiel du statut coutumier. Sur 660 «établissements», la statistique en compte 120 dans la pêche et 70 dans l’agriculture, 270 dans les services publics. L’île a plusieurs dispensaires, une salle omnisports, une banque mais pas de supermarché ni de supérette.