Plaine Orientale

la plus grande plaine de Corse, qui longe tout le littoral de Bastia à Solenzara; on la réduit parfois à la plaine d’Aléria (piaddia d’Aleria), qui s’arrêterait à la hauteur de San-Nicolao, pour en distinguer au nord la plaine de Marana (ou Marane). Abandonnée après les invasions barbares et les attaques barbaresques, elle est longtemps restée paludéenne en raison des étangs, eux-mêmes indices d’un colmatage incomplet du littoral par les alluvions des torrents.

Elle a bénéficié d’un assainissement radical par l’armée états-unienne en 1945, par diffusion générale d’un mélange de DDT et de pétrole, éradiquant les moustiques. À partir de 1957, la Somivac (Société pour la mise en valeur de la Corse), l’une des grandes compagnies d’aménagement régional alors mises en place par le gouvernement français, a procédé à des défrichements, installé un réseau d’irrigation alimenté par toute une série de lacs de barrage, créé des lots agricoles et des lotissements de maisons, proposant à des agriculteurs corses, et de plus en plus à des rapatriés d’Afrique du Nord, des concessions orientées vers l’arboriculture fruitière (agrumes surtout) et la viticulture. Une station de recherche installée à San Giuliano coordonnait les innovations.

De là, la Corse a pu se donner quelques spécialités, surtout dans les clémentines et les kiwis, mais a moins réussi dans le vignoble de masse, peu à peu abandonné. Il n’est resté qu’une partie des 12 000 rapatriés installés après 1962, mais le paysage de la plaine n’en a pas moins été profondément changé, même si depuis quelques années la friche a pu regagner du terrain. Sur la ligne de côte, les équipements touristiques sont peu spectaculaires mais nombreux; les hébergements sont surtout de camps de toile et de villages de vacances, et orientés vers la «consommation» intensive de sable et de soleil, assortie d’une touche insistante de naturisme; les estivants du Nord de l’Europe y sont nombreux. Quelques entreprises d’aquaculture commencent à s’intéresser aux étangs.

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