Rhin (le)

fleuve européen longeant l’Alsace sur tout son parcours le long de la frontière de la France, sur 188 km d’un cours qui atteint au total 1 320 km. Alimenté par les pluies et la fonte des neiges, il roule en moyenne 1 000 m3/s à Bâle (740 en janvier-février, 1 750 en juin-juillet). Les abords du Rhin sont restés longtemps un ried humide et boisé. Le peuplement y a procédé par «îles», les villages pâtissant encore au 17e et au 18e s. des inondations et des fièvres des marais, avant les travaux de régularisation. Ceux-ci ont été actifs des années 1820 (1840 pour la partie alsacienne) à 1875, complétés par des épis noyés à la fin du 19e s.; il en est résulté une vitesse accrue du courant et un enfoncement du lit, incisant notamment la barre rocheuse d’Istein à la hauteur de Kembs, ce qui rendait la navigation dangereuse.

L’idée d’un canal latéral s’est alors imposée; les premiers travaux ont été entrepris après 1920; le barrage de Kembs (1928) en a été le premier grand ouvrage. La dernière guerre a interrompu le chantier et amené à modifier le dispositif: au canal continu (entre Kembs et Neuf-Brisach) a succédé en aval une série de biefs de dérivation (Marckholsheim, Rhinau, Gerstein, Strasbourg); puis, en aval de Strasbourg, deux barrages directement sur le fleuve, sans bief (Gambsheim et Iffezheim) mais évidemment avec écluses.

Ces travaux ont permis d’équiper des ports et des parcs industriels, un chapelet de centrales hydroélectriques (puissance totale 1 400 MW), plus une centrale nucléaire à Fessenheim (1 800 MW), susceptibles de fournir ensemble 20 000 GWh/an. Le trafic du port de Strasbourg est d’environ 10 Mt/an, à quoi s’ajoutent Mulhouse (2,4 Mt) et Neuf-Brisach (1 Mt). Les parties rurales restent assez vides, mais l’on s’y inquiète de l’extension des gravières. Deux nouvelles traversées autoroutières ont été aménagées au droit de Strasbourg (pont Pflimlin) et de Mulhouse (sur le barrage d’Ottmarsheim), reliées au grand axe autoroutier badois.

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