Roussillon (le)

contrée de plaine autour de Perpignan, au pied des reliefs des Pyrénées et des Corbières, entre les verrous de Salses au nord et du Perthus au sud. Son nom vient de l’antique Ruscinio, qui fut le premier site de Perpignan, légèrement au nord-est de la ville actuelle, et où subsistent les restes du château de Roussillon. Néanmoins sa limite du côté occidental prête à discussion car elle donne sur l’escalier des Aspres, qui vont de basses terrasses caillouteuses en hauts plans taillés sur la bordure du massif ancien du Canigou.

L’idée de Roussillon est donc surtout attachée à une plaine fertile, huerta méditerranéenne bien cultivée et très urbanisée, largement ouverte sur la mer par un ensemble balnéaire très habité et fréquenté, ouverte aussi à l’ouest sur les belles vallées du Conflent et du Vallespir et dominée par la silhouette familière et quasi sacrée du Canigou. Dans le détail, la plaine se divise en parties cultivées et irriguées (ribéral), de parties basses encore un peu salées autour des étangs (salanque), voire très salées (salobre), de terrasses caillouteuses à vignobles, de basses terres correspondant à d’anciens étangs asséchés, de longues plages submergées par l’urbanisation balnéaire. La plaine est le résultat d’un actif comblement d’un fossé tectonique au pied du Canigou et des Albères, bourré par les abondantes alluvions caillouteuses apportées par la Têt et le Tech et arrachées à la montagne par la conjonction de fortes pentes et d’un climat aux pluies agressives. Des séries de canaux parallèles aux deux fleuves ont contribué à l’irrigation, et même jadis à la navigation; leur entretien pose quelques problèmes, et certaines parties de la plaine ne sont pas à l’abri d’inondations.

C’est donc à tort que le nom de Roussillon avait été associé à Languedoc dans le nom d’une région française d’avant 2015: cette association laissait supposer qu’on désignait par Roussillon l’ensemble des Pyrénées-Orientales, ou au moins de la Catalogne du Nord selon d’autres désignations. Mais la Cerdagne, le Capcir ou même le Conflent n’ont jamais été en Roussillon. Le nom figure à plus juste titre dans celui de deux communautés de communes de la plaine, Roussillon-Conflent et Sud Roussillon.

Les AOC viticoles roussillon ont été définies en 1977. On distingue deux classes. Les côtes-du-roussillon portent sur 4 400 ha et sont en rouge, rosé ou blanc; les principaux cépages sont le carignan, le grenache noir, le mourvèdre et la syrah pour les rouges. Les côtes-du-roussillon-villages sont exclusivement en vin rouge; la vinification est plus exigeante et le vignoble plus réduit: 2 000 ha sur 32 communes; en outre, 4 appellations communales ajoutent à la hiérarchie: Caramany, Lesquerdes, Latour-de-France, Tautavel. Les vins doux naturels du Roussillon comptent les 7 appellations maury, collioure, banyuls, roussillon et grand-roussillon, rivesaltes et muscat de rivesaltes.

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