Saint-Gervais-les-Bains

(5 730 Saint-Gervolains, 6 363 ha dont 1 680 de bois) est un ancien chef-lieu de canton de Haute-Savoie dans l’arrondissement de Bonneville, 42 km au SE de Bonneville, dans la CC du Pays du Mont-Blanc. Le village ancien, à 850 m, est un peu à l’écart et au-dessus de la vallée de l’Arve, dans le grand berceau au fond duquel coule en gorge le Bon Nant, sur le versant de rive droite de celui-ci; un vieux pont dit du Diable domine le torrent de 50 m et permet à la route de Megève de passer sur la rive gauche. La deuxième agglomération, et la première à avoir grandi, est au contraire plus bas, au pied du versant gauche de l’Arve: Le Fayet, face à Passy, y réunit la gare, l’accès autoroutier et l’établissement thermal. Le train y est parvenu en 1898 et la voie normale y a été prolongée par le chemin de fer à voie étroite qui file vers Chamonix et la Suisse. De là part aussi, depuis 1904, le très apprécié chemin de fer à crémaillère, dit Tramway du Mont-Blanc (TMB, 35 sal.), qui monte dans la commune jusqu’au Nid d’Aigle, à 2 386 m; il a été électrifié en 1957. L’autoroute, arrivée en 1976, y passe le relais à la route de Chamonix (N205).

Les thermes datent de 1806 et exploitent une eau qui sort à 32 °C, très minéralisée; ils ont permis à Saint-Gervais de se nommer «les Bains» dès 1867. Entièrement détruits par la catastrophe de 1892, due à une puissante coulée de boue provoquée par l’éclatement d’une poche d’eau sous le glacier de Bionnassay, ils ont été vite reconstruits et ont profité de l’arrivée du chemin de fer; mais ils ont dû fermer en 1930. C’est la mode des sports d’hiver qui a permis d’envisager leur réouverture et leur modernisation; l’établissement est entouré d’un beau parc de 10 ha et emploie 45 personnes; il s’accompagne d’un casino du groupe Tranchant (25 sal.). Le reste de l’hôtellerie s’est déplacé vers l’ancien village, devenu un gros bourg. Outre qu’il donne accès à la station des Contamines, il a une gare du Tramway et le départ de la télécabine du Bettex, qui grimpe au mont d’Arbois.

Le territoire communal comprend en effet deux parties très inégales. La plus petite, au SO du bourg, assez étroite, va jusqu’au mont Joux (1 964 m) et au mont d’Arbois (1 839 m), donc au domaine skiable de Megève; de petites routes montent en lacets au hameau du Bettex, équipé pour le ski alpin en connexion avec Megève. Depuis 1973, l’ancienne commune de Saint-Nicolas-de-Véroce a été intégrée par Saint-Gervais; elle occupe une haute croupe sur le versant gauche du Bon Nant, et a également reçu sa station de ski; l’église du 18e s. a de belles coupoles très peintes et un trésor; plusieurs chapelles se visitent.

À l’est du Bon Nant, le territoire communal est plus étendu: il monte jusqu’au Dôme du Gouter (4 304 m) dans le massif du Mont-Blanc. Deux vallées affluentes vont, la plus méridionale au glacier du Miage, accessible par les refuges Durier et du Plan Glacier; l’autre, au glacier de Bionnassay, encadré par l’Aiguille de Bionnassay (4 052 m), le Dôme du Goûter et l’Aiguille du Goûter (3 863 m); refuges de Tête Rousse et du Goûter. Le Tramway du Mont-Blanc facilite considérablement l’accès de ces altitudes. Au-dessus du bourg de Saint-Gervais à l’est, les pentes du Prarion (1 967 m) ont été équipées d’une station de ski, reliée à celle des Houches; hôtel-refuge, panoramas de la Tête de Charme (1 870 m) et du col de Voza (1 657 m, halte du tramway). Au total, les trois domaines skiables de Saint-Gervais proposent 49 pistes et 25 remontées mécaniques, plus le Tramway. Les remontées du Bettex-Mont-d’Arbois emploient 75 salariés, la Compagnie du Tramway du Mont-Blanc une vingtaine.

Enfin, Saint-Gervais dispose, à la pointe sud de la commune de Chamonix, d’une petite enclave sur le flanc sud du Mont Blanc, qui permet à Saint-Gervais de s’attribuer le Mont, à moitié avec Chamonix. La population de la commune, qui atteignait 1 850 hab. en 1961, est passée à 2 000 en 1901, 4 200 en 1954, mais n’a augmenté que de 340 hab. depuis 1999. Saint-Gervais a aussi 6 000 résidences secondaires (67% des logements). Un lycée privé est ouvert au Fayet; la commune a aussi un collège privé et un institut médico-éducatif.

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