Sainte-Avoie

7 500 hab., 21 ha, quartier de Paris dans le 3e arrondissement entre le boulevard de Sébastopol et la rue des Archives, la rue Rambuteau au sud, ouverte au 19e s., et la rue des Gravilliers au nord. Il est traversé du sud au nord par la rue Beaubourg. Il contient le théâtre Molière (950 places) et la Maison de la Poésie. Tout un ensemble de galeries et d’impasses quadrille le quartier au sud-ouest près du Centre Pompidou. C’est le «quartier de l’Horloge», réaménagé en même temps que l’ensemble Beaubourg, à la place d’anciens ateliers textiles, en ruelles pour piétons et immeubles de 6 à 7 étages; au centre, une grande horloge à automates (J. Monestier, 1979) montre un Défenseur du temps combattant les monstres. La rue Quincampoix, qui court sur 450 m de la rue des Lombards (4e arrondissement) à la rue aux Ours (3e), et portait déjà ce nom en 1210, y eut quelque célébrité, au temps où les épargnants frustrés assiégeaient la banque qu’y tenait le fameux Écossais John Law en 1720.

Le lycée d’enseignement industriel (bijouterie) Flamel, qui fait partie de l’ESAA Boulle, est au nord, ainsi que la maison de Nicolas Flamel, réputée la plus ancienne de Paris (1407), et l’hôtel d’Hallwyll réalisé par Claude-Nicolas Ledoux en 1765. Au sud-est sont un musée de la Poupée (30 000 visiteurs par an) et le musée d’art et d’histoire du Judaïsme, ouvert en 1998 et qui reçoit 90 000 personnes par an. Il voisine avec le jardin d’Anne-Frank; un projet d’espace vert est programmé impasse Berthaud.

Le quartier tire son nom d’un ancien couvent de religieuses créé en 1288 pour des veuves pauvres, passé ensuite aux ursulines, fermé en 1790 et détruit par le percement de la rue Rambuteau en 1838. Son existence est rappelée par une ancienne rue Sainte-Avoie, devenue un simple passage entre les rues du Temple et Rambuteau. On trouve parfois mais à tort la forme Saint-Avoye: selon la légende, sainte Avoie était l’une des Onze Vierges Martyres, dites aussi Onze Mille Vierges, compagnes de sainte Ursule, quelque part aux temps des invasions barbares. Une partie de la rue Beaubourg, à la traversée du quartier, se nomma jadis rue Trousse-Nonain, euphémisée ensuite en Transnonain; c’est là qu’en avril 1834 eut lieu le massacre d’une maison d’ouvriers insurgés, ordonné par Thiers; Honoré Daumier peignit à ce sujet un chef-d’œuvre de grand retentissement, intitulé Le Massacre de la rue Transnonain; le nom de la rue disparut en 1851, par intégration à celui de Beaubourg…