Sinnamary

(2 900 hab., 134 000 ha) est une commune de la Guyane sur le littoral à l’ouest de Kourou dans la CC des Savanes. Le bourg de Sinnamary est à 61 km au NO de Kourou, près de la côte, au débouché du fleuve Sinnamary, que traverse la N1. Il dispose d’une école et d’un dispensaire, un collège public, quelques artisans ébénistes. La commune a équipé un nouveau petit port de pêche en mer. La population évolue peu: 2 800 hab. en 1999, 3 400 en 1990.

Le territoire communal comprend une cinquantaine de kilomètres de côte de part et d’autre de l’estuaire, que la dérive littorale incline fortement vers l’ouest sous la pointe des Palétuviers; au nord-ouest, les marais (ou pripris) de Yiyi, qui débordent en partie sur la commune voisine d’Iracoubo, forment une zone d’intérêt écologique (znieff) avec réserve de 6 819 ha sous l’autorité du Conservatoire du littoral, qui y possède 9 858 ha, y a installé une Maison de la nature, tracé des sentiers de découverte et confié la gestion des pripris à la Sépanguy (Société d’étude, de protection et d’aménagement de la nature en Guyane).

Le territoire s’étend sur 56 km du nord au sud, jusqu’au parallèle 5°N, mais ne dépasse pas une quinzaine de kilomètres de large dans sa partie centrale à la hauteur de la montagne Tortue et de la montagne Chapeau. Vers l’est, dans le périmètre du Centre spatial de Guyane dont la limite suit les méandres du fleuve, le CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) dispose de 5 000 ha de forêt dans sa station de recherche de Paracou et, tout à côté d’une station de recherche et d’expérimentation agricole à la pointe Combi au bord du fleuve.

La vallée du Sinnamary sert d’axe sud-nord à la commune, et elle est barrée au sud par le barrage du Petit Saut. Celui-ci a été hâtivement et puissamment édifié en 200 jours grâce à l’emploi de béton compacté au rouleau, mais les travaux ont duré de 1989 à 1994: il s’agissait de faire face aux besoins en énergie du département, fortement accrus par la demande de la base de Kourou, qui est à une quarantaine de kilomètres en ligne directe. Le barrage-poids rectiligne, de 45 m de haut et 740 de long, retient les eaux du Sinnamary, issues d’un bassin-versant de 5 927 km2. Le lac de barrage, qui est principalement dans la commune de Saint-Élie, s’étend sur 40 000 ha dont 31 000 ha d’eau libre — ce qui en fait le plus grand de France — et stocke 3,5 milliards de mètres cubes; la centrale compte 4 unités de 29 MW, pouvant fournir 560 GWh par an. Toutefois, les valeurs optimales ne sont pas atteintes: les pluies ont manqué dans les dernières années, et des problèmes sont venus des conditions mêmes de la mise en eau; en effet, le temps manquant et le chantier étant immense, on n’a pas défriché la forêt engloutie; la décomposition rapide des bois a entraîné des formes d’asphyxie et il a fallu compléter le barrage par un dispositif de remous qui lui ôte de la hauteur de chute, et 15% de la puissance potentielle.

L’accès au lac de barrage est limité, ce qui n’a pas empêché la découverte d’un site d’orpaillage clandestin au nord-est, sous la montagne Plomb. Entre le lac et la bande côtière, s’interposent les zones d’intérêt écologique (znieff) de la crique Vénus (5 819 ha), de la forêt de Paracou (4 777 ha) et de la forêt de la Piste de Saint-Élie (2 117 ha). Sinnamary possède sur le littoral les zones d’intérêt écologique (znieff) des savanes, des battures et de la côte et des marais de Malmanoury (500, 242 ha et 11 942 ha) avec des vasières à mangroves bordées de dalles rocheuses; plus, au nord-ouest, les mangroves de la Counamama et du Sinnamary (14 108 ha) et la savane de Corossony (933 ha). EDF déclare 60 sal., l’Hôtel du Fleuve 30.

Le Sinnamary est un fleuve au centre de la Guyane, long de 260 km pour un bassin de 6 500 km2 et aboutissant à l’océan un peu à l’ouest de Kourou; sa source est à la pointe sud de la commune de Sinnamary, un peu au sud du parallèle 4°N; il alimente le grand réservoir de Petit Saut; son débit moyen mesuré est de 230 m3/s à Petit Saut.

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