Strasbourg

(287 530 Strasbourgeois, 7 826 ha dont 1 250 de bois, est la principale ville d’Alsace et le chef-lieu de la région du Grand Est. Partie d’un castrum romain dénommé Argentorate, la ville a été appelée vers 410 Strateburgo (le fort de la route). Elle reste célèbre comme lieu du Serment de 842, premier texte européen transcrit en langues de tous les jours. Quasi-république en 1262, elle fut une ville libre impériale, dominée par les bourgeois et les corporations. Première ville d’Alsace dès cette époque, elle eut à affronter la Décapole, mais sut tisser des liens utiles avec les grands marchands de Bavière et de Thuringe. Elle adopta la religion réformée en 1529 et ne devint française qu’en 1681.

Déjà puissante alors, et doublant sa population entre 1870 (env. 90 000 hab.) et 1914 (180 000 env.), époque où elle a reçu de considérables investissements du pouvoir allemand, Strasbourg est devenue depuis l’une des plus grandes métropoles régionales, dotée d’une dimension internationale assez exceptionnelle en France. Le Conseil de l’Europe s’y est installé dès 1949, le Parlement européen en 1958. L’équipement hôtelier (plus de cent hôtels, 6 000 chambres) est en proportion de ces fonctions et le tramway a ajouté au prestige de la ville. La population de la commune était de 200 000 en 1954, 254 000 en 1975, et elle continue à croître; elle a gagné environ 20 000 hab. depuis 1999.

Le centre de la ville tient dans une grande ellipse formée par les bras de l’Ill aménagés, nommée la Grande Île et qui a été inscrite au Patrimoine mondial de l’humanité. Au sud-est se trouve la cité ancienne, qui a succédé à la ville romaine dont on retrouve la trace dans l’étroit et régulier quadrillage de rues autour de la place Gutenberg. La célèbre cathédrale de grès (commencée en 1015 et continuée jusqu’au 15e s.) et le palais Rohan (18e s.) trônent dans cet hypercentre, la place Kléber y organise les échanges. De nombreuses maisons à colombage ajoutent à son charme, comme la maison Kammerzell, ainsi que d’anciens hôtels particuliers du 16e au 18e s. Vers l’ouest, quatre petits bras parallèles de l’Ill forment le quartier très visité de la Petite-France, où subsistent des ponts couverts; son nom viendrait du «mal français», nom ancien des maladies vénériennes d’un non moins ancien «bas quartier». La partie septentrionale et orientale de la Grande Île est la «ville allemande», plus solennelle, quartier bourgeois et du pouvoir où se trouvent, sur la longue place de Broglie, l’hôtel de ville et l’opéra du Rhin.

De là on passe, outre-Ill, à la place de la République avec le palais du Rhin, le théâtre et la bibliothèque nationale et, à l’est, le Palais universitaire, représentatifs de l’époque allemande; puis, encore plus au NE, au croisement de l’Ill et du canal de la Marne au Rhin, à l’énorme ensemble formé par le palais de l’Europe, le Parlement européen, le palais des Droits de l’Homme et le parc de l’Orangerie où se trouvent le célèbre restaurant Buerchiesel (Westermann), le palais de la Musique et des Congrès et le Parc des expositions. À l’est sont les installations du port autonome avec l’ancienne citadelle et le Naviscope, un pousseur du Rhin transformé en musée. Le nouveau Jardin des Deux Rives au sud du pont de Kehl, relié par passerelle à son jumeau de Kehl, se veut un symbole de la coopération internationale. À l’opposé, côté ouest, les grands repères sont la gare et le récent musée d’art moderne et contemporain.

Le ban communal s’étire le long du Rhin sur 16 km, et sur 8 km perpendiculairement, englobant les quartiers de Cronenbourg et de Hautepierre à l’ouest, ce dernier particulièrement marqué par les difficultés sociales. Il contient au nord-est la forêt, le château et le faubourg de la Robertsau, et au sud les faubourgs de Saint-Urbain, Neudorf et Meinau, puis Neuhof et Stockfeld, les nouvelles darses du port du Rhin et la base nautique, le Polygone ainsi que l’ancien aéroport de Neuhof, des hôpitaux et une grande zone industrielle. Le territoire communal va loin vers le sud, où il atteint la limite d’Eschau en englobant le fort Hoche. Au sud-ouest, la commune contient les quartiers de Montagne Verte, Gliesberg, Murhof et Elsau. À l’ouest, il se déploie dans les grands quartiers de Kœnigshoffen, Hautepierre et Cronenbourg. En revanche, il est plus limité vers le nord, où l’on passe vite au ban de Schiltigheim.

En vue d’améliorer l’exercice de la démocratie locale et de favoriser la vie citoyenne, la commune de Strasbourg a été divisée en dix quartiers, qui correspondaient à peu près aux cantons; puis en quinze; mais les données récentes font état d’une division en 28 quartiers. Des «zones franches urbaines» ont été délimitées à Hautepierre et aux Cités de Neuhof et la commune ne compte pas moins de treize «quartiers prioritaires». Cinq autres sont dans des communes proches. L’agglomération proprement dite prolonge la commune dans toutes les directions, de La Wantzenau au nord à Plobsheim au sud (24 km); sa périphérie reste marquée par une douzaine de forts, édifiés par la puissance allemande dans les années 1870 et renforcés jusqu’en 1910, puis rebaptisés après 1918 au nom de généraux français.

Grand centre universitaire, Strasbourg fait également figure de foyer culturel, célèbre par ses musées et bibliothèques comme par ses théâtres et orchestres, et a reçu un élément décentralisé de l’Ecole nationale d’administration (ENA) dans une ancienne prison, puis l’ensemble de l’ENA, transformée en INSP (Institut National du Service Public) au 1er janvier 2022. . La ville avait trois universités, qui se sont regoupées en 2009. La nouvelle Université de Strasbourg a 57 000 étudiants, dont 11 000 étrangers; 32% sont en sciences humaines, 25 en droit et économie, 22 en sciences, 18 en médecine. Elle compte 2 800 enseignants et 2 300 employés elle accueille en outre 2 000 chercheurs et techniciens des organismes de recherche associés. Elle offre un panorama très complet de formations, à quoi s’ajoutent des écoles d’ingénieurs, dont l’ENGEES (École nationale du génie de l’eau et de l’environnement), l’ECPM (École européenne de chimie, polymères et matériaux), et l’ENSAIS (École nationale supérieure des arts et industries de Strasbourg), l’ENSPS (École nationale supérieure de physique de Strasbourg), l’INSA (Institut national des sciences appliquées), l’ESBS (École supérieure de biotechnologie de Strasbourg), l’EOST (École et observatoire des sciences de la Terre) plus un Institut des Hautes études européennes, un Institut de traducteurs-interprètes, un Centre de formation au journalisme, école et institut supérieur de Commerce, écoles d’architecture et des arts décoratifs; les IUT sont à Schiltigheim et Illkirch-Graffenstaden.

Strasbourg est réputée aussi pour ses services de santé. L’hôpital civil du centre-ville dispose de 1 200 lits, le centre hospitalier de Hautepierre de 920 lits, l’hôpital gériatrique de la Robertsau de 400 lits et une dizaine de cliniques en totalisent 1 200. L’Établissement français du sang a 230 salariés, la clinique de l’Orangerie 350 (200 lits); le centre Paul Strauss a 220 lits. La ville est à la tête d’un pôle de compétitivité Innovations thérapeutiques et d’un pôle Alsace Biovalley.

La vie culturelle est des plus actives, et bénéficie d’équipements et d’animateurs de qualité: opéra, théâtre, musique classique et musiques contemporaines, arts plastiques, bibliothèques; de nombreux festivals contribuent à la réputation de la ville, notamment en musique. Strasbourg propose une douzaine de musées, dont le musée d’Art moderne, le musée Alsacien, les musées des Arts décoratifs, le musée archéologique, le musée des Beaux-Arts, le musée de l’Œuvre Notre-Dame, le musée zoologique, le Planétarium de l’Observatoire au jardin botanique, le musée Tomi Ungerer.

Le port est le deuxième port fluvial de France, après l’ensemble des ports de Paris, manipulant environ 10 Mt/an et employant 12 000 personnes, tandis que les bateaux-omnibus véhiculent 700 000 passagers annuellement. L’aéroport (à Entzheim) a un trafic d’environ 1 300 000 voyageurs par an, mais souffre de l’ouverture de la ligne du TGV Paris-Est qui, depuis 2007, met Strasbourg à 2h20 de Paris- gare de l’Est, du moins dans les meilleures conditions.

Si la fonction de services l’emporte largement dans l’emploi, Strasbourg n’en a pas moins une solide base industrielle. À s’en tenir aux établissements de plus de 100 salariés de la commune, le bilan est impressionnant quoique assez mobile et sans très grandes unités. S’y distinguent les boîtes de vitesses automatiques Punch Powerglide (760 sal., groupe belge, auparavant à General Motors), la métallerie NLMK (140 sal.), les engrenages Timken (130 sal.), les équipements d’automobiles Adent Strasbourg (190 sal.) et Adent Seating (250), les matériels électriques Legrand (330 sal.); mais l’ancienne société des Forges de Strasbourg (Strafor) spécialiste du mobilier métallique a été vendue à l’états-unien Steelcase qui n’a plus de production à Strasbourg. Dans d’autres domaines, laboratoires Polypeptide (120 sal.), les cosmétiques Cosmeurop (200 sal.); les papiers et cartons Ble Paper (150 sal.), les plastiques Soprema (220 sal.), les Dernières Nouvelles d’Alsace (quotidien, 450 sal.), plus la société de portage associée (1 780 sal.); étanchéification Soprema (250 sal.), constructions Bouygues (160 sal.), installations électriques Sermes (200 sal.); conditionnement Sistra (110 sal.); récupération Schroll (150 sal.) et Envie (100 sal.).

L’agro-alimentaire est bien représenté la chocolaterie CPK du groupe Mondelez (160 sal.), les levures Lesaffre (200 sal.) et les produits alimentaires Lesaffre Culinary (105 sal.), la meunerie des Moulins Advans (120 sal.), les desserts du Dr Oetker (ex-Ancel, 160 sal.), les Escargots d’Alsace (Escal, 150 sal.), les viandes Kirn (180 sal.).

Dans le tertiaire, les principaux domaines sont la banque et les assurances: Crédit Mutuel (630 sal.), Banque Populaire (370 sal.), Caisse d’Épargne (400 sal.), CIC Est (250 sal.), Société Générale (180 sal.), CFCAL (120 sal.), Banque de France (110 sal.); assurances et conseils MMA (430 sal.), Allianz (350, 160 et 140 sal.), Roederer (180 sal.), Axa (280 et 120 sal.), AFI Esca (130 sal.); services informatiques Euro Info Développement (730 sal.), Woss Witron (allemand, 220 sal.); formation Pigier (100 sal.).

Le commerce s’affiche par l’hypermarché Auchan (430 sal.), les bureaux et la logistique du groupe Lidl (350 sal.), les Galeries Lafayette (250 sal.), Ikea (260 sal.), Leclerc (140 sal.), les magasins d’habillement du groupe irlandais Primark (500 sal.). S’y ajoutent de gros négoces: alcootests et filtres Draeger (170 sal.), électroménager Eberhardt (180 sal.), habillement Puma (180 sal.), fruits et légumes Pomona (190 sal.) et SAPAM (120 sal.), matériaux Siehr (170 sal.), matériel électrique Willy Leissner (110 sal.) articles de sports Adidas (220 sal.) et LCS (300 sal.). Les transports et la logistique réunissent la Compagnie des Transports strasbourgeois (transports urbains, 1 580 sal., société d’économie mixte), la Compagnie des transports du Bas-Rhin (130 sal., autocars), Alsace Croisières (Croisieurope, transports fluviaux, 1 260 sal.), les transports Heppner (340 sal.), Rhenus (230 et 160 sal.), Dachser (120 sal.), Schenker (120 sal.), Bourgey-Montreuil (120 sal.); La Poste (460 sal.).

Dans les services aux entreprises et aux particuliers se signalent la distribution d’électricité Strasbourg Electricité Réseaux (560 sal.), Electricité de Strasbourg (310 sal.) et Energies de Strasbourg (ES, 220 sal.), de gaz GDS (220 sal.); gestion immobilière Habitation Moderne (200 sal.), Alsace Habitat (130 sal.), Foncia (100 sal.); nettoyages Sernet (750 sal.), Auport’unes (160 sal.); blanchisserie Elis (Pierrette TBA, 230 sal.); gardiennages Astuce (210 sal.), EPS (280 sal.), Valliance (150 sal.); aide à domicile A2micile (390, 210 et 130 sal.); travail temporaire Adecco (650 sal.), JV (150 sal.), Premio (150 sal.), Satis (140 sal.) Partnaire (110 sal.), Geny (110 sal.), Muwal (100 sal.); centres d’appel Euro Télé Service (270 sal.) et Blue link (190 sal.); restauration collective Compass (320 sal.); Strasbourg Événements (foires et salons, 110 sal.); France-Télévision (220 sal.), Nationale Radio (125 sal.).

L’arrondissement de Strasboug, révisé en 2015, a 500 5000 hab. pour seulement 33 communes et correspond exactement à la Métropole de Strasbourg, dénommée Eurométropole de Strasbourg. Strasbourg compte six nouveaux cantons, qui divisent la commune sans adjonction et ont de 40 600 à 59 300 hab., comptant ainsi à la fois le plus peuplé (Starsbourg-6) et le moins peuplé (Strasbourg-5) des nouveaux cantons du Bas-Rhin.

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