Tulle

(15 210 Tullistes, 2 444 ha dont 554 de bois) est la préfecture de la Corrèze. La ville étire ses maisons au fond de la vallée très encaissée de la Corrèze, sur plus de 3 km. Elle fut associée à l’origine à une abbaye, dont la cathédrale actuelle, surmontée d’un clocher de 73 m, était l’église; elle est flanquée d’un cloître du 13e s., et du musée de Tulle. Au nord, le vieux quartier de l’Enclos a conservé ses ruelles médiévales. L’autre monument principal est la belle maison de Loyac, qui date du 16e s.; l’ensemble fait une «ville de caractère». En aval de la ville, le site d’habitat et d’industrie s’élargit au vallon de la Céronne, qui vient du nord et débouche donc rive droite, où se trouve la Manufacture; la basse vallée de la Montane, qui vient de gauche, juste en face, se prolonge vers Laguenne. La gare est entre les deux confluents.

Bénéficiant de l’énergie hydraulique, Tulle reçut une manufacture d’armes pour la marine en 1690, qui devint royale en 1777, tout en développant l’artisanat de la dentelle — on parle encore du point de Tulle et des tulles. Plus peuplée que Brive en 1789, elle fut alors choisie comme préfecture. Elle l’est restée, bien que les rythmes de croissance des deux villes aient été très différents depuis, et que la hiérarchie se soit nettement inversée: Tulle est beaucoup plus centrale dans son département, mais le peuplement et les activités montagnardes se sont affaissés, et l’accès de la ville n’est pas des plus commodes.

Toutefois, Tulle bénéficie de ses fonctions administratives, et a été politiquement soutenue, en dépit des rivalités avec Brive. Même la dentelle y a été relancée en 1982, et fait l’objet désormais d’un festival international. Deux autres musées ont été ouverts, celui de la Manufacture d’armes et celui de la Résistance, qui rappelle notamment la rafle et l’exécution d’otages auxquelles s’est livrée la division SS Das Reich le 9 juin 1944, la veille du massacre d’Oradour.

La ville a deux départements d’Institut universitaire de technologie, en génie industriel et environnement, hygiène, sécurité; deux collèges et deux lycées publics, un collège privé, un centre hospitalier (300 lits) et une clinique (65 lits), un centre d’aide par le travail. La Poste déclare 460 sal., EDF 240 et ERDF 170, GDFSuez (Engie, 40 sal.) mais pour le département. La manufacture d’armes Nexter (ex-GIAT) emploie encore 150 salariés, mais en avait plus de 300 en 2005. Tulle a quelques ateliers, comme la mécanique Mecatep (30 sal.), l’imprimerie Maugein (30 sal.) et la fabrique des Accordéons de France (Maugein, 20 sal.).

Elle a surtout des entreprises de bâtiment dont Pouquet (maçonnerie, 50 sal.), Talamona-Rogard (finitions, 40 sal.), Mane et Vinatier (réseaux, 110 sal.), Vackier-Delbos (installations thermiques, 30 sal.), Lemaire (id., 25 sal.), Cegelec (installations électriques, 35 sal.), Rioux (35 sal., aménagements intérieurs), Teknibat (plâtrerie, 30 sal.), Equip Froid (aéraulique, 25 sal.), les travaux publics Eurovia (85 sal.) et Ineo (30 sal.).

Dans les commerces et services, hypermarché Leclerc (200 sal.), Intermarché (60 et 45 sal.), jardinerie Gamm Vert (30 sal.), magasin Les Briconautes (Obry, 25 sal.), Banque de France (25 sal.); aide à domicile JR (20 sal.), gardiennages Prosega (40 sal.) et Loomis (25 sal.), travail temporaire Adecco (85 sal.); transports par cars CFTA (60 sal.), ambulances Harmonie (35 sal.) et TulAmbul (35 sal.); France Telecom (55 sal.).

Les deux principaux pôles industriels sont en aval et en amont de la ville, mais les nouvelles zones d’activité s’en écartent, et le promontoire entre Corrèze et Montane s’est bâti, recevant notamment une cité administrative, un lycée et sur 17 ha le vaste CIGA (Centre d’instruction de gendarmes auxiliaires), devenu École de gendarmerie en 1993.

La population de Tulle a très peu changé en quantité depuis 1870; elle est passée par un maximum vers 20 000 hab. dans les années 1960 et a décliné depuis, perdant encore 1 720 hab. depuis 1999. La municipalité a changé plusieurs fois de majorité; prise par la droite en 1971, elle est passée à un maire communiste de 1977 à 1995, à nouveau à droite pour un mandat; elle a été conquise en 2001 par François Hollande, socialiste, qui avait été élu député 3 ans avant, et qui, devenu président du Conseil général, l’a laissée en 2008 à Bernard Combes, également socialiste, ancien instituteur, réélu en 2014.

La communauté d’agglomération Tulle Agglo a 44 200 hab., 86 800 ha pour 45 communes. L’unité urbaine Insee est donnée pour 22 400 hab., l’aire urbaine pour 31 900. L’arrondissement a 70 700 hab., 106 communes. Le nouveau canton de Tulle se limite à la commune.

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